L'Algérie aurait implicitement donné son consentement pour la vente de ses biens fonciers mitoyens du ministère marocain des affaires étrangères et aurait même engagé une procédure d'évaluation, selon une source diplomatique marocaine. Il s'agit de biens fonciers situés dans la proximité du ministère marocain des affaires étrangères dont une villa qui faisait office, jadis, d'ambassade d'Algérie, laquelle a été transférée au boulevard Mohammed 6, sur un terrain offert par le Royaume du Maroc. La résidence de l'ambassade d'Algérie a été également construite au quartier Souissi sur un terrain également offert par le Royaume du Maroc. Depuis des années, le Royaume du Maroc avait proposé à l'Algérie d'évacuer la proximité du ministère des affaires étrangères, pour les besoins de son extension, en échange de l'octroi à notre voisin de l'Est d'un terrain spacieux et bien situé, pour la construction d'une nouvelle chancellerie. La partie marocaine a effectivement offert à l'Algérie un terrain sur le boulevard Mohammed VI. Toutefois, l'Algérie n'a pas manifesté une volonté réciproque à l'égard du Maroc, alors que le Royaume du Maroc dispose au tout et pour tout d'une attestation de propriété, et non d'un titre foncier, signé par un ministre algérien de l'économie, concernant sa chancellerie d'Alger. Quant à la résidence, que l'Algérie s'apprête à exproprier pour les besoins d'extension du palais du peule (ancienne résidence du Gouverneur général d'Algérie), bien qu'elle en soit séparée par une grande artère, son titre foncier serait en cours de régularisation, dans le cadre d'un accord d'échange sur les résidences réciproques. Pour réaliser l'extension du palais du peuple, une passerelle serait nécessaire pour relier les deux ensembles. La résidence du Maroc est située au pied d'un immeuble d'une dizaine d'étages. Dans ce contexte, pourquoi l'Algérie a-t-elle condamné une action à laquelle elle était associée, dès le départ par le Royaume ? L'ancienne ambassade d'Algérie, devenue une dépendance ordinaire de l'Etat algérien, aurait été un nid d'espionnage de l'Algérie, profitant de sa proximité immédiate du ministère marocain des affaires étrangères (écoutes notamment). Plusieurs ambassades étrangères situées dans le voisinage avaient évacué vers les nouveaux quartiers résidentiels et modernes, y compris les Etats unis d'Amérique, dont deux ambassades africaines, suivant une procédure d'expropriation, procédure qui donne lieu bien évidemment à des indemnisations. La réaction d'Alger vis-à-vis d'une procédure courante d'expropriation, à laquelle elle était de surcroit associée, nous parait excessive, imprudente, pour ne pas dire intempestive et cholérique. Ayant accumulé une série d'échecs et de revers diplomatiques, dans la région maghrébine et au Sahel, Alger espérait sans doute saisir cette occasion, ratée de bout en bout, pour faire campagne contre notre pays à l'international. *Journaliste et écrivain