On peut être un traître ou un vendu si on veut, mais on doit quand même être intelligent et un minimum cohérent. Dbibina pense à ça en lisant le dernier rapport du contre-espionnage espagnol où il est dit que le Maroc ne s'est jamais livré à aucune espèce de forme d'espionnage contre l'Espagne et ses dirigeants. Il lui revient en mémoire les ''vérités'', ''informations'', ''scoops'', ''révélations'' de certains individus, le traître, le fou et l'idiot. Et Dbibina laisse alors remonter ses souvenirs. Le traître, Ali Lmra-Bête, a fait une affaire personnelle de ce qu'il a inventé, ou de ce qu'on lui a dit de dire, sur l'implication du Maroc dans l'espionnage d'à peu près tout le monde. Mais comme il vit en Espagne, alors, il adapte et localise ses attaques contre son pays ; pour Lmra-Bête, le Maroc aurait espionné le premier ministre espagnol Pedro Sanchez en piratant son téléphone. Comment ? Mais par le logiciel Pegasus, voyons, répond Ali, indigné, prenant son air toujours sérieux et dramatique pour compenser le manque de preuve. Le fou, c'est Ignacio Cembrero, ou plutôt Sombrero, pas comme le chapeau mais comme sombre. Dbibina constate que ce Monsieur fait une fixette sur le Maroc depuis qu'il a compris qu'il n'en obtiendrait rien, pas un euro. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Alors il s'attaque au pays et comme il est espagnol, il nous fait du don Quichotte qui s'en prend à des moulins, avec le résultat qu'on sait. Il n'est pas le seul à le faire mais il est le seul à avoir perdu ses repères, au point d'en chercher d'autres. Alors il est devenu musulman et a même adopté le prénom d'Abdelhaq. Abdelhaq Cembrero... si ce n'était dramatique, ça aurait pu être comique. Pour l'idiot, c'est le hurleur Zakaria Boum-ni qui accuse le Maroc et ses services de tous les vices, en criant et en postillonnant. Il ne s'embarrasse jamais de donner des preuves, son cerveau meurtri par les coups n'en éprouvant pas le besoin. Alors ces individus et d'autres ont passé les derniers mois à dire que le Maroc espionnait Pedro Sanchez, qui est pourtant son allié et même de plus en plus son ami. Que la justice ait classé l'affaire ne les gêne pas trop car et Dbinina se rappelle cette phrase, « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! ». Il y aura toujours d'autres individus comme ces gens pour les croire, étant entendu que qui se ressemble s'assemble : les uns vomissent des insultes et des mensonges, et les autres les croient. Dbibina va donc vers ce rapport du Département de la Sécurité intérieure qui a été approuvé mardi par le Conseil national de sécurité, relevant du Président du Conseil Pedro Sanchez, et qui blanchit le Maroc. Avant, en 2023, c'était à la justice espagnole de dire la même chose, et de classer le dossier. En France, la même affaire Pegasus, montée en épingle par les médias, n'avait eu aucune suite, et quand le Maroc avait attaqué en justice les médias qui le calomniaient, la justice avait prononcé un non-lieu car, disent les magistrats « indépendants » de France, un Etat étranger ne peut poursuivre un média français ! Un argument qui fait sourire. Alors Dbibina imagine Ali et Abdelhaq, bras dessus bras dessous, tête de l'un sur l'épaule de l'autre, gémir et pleurer de voir cette affaire leur passer sous le nez. C'est très grave pour eux car ils ont été désavoués par le service espagnol de contre-espionnage, réputé pour son efficacité et son sérieux ; leurs commanditaires continueront-ils à les financer ou, au contraire, décideront-ils de leur couper les vivres et l'argent ? Des drames familiaux en perspective ! Et donc Abdelhaq/Ignacio a fait fort : il demande s'il ne faut pas remettre en question la fiabilité du rapport du Département de la Sécurité intérieure et même du Conseil national de sécurité. Rien que ça, Abdelhaq remet en cause tout un rapport national d'intelligence, pour la seule raison que le Maroc n'y figure pas. Ce n'est plus de la politique mais de la haine, pense Dbibina, une haine forcenée trahissant la perte de repères et de nuances chez cet homme qui a été longtemps un journaliste talentueux. Mais il ne l'est plus. Pour Ali Lmra-Bête, s'il ne l'avait pas déjà fait aux Algériens, il vendrait père et mère pour taper sur le Maroc et sur Pedro Sanchez et faire plaisir à des donneurs d'ordre. En 2022, il n'avait pas hésité à pérorer sur le site algérien Lapatrienews, accusant le chef du gouvernement du pays qui l'accueille de quasiment trahir son pays, parce que selon notre grand journaliste, il aurait été informé que le Maroc espionnait tout le monde en Espagne. Lui aussi, il ne prête aucune attention à la justice et aux services de renseignement espagnols qui lui permettent de jouer au héros. Mais là, il touche carrément à la souveraineté espagnole et à l'intégrité morale et financière du président du Conseil espagnol. Dbibina se demande si les Espagnols vont réagir en disant au gars de respecter leurs institutions ou de s'en aller, au diable de préférence ! Ça doit embêter quand même pas mal de monde que le Maroc et l'Espagne soient si bons amis, qu'ils se fassent confiance, qu'ils avancent ensemble vers l'avenir et qu'ils attireront les regards du monde pendant au moins cinq ans, jusqu'au Mondial 2030. Ali et Abdelhaq en crèveront de rage, ce qui ne serait pas une mauvaise chose, se dit enfin Dbibina avant de passer à autre chose de plus sérieux !