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E-commerce : Les pionniers se démarquent
Publié dans Challenge le 03 - 11 - 2007

La loi sur le transfert des données et le commerce électronique sera bientôt appliquée sur le terrain. Ce n'est qu'une question de jours. Cela veut dire quoi au juste : que toutes les entreprises qui ont misé sur les plates-formes du commerce électronique se feront du cash sous peu.
Elles auront l'embarras du choix entre devenir la plate-forme d'intermédiation entre le consommateur et le distributeur d'eau et d'électricité, ou entre le producteur de spectacle et son public, ou encore liant l'artisan à ses inconditionnelles… Le business électronique démarre au Maroc, certes, mais des pionniers ont déjà investi le créneau.
Trois secteurs font la pluie et le beau temps sur ce segment : le tourisme, le transport aérien et l'artisanat ou encore les produits high tech. Bien qu'ils aient une longueur d'avance sur le reste de l'économie, des scénarii d'attaque sont en cours d'élaboration pour renforcer la domination.
Maroc Télécommerce et le CMI se trouvent au centre de cette nouvelle stratégie de reconquête. Les banques et d'autres opérateurs également.
Mercredi 31 octobre 2007. Une équipe de Jet4You prépare sa réunion prévue le C'est dire combien est importante la nouvelle mesure permettant aux détenteurs d'une carte de paiement (non pas de simple retrait comme par exemple Visa Electron) d'accéder au paiement en ligne.
Il aura fallu six ans pour en arriver là. À l'origine de cet énorme retard : la réticence des banques, qui mettaient en avant des raisons légales et sécuritaires même si paradoxalement, ce sont quatre des leurs (BCP, BMCI, Crédit du Maroc et la Société Générale Marocaine de Banques) qui sont à l'origine de la création de Maroc Télécommerce en 2000. Qu'est-ce qui a amené les banques à accepter de jouer le jeu ? À en croire certains opérateurs du secteur, le lobbying des compagnies low-cost a fini par payer auprès du GPBM et au niveau du gouvernement. Autrement dit, ce n'est qu'au courant du premier trimestre de cette année que les banques ont levé le “blocage” du paiement par Internet.
Maroc Télécommerce sera le partenaire d'e-commerce
C'est ainsi que l'exécution des transactions sur le réseau interbancaire est en train d'être transférée d'Interbank au Centre monétique interbancaire (CMI). Il ne reste pratiquement que le module concernant les compagnies aériennes, ce qui doit se faire au courant de la semaine prochaine. En effet, dans cette perspective de refonte du paiement par internet, le CMI s'est entre-temps doté d'une solution de paiement électronique multicanal équipé de divers logiciels. Depuis, il est certifié comme acquéreur de l'e-commerce selon les normes et standards internationaux par les géants mondiaux de la monétique, notamment Visa et MasterCard. “Tout cela permet d'instaurer le climat de confiance qui faisait défaut”, souligne un banquier.
C'est naturellement que le CMI a choisi MTC comme partenaire. Ce dernier lui servira d'interface entre lui (l'acceptant) qui devra valider et le client (acquéreur). Toujours est-il que c'est le CMI qui validera le débit des sommes engagées, du compte du client à celui du commerçant. Ainsi, l'acheteur désirant acheter un bien ou un service proposé en ligne devra entrer son numéro de carte bancaire complet, qui figure sur le dos de la carte ainsi que la date de validité. MTC, qui joue le rôle de terminal de paiement électronique virtuel, se charge du traitement qui consiste à la sécurisation de la transaction et par ricochet, à préserver la confidentialité du numéro de carte. Autrement dit, le CMI et MTC garantissent le processus technique de la transaction (sécurisation des données, versement au commerçant). Qu'en est-il du produit ou du service acheté en ligne ? Le consommateur est protégé. Si la commande n'a pas été exécutée par le e-commerçant ou n'a été réalisée que partiellement, il reviendra toujours à ce dernier, payé par la banque, d'apporter la preuve que la transaction s'est passée dans les règles.
Aujourd'hui, le CMI et MTC sont en train de mettre la main sur les derniers détails. En collaboration avec les autres acteurs, notamment les banques et les e-commerçants, ils donneront un point de presse dès mi-novembre pour donner le coup d'envoi de ce que les opérateurs appellent le “ véritable commerce électronique ”. Il est prévu dans la foulée la signature de contrats avec les différentes branches du e-commerce, comme par exemple les acteurs de l'artisanat, l'aérien, le tourisme, les produits informatiques… Quoi qu'il en soit, ces quatre secteurs, à en croire plusieurs opérateurs, devraient beaucoup profiter du commerce électronique. “ Le développement du paiement en ligne au Maroc sera également un vecteur de développement de l'ensemble de l'industrie du e-travel au Maroc (hôtellerie, location de voitures, ….). Mais il devrait toucher à terme toute la chaîne des services (téléphone, électricité, cinéma, …) ”, souligne Rajaâ Bensaoud, directrice de communication à Royal Air Maroc. Rappelons qu'en France, le poids du e-travel est de 45 % du commerce, l'achat de billets d'avion y pèse pour 40 % des achats. Au Maroc pourtant, nombreux sont ceux qui avaient investi le créneau sans que le secteur ne soit doté de cadre juridique. C'est le cas du promoteur du site “ iloveme. ma ”. À travers ce site marchand, son promoteur, Adel Mokhtari, propose des articles de plusieurs marques mondiales de lingerie féminine, de cosmétique et d'accessoires. Un peu moins de six mois après son lancement, “iloveme. ma” enregistrait des centaines de commandes. Mais de tous les sites marchands marocains, le plus connu est certainement celui lancé en décembre 2005 par Khalid Saadi. Ce MRE natif d'Oujda est l'initiateur et manager de Microchoix.ma, spécialisé dans la vente en ligne de produits informatiques, qu'il a lancé à partir de sa ville natale. Ce site marchand s'attend déjà pour cet exercice à un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros. Quelques mois avant Microchoix.ma, c'est Webstore.ma qui avait investi cette niche. Ca ne s'est pas arrêté là, puisque la société Sicodex du groupe Finance.com lui a emboîté le pas, toujours sur cette niche de la vente de produits informatiques sur le web à travers “Hypertechmaroc.com”. Mais à côté des secteurs comme l'informatique et l'électroménager, le tourisme s'avère la troisième niche investie par les cybermarchands. Dix millions d'internautes et dix millions de touristes en 2010. Les deux objectifs représentent deux défis, aussi bien pour les professionnels des technologies de l'information que pour les opérateurs du secteur touristique. Or, jusqu'à présent, les intervenants du marché touristique, à l'exception de certains, sous-exploitaient les avantages de la visibilité sur le web pour vendre le produit “Maroc” et continuaient de faire le pari sur les seuls canaux traditionnels de distribution et de promotion. Aujourd'hui, sur la toile, les packages à destination du marché marocain sont commercialisés plutôt par des mastodontes virtuels du e-tourisme : “expedia.fr”, “partirpascher.com” et “lastminute.com”, avec qui l'ONMT (Office national marocain du tourisme) a d'ailleurs signé un partenariat. Conséquence : la présence timide sur le web des professionnels marocains du tourisme engendre un manque à gagner pour le Royaume, d'autant plus que «plus de 20% des 750 millions de touristes de par le monde achètent leurs voyages sur internet», explique un e-marchand opérant dans la vente en ligne de séjours touristiques. Autre indice révélateur du manque à gagner : 70 % des commandes et des achats de billets sur le site de la RAM proviennent d'internautes américains !
Tout se jouera sur
la commission
À mi-chemin de la mise en œuvre de la stratégie 2010, le Maroc commence à recueillir les fruits de sa politique volontariste. Pour la première fois, les recettes touristiques sont devenues la première source de devises devant les transferts des MRE. Cependant, que faire pour conserver cette courbe ascendante de croissance et réaliser l'objectif de dix millions d'internautes d'ici cinq ans ? L'une des options sérieuse à explorer est sans conteste le web. Les centaines d'hôtels et les 600 agences de voyages qui opérent sur le marché local n'intègrent pas encore Internet dans leur stratégie de développement. Pourtant, il suffit seulement de taper Maroc sur le moteur de recherche Google et de regarder dans les liens commerciaux pour se rendre compte que dans toutes les agences Internet au Maroc, seuls 10% sont titulaires d'une licence ou d'un agrément. Concurrencées fortement par les ventes de voyages par Internet, les agences de voyages de Marrakech sont depuis l'année dernière en guerre contre les opérateurs exploitant et vendant des prestations de voyages sur la toile sans être titulaires du moindre agrément réglementaire. L'Association régionale des Agences de Voyages de la ville (ARAVM) a déposé un dossier chez son avocat contre l'agence Internet Maroc Sélection. L'ARAVM, à en croire ses membres, disposerait maintenant d'une liste d'une quinzaine d'intervenants qui parasiteraient leur profession. Ryad.fr, Deuxiemedemeure.com, Medinaexperience.com, Marrakechappartement.com, Maroc Sélection… seraient dans le collimateur des voyagistes de Marrakech. Coïncidence ou pas, dans ce qu'ils considèrent comme une opération mains propres, ils ont ciblé en premier Maroc Sélection. Ayant démarré avec 35 établissements, Maroc-selection.com en compte aujourd'hui 110, situés au cœur des dix principales villes marocaines. Un positionnement haut de gamme plutôt porteur, puisqu'un an après son lancement, le site revendique 400.000 euros de volume d'affaires par mois, soit une moyenne mensuelle de 800 réservations et un panier moyen d'environ 500 euros. En tant que distributeur, Maroc Sélection perçoit, en effet, une commission oscillant entre 15 et 25 % du coût total de chaque séjour. Une somme qui, la plupart du temps, est perçue directement par la société, puisque pour chaque vente, Maroc Sélection demande aux internautes le versement d'un acompte de 25 %, le reste étant payé directement à l'hôtel, en dirhams, à la fin du séjour. Aujourd'hui, les voyagistes de Marrakech veulent faire respecter l'article 26 qui punit toute personne physique ou morale se livrant à l'activité d'agence de voyages sans être titulaire d'une licence. Depuis, nombreuses sont les agences de voyages locales qui cherchent à se mettre aux ventes en ligne. Encore faudrait-il que tous les acteurs (émetteurs de cartes, CMI, MTC, e-commerçants, banques) arrivent à mettre en place un modèle d'affaires fixant les tarifs des transactions. Déjà, les promoteurs de sites marchands signalent à MTC et aux banques les prix qu'ils jugent prohibitifs. Il n'y a pas longtemps, MTC exigeait des frais d'installation de 20.000 DH, un abonnement mensuel de 500 DH ainsi qu'une commission de 4 % sur chaque transaction réalisée. «En Europe par exemple, les opérateurs de liaison demandent des frais d'abonnement dérisoire et des commissions de 35 à 45 centimes d'euros seulement pour chaque transaction», affirme un e-commerçant. Pourtant, dans le cadre de la nouvelle organisation du marché, MTC aurait revu à la baisse le tarif de ses commissions fixé désormais à 2,5 %. Même avec ce prix-là, les promoteurs de sites marchands le trouvent toujours excessif. C'est dire que la réussite de cette réorganisation dépend beaucoup de cette donne. Mais du côté du CMI, on semble mesurer toute la problématique. Le Centre monétique prévoit d'appliquer le taux le plus bas possible. “On ne cherchera qu'à couvrir les coûts de gestion”, dit-on.
Hypertechmaroc.com de Sicodex
L'œil de Finance.Com dans le e-commerce
Finance.com fait partie des grands groupes qui ont anticipé le nouveau business du commerce électronique. C'est ainsi que le groupe d'Othman Benjelloun a racheté la société Sicodex , une SSII créée en 2000 par Soufian Aboufaouz et spécialisée initialement dans les métiers du conseil, de l'ingénierie des systèmes d'information et de communication. Mais cinq ans plus tard, Sicodex intègre dans son activité le commerce électronique en se positionnant sur la niche de la vente de produits informatiques sur Internet à travers son site marchand «Hypertechmaroc.com» dans l'objectif de compléter son offre. Pour pouvoir mettre son catalogue en ligne, ce site marchand a noué des partenariats avec les principaux grossistes du marché marocain en l'occurrence: Distrisoft, Matel PcMarket, Dataco et Marsofim. Jusque-là, à l'instar des autres sites marchands, Hypertechmaroc est basé sur un modèle de livraison contre remboursement. Mais déjà, le management de Sicodex voit grand même si pour l'heure, il ne veut pas s'étaler sur les innovations prévues dans ce sens. «Nous avons prévu des changements pour fin 2007 qui vont booster davantage l'activité de notre site marchand», souligne Youssef Sekkat, responsable commercial d'Hypertechmaroc. Il faut dire que depuis que l'achat et le paiement par Internet sont devenus possibles pour les porteurs de cartes de paiement, le management prépare son offensive. Déjà, le chiffre d'affaires qui augmentait annuellement de 10% devrait désormais, à en croire Youssef Sekkat, tourner autour de 30%. Jusque-là, la stratégie du développement de Sicodex sur la niche du e-commerce intègre, outre le renforcement du catalogue des produits disponibles en vente, la contribution à faciliter aux internautes la possibilité de contracter des crédits d'équipement informatique en partenariat avec Cetelem pour les particuliers et Maghrébail pour le leasing aux entreprises. Pour le volet logistique, le site bénéficie de la synergie du groupe Finance.com, puisque l'acheminement des produits commandés en ligne est assuré par CTM Messagerie dans un délai de 24 heures sur tout le Maroc. Cependant, pour certaines régions, le délai de livraison sera de 48 heures (le Sud du Royaume).
Royal Air Maroc
Le pari gagnant
de Driss Benhima
Driss Benhima ne s'en cache pas : Royal Air Maroc (RAM) a l'ambition de profiter pleinement du nouveau marché du e-tourisme.D'ailleurs, le concept Lastminute fait partie intégrante du plan d'action de Sales.com de la compagnie aérienne nationale pour le développement de la vente par Internet, dont l'objectif fixé est d'atteindre 10 % du chiffre d'affaires global d'ici 2010. Depuis 1983 déjà, les Marocains résidant au Maroc peuvent commander et acheter leurs billets d'avion directement sur Internet à travers le site de la compagnie. Ainsi, la clientèle provenait essentiellement de l'étranger. La compagnie ne réalisait pratiquement qu'1% de son chiffre d'affaires par le biais de ce canal. Depuis, la RAM a misé gros, en commençant par le lancement en juillet 2004 du concept tarifaire Internet «Lastminute». Ce dernier était basé sur des numéros de vols et dates spécifiques. Mais pour capter la clientèle locale, il fallait aller encore plus loin en affichant les offres de dernière minute en continu et réviser par la même occasion le niveau de ses tarifs. Ainsi, depuis le 16 mars 2005, la compagnie a procédé à nouveau à la refonte du concept. Sur le site, outre ces améliorations, le client peut désormais réserver sur tous les vols desservis par la compagnie, mais avec des départs limités à trois dates glissantes et un délai de réservation de 5 jours avant le départ. Les tarifs sont moins chers. Ils n'intègrent pas les frais d'agence. “En 2007, la Vente à distance Maroc représente plus d'un quart de l'activité Vente à distance RAM”, souligne Rajaa Bensaoud, directrice communication de Royal Air Maroc. Le site marchand, fruit de la refonte totale de son site web (www.royalairmaroc.com), il y a deux ans, avait nécessité un investissement d'un million de DH. Pour la plate-forme de paiement, elle est gérée actuellement par Maroc Télécommerce en partenariat avec la BMCI. Mais avec la nouvelle organisation pilotée par Maroc Télécommerce et le CMI, la RAM se met soudainement à rêver. Avec le concept du billet électronique (e-ticket) couplé à la nouvelle organisation du marché du commerce électronique, la RAM règle à la fois l'équation du paiement mais aussi la logistique. “ Le lancement de la plate-forme CMI/MTC permettra à notre groupe de garantir à ses clients une sécurisation des paiements aux meilleurs standards internationaux, mais aussi une politique d'ouverture totale de ce système de paiement aux clients marocains ”, précise Rajaa Bensaoud. Pour cela, la compagnie s'est déjà préparée en lançant le 16 septembre dernier une nouvelle version de son site Internet. L'offre de services s'est également étoffée, proposant notamment une palette de promotions simples d'accès. “ Dorénavant, nos clients peuvent réserver leurs billets jusqu'à la veille du départ ”, dit-elle.
Jet4You : plus de 21 millions d'euros via Internet en moins d'un an
“Nous sommes en train de relier notre système de réservation à la plate-forme de Maroc Télécommerce. Jusque-là, celui-ci était seulement connecté à un autre prestataire qui sécurisait les transactions sur nos sites à travers les cartes de paiement européennes”, souligne Jawad Ziyat. Le président du directoire de Jet4You est convaincu que les porteurs de cartes de paiement, nouvellement éligibles, vont booster le marché du e-commerce. En effet, il n'est plus obligatoire de posséder une carte bancaire internationale pour pouvoir acheter en ligne, ce qui réjouit le patron de la première compagnie privée low-cost marocaine, dont le modèle économique se base sur ce créneau. Sans cette clientèle, Jet4You arrive à réaliser plus de 21 millions d'euros de chiffres d'affaires uniquement sur Internet et cela pour les dix premiers mois de cette année. Rappelons que la compagnie commercialise également ses billets à travers son réseau de 60 agences de voyages et marginalement via son call center.
Atlas Blue : Elaoufir voit déjà grand !
La filiale de la compagnie nationale, Atlas Blue, à l'instar des autres compagnies low-cost, sait qu'elle n'a pas le choix. Elle doit arriver à vendre exclusivement par Internet. En effet, par son caractère, elle doit réduire les coûts pour offrir les billets les plus attractifs sur le marché national et international. “Il est plus intéressant d'un point de vue tarifaire d'acquérir son billet sur notre site. L'achat de celui-ci par la voie du centre d'appels engage des frais supplémentaires de 5 euros. Sur notre site web, on n'accepte que les règlements par cartes bancaires internationales”, dit-on à Atlas Blue. Pour les nationaux (au départ du Maroc) qui n'en ont pas, ils passent par un centre d'appels. Ce dernier permet de réserver et aussi d'acheter un billet avec une carte de crédit marocaine. Atlas Blue n'abandonne pas pour autant le circuit traditionnel de commercialisation. Le premier point de vente (agence) aux couleurs de la compagnie est ouvert à l'aéroport de Marrakech, sans compter son réseau d'agences de voyages. Mais avec la nouvelle possibilité offerte aux nationaux d'acheter et de payer par Internet, c'est une grosse épine qui a été tirée des ailes d'Atlas Blue. “La solution de paiement en ligne va nous permettre de toucher une population plus importante sur le marché marocain”, dit-on auprès de la filiale de RAM.
HPS
Du business en l'air
De la commande pour Hightech Payment Systems (HPS). À l'instar de tous les prestataires de services en amont du commerce électronique, le nouveau cadre juridique relatif au commerce électronique profite beaucoup à HPS, le spécialiste du paiement électronique. Fournisseur leader de solutions de paiement électronique multi-canal (GAB, TPE, mobile, internet et intranet), c'est ainsi qu'elle a déployé récemment, dans la perspective de la nouvelle organisation du marché du e-commerce, au niveau du Centre monétique interbancaire (CMI), la norme EMV. Ce logiciel permet de doter le marché marocain de cartes à puce plus sécurisées, et d'offrir aux porteurs de ces cartes de nouveaux services à valeur ajoutée. “Il permet la connexion avec tous les environnements. Il a été certifié par Visa et Mastercard”, renseigne Mohamed Horani, PDG de HPS.
Sur un autre registre, si le développement du commerce électronique passe par la multiplication des cartes bancaires, HPS ne peut que se frotter les mains, elle qui détient près de 50% de parts de marché au niveau de l'émission des cartes bancaires pour le compte des banques marocaines.
Maroc Télécommerce
Sauvée par le nouveau cadre juridique
Aujourd'hui, seul Maroc Télécommerce fait office de plate-forme de paiement en ligne. Elle est chargée de mettre à la disposition des entreprises l'infrastructure nécessaire qui leur permettra de vendre sur Internet au Maroc et à l'étranger. Lancée en 2001 à l'initiative du groupe BCP, de la BMCI, du Crédit du Maroc, de la Société Générale Marocaine de Banques et de la société Intelcom, en tant qu'intégrateur de solutions, la plate-forme est dédiée au commerce électronique. Elle a nécessité un investissement de 20 millions de DH. Jusque-là, seuleS une dizaine d'entreprises ont déjà adhéré à son système (Europcar, RAM, Maroc Luxury). Mais depuis que les porteurs de cartes de paiement marocaines sont éligibles, Maroc Télécommerce est en passe de réaliser en quelques mois, en termes de clients, ce qu'elle n'a pas pu en cinq ans.
Webstore.ma : le pionnier
du cybermarché informatique
Lancé quelques mois avant Microchoix.ma, Webstore.ma revendique le rang de premier cyber marché informatique au Maroc. Ahmed Nasri, fondateur et patron de Webstore.ma, n'est pas arrivé par hasard sur cette niche. Après avoir travaillé pendant 15 ans à Montréal au Canada dans le domaine de l'informatique, ce jeune Marocain qui y faisait l'essentiel de ses achats de matériels informatiques a eu l'idée de rentrer au bercail pour se lancer dans ce e-business. Il a fallu deux ans de travail (2003-2005) à Ahmed Nasri pour tout mettre au point. Sa plate-forme électronique est depuis dédiée aux particuliers et aux entreprises du Royaume. Webstore.ma a noué de nombreux partenariats commerciaux avec les grossistes informatiques locaux, les constructeurs/éditeurs et s'est lié à Cetelem pour les crédits à la consommation de ses clients. Déjà pour cet exercice, le site marchand s'attend à enregistrer un chiffre d'affaires de 3 millions de DH. Comme pour de nombreux e-marchands, Ahmed Nasri estime que l'accès des internautes marocains au paiement électronique peut booster le marché, à condition que Maroc Télécommerce et les banques jouent le jeu pour baisser les taux de commissions dans les transactions.
CNIA ouvre le bal pour
les compagnies d'assurance
Coïncidence ou pas, c'est au moment où les détenteurs de cartes de paiement marocaines sont éligibles au commerce électronique que CNIA Assurance a choisi de lancer son portail dédié au e-commerce. Dernier site marchand à voir le jour, “cniadirect.com” a été lancé ce 1er novembre par la compagnie d'assurance CNIA Assurance. Cette dernière revendique depuis le rang de premier site marchand du secteur marocain de l'assurance. Objectif de la filiale du groupe Saham : permettre à ses clients de souscrire à différents produits d'assurance via Internet. “L'utilisation du média Internet est une nouvelle illustration de la volonté de notre compagnie de se rapprocher de sa clientèle. Le portail permettra aux clients d'accéder à une offre de produits automobile et multirisques habitation adaptés aux différentes catégories de clientèle. Nous avons décidé de commencer avec l'assurance auto où nous sommes leaders du marché. Pour le reste, on verra après”, souligne Ghita Lahlou, directrice générale du groupe Saham. Sur cniadirect.com, le client, la société du groupe de Moulay Hafid Elalamy, propose six produits assurance auto. Le site donne le détail de chacun de ces produits, ce qui permet au client d'en calculer en temps réel le tarif selon les options choisies. Il offre également la possibilité de passer commande du produit lorsque le choix est arrêté. C'est alors l'intermédiaire de CNIA Assurance le plus proche du domicile du client qui fixe rendez-vous avec lui pour venir lui apporter son contrat et réceptionner le règlement. À terme, dit-on, il sera même possible de régler son produit directement par carte bancaire. En attendant, à en croire Ghita Lahlou, CNIA Assurance lancera dans les prochains jours une importante campagne de communication pour faire connaître le site.
Harmony Collection
Une jeune pousse
marocaine qui a misé sur les riads
Depuis 2002, le site marchand harmony-collection.com commercialise en ligne des séjours touristiques au Maroc, à l'instar des nombreuses pousses françaises qui ont envahi la toile. À en croire son promoteur, Amine Boughaleb, l'idée est loin d'être fortuite. En effet, dès le milieu des années 1990, le Maroc assista à un engouement qui ne s'est pas démenti de la part de quelques marocains et étrangers pour la réhabilitation du patrimoine architectural du Royaume. Les anciennes maisons marocaines traditionnelles situées en médina ont été restaurées et transformées en boutique-hôtels. Et comme dans tout effet de mode, il y a eu de bonnes choses de réalisées et de moins bonnes. “ C'est suite à cette observation qu'est née la volonté de faire le tri au milieu de cette nouvelle offre d'hébergement en opérant une sélection rigoureuse parmi ces centaines de riads et de maisons d'hôtes, afin de proposer aux voyageurs les plus passionnés, et ceux en quête d'excellence, ce que le Maroc a de meilleur à offrir ”, souligne-t-il. Ainsi est née donc en 2002 Harmony Collection Hotel Group, enseigne hôtelière marketing et commerciale haut de gamme, ayant pour vocation de fédérer des établissements indépendants luxueux de petites tailles. Ces établissements sont principalement des boutique-hotels, des riads et des maisons d'hôtes. Autrement dit, Harmony Collection Hotel Group agit pour le compte de chaque hôtel membre comme son bras armé commercial et marketing, son relais actif à l'international. “ Notre offre hôtelière s'adressant aussi bien aux professionnels du tourisme qu'au grand public, Internet demeure le canal le moins onéreux pour atteindre cette dernière cible. Nos ventes, tout canal confondu, connaissent depuis 2002 une croissance annuelle à 2 chiffres ”, renseigne Amine Boughaleb. C'est la plate-forme de Maroc Télécommerce qui traite les transactions pour ce site marchand.
Aujourd'hui, Harmony Collection Hotel Group ambitionne dès 2008 de devenir une enseigne gestionnaire spécialisée dans le management des boutique-hotels haut de gamme.
Accor Maroc
30% du chiffre
d'affaires par Internet dans deux ans
“Au Maroc déjà, 12% de notre chiffre d'affaires sont réalisés via Internet. Ce chiffre devra doubler dans les deux prochaines année et nous allons atteindre la barre des 15 %” , confie Reda Faceh, directeur commercial d'Accor Maroc. Le groupe hôtelier a dédié depuis 10 ans tout un système pour la distribution mondiale de ses hôtels. Le dispositif est géré à partir d'un Hôtel Ibis situé non loin de l'Académie du groupe à Evry (France). Dénommé “TARS”, il gère toutes les bases de données des hôtels du groupe à travers le monde. Avec l'annonce de la mise en place du processus de paiement sécurisé par Internet, Accor Maroc est en train de voir avec sa maison-mère comment mettre en place une procédure spécifique sur le Maroc. Rappelons que le site web d'Accor n'accepte que les règlements par cartes bancaires internationales (en devises comme l'euro ou encore le dollar). Il n'empêche que pour l'heure, le client marocain peut réserver et payer via le téléphone : il communique le numéro de sa carte et envoi par téléfax l'autorisation de débit.
Microchoix : le modèle économique du cybermarchand oujdi
De tous les sites marchands marocains, le plus connu est certainement celui lancé par Khalid Saadi. Ce MRE natif d'Oujda est l'initiateur et manager de Microchoix. ma qu'il a lancé, en octobre 2005 à partir de sa ville natale. L'homme d'affaires a beaucoup investi dans la communication. Résultat : ce site marchand qui revendique le rang de numéro 1 de la vente sur Internet de produits multimédia aux particuliers et aux entreprises n'a pas mis beaucoup de temps pour commencer à cracher ses premiers dirhams en ligne. Trois mois seulement après son lancement, il réalisait plus de 50 commandes par jour avec un panier moyen de 1.500 DH. Si le quart des commandes provient de Casablanca, le cybermarchand réalise 75% de son chiffre d'affaires sur les achats effectués à partir des autres villes. À en croire son promoteur, personne ne pariait un kopeck au départ sur son succès. En l'absence de législation, le site marchand bâtit son modèle économique sur celui de la livraison contre remboursement : le client commande sa marchandise en ligne à travers une galerie virtuelle, il la recevra par service de messagerie express et après vérification et contrôle, il paye. “Je n'ai fait que dupliquer le modèle économique de Microchoix basé dans l'hexagone”, précise le manager de Microchoix. ma. La stratégie de ce site marchand se résume à l'offre des mêmes références qu'en France à des tarifs défiants toute concurrence. Le principe est simple : donner la possibilité au client final d'acheter directement à un importateur (Microchoix Maroc). “Ce concept unique dans son genre permet d'éliminer plusieurs intermédiaires pour qu'en fin de course le client puisse bénéficier du meilleur rapport qualité-prix”, dit-on auprès de Microchoix. ma. En fait, la filiale marocaine n'est autre que le prolongement de l'expérience française avec la maison-mère que ce jeune patron a créée en 1999 en France. Il faut dire qu'à Oujda, sa ville natale, où il a lancé sa filiale marocaine de Microchoix, Khalid Saadi s'est fait d'abord les dents sur un autre projet, un supermarché de type “ FNAC en France ”, ouvert en août 2004. Aujourd'hui, ce supermarché est une partie intégrante de la plate-forme du site marchand qui s'étend sur plus d'un millier de m2 et qui comprend un showroom (500 m2) et un dépôt de stockage (600 m2). Depuis, Microchoix a ouvert une plate-forme à Casablanca et récemment à Rabat. Le groupe Microchoix.ma s'attend à la fin de cet exercice à un chiffre d'affaires de plus de 400 millions de DH. Avec cette nouvelle possibilité donnée aux détenteurs de cartes de paiement marocaines de payer par Internet, le groupe s'attend à voir son chiffre d'affaires exploser. Encore faudra-t-il que les commissions imposées par les intermédiaires sur les transactions soient revues à la baisse, croit-on comprendre du côté du management de Microchoix.


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