Discours du Roi : L'avenir de la Nation arabe est tributaire de la conception d'une vision stratégique commune    Sommet arabe : Akhannouch s'entretient avec le chef du gouvernement libanais    Manama accueille les travaux du 33è Sommet de la Ligue des États arabes    La Bourse de Casablanca clôture dans le rouge    FIFA : le premier Mondial féminin des clubs prévu début 2026    Adil Hermach à la rescousse du Nîmes Olympique    Coupe de la CAF: la Renaissance Berkane s'envole pour le Caire    La flotte marocaine de Canadairs se renforce avec un septième appareil    Marocains retenus au Myanmar: Sit-in des familles des victimes    Début à Manama des travaux du 33è Sommet de la Ligue des Etats arabes    33e Sommet arabe: La situation en Palestine au cœur du discours royal [Texte intégral]    Espagne : Les Marocains en tête des affiliés à la sécurité sociale, une première    Genève : M. Zniber plaide pour la prise en considération des droits des migrants en transit dans la gestion des frontières    Un forum d'affaires maroco-bulgare examine les moyens de renforcer la coopération économique    M. Hilale: L'ambassadeur algérien délaisse ses responsabilités arabes au Conseil de sécurité au profit de son agenda sur le Sahara à Caracas    CAN 2025 : 10 millions DH pour rénover le stade annexe du Complexe Mohammed V    Bientôt un bus pour relier Casablanca à l'aéroport Mohammed V ?    Sommet arabe de Manama: M. Akhannouch s'entretient avec le chef du gouvernement libanais    Anniversaire de la création de la DGSN : 68 ans au service de la protection de l'ordre public et des citoyens    Inwi, acteur majeur de l'inclusion numérique au Maroc confirme sa participation active à la 2ème édition du GITEX Africa    Les attaques d'orques dans le détroit de Gibraltar se poursuivent    Industrie automobile : 45 milliards de dollars d'investissements attendus    Agroalimentaire : Le «made in Morocco» à l'honneur au Salon international du Canada    Forum international de l'industrie halieutique : Sadiki appelle à un engagement durable    Vinci : visa de l'AMMC sur le prospectus relatif à une offre d'actions    Des Sahraouis pro-marocains participent à la réunion du C24 de l'ONU à Caracas    Casablanca : le dossier de l'urbanisme change de main    Innovation : Les startups « Deeptech » face aux profondes incertitudes du marché marocain [INTEGRAL]    Revue de presse ce jeudi 16 mai 2024    Les prévisions du jeudi 16 mai    Marrakech : La Fondation Montresso met en lumière l'œuvre de Béchir Boussandel    Adidas rend hommage aux artisans marocains avec une collection spéciale    SIEL 2024 : Hommage à Abdelkader Retnani, l'homme qui a révolutionné l'édition marocaine    Akhannouch représente SM Le Roi au 33ème Sommet arabe à Manama    Marocains séquestrés en Birmanie : L'ambassade suit de près la situation    Moyen Atlas : Le 3e Maroc Rallye équestre, une rencontre entre l'humain et la nature    Permis de conduire: Plus de 130.000 inscrits sur la plateforme «Perminou»    US pushes for Arab peacekeeping force in Gaza, with Morocco participation    Températures prévues pour le jeudi 16 mai 2024    Après le match RSB-USMA, l'Algérie prévoit-elle de quitter la CAF ?    Washington annonce une aide militaire de 2 milliards de dollars à l'Ukraine    Financial Times : Le Maroc étudie une demande américaine de participation au maintien de la paix à Gaza    Casablanca : l'AMMA organise une manifestation musico-culturelle    Le réalisateur marocain Jérôme Cohen-Olivar présente son nouveau film « Autisto »    SIEL 2024. Latifa Labsir présente son ouvrage sur l'autisme « Tif Sabiba »    Patrimoine architectural : Un accord de partenariat entre la Fondation BMCE Bank et l'UNESCO    La Fondation Abou Bakr El Kadiri lance un nouveau podcast sur l'histoire du Mouvement National    FIFA : Création d'une Coupe du Monde féminine de clubs    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand Macron décide de construire son mur à lui !
Publié dans Challenge le 21 - 12 - 2023

D'une autre façon, plus subtile, la France a commencé la construction de son mur contre la migration. Suscitant plusieurs indignations, cette loi est perçue comme une victoire de l'extrême droite et son discours du grand remplacement.
En octobre dernier, ça a été la grosse annonce controversée aux USA, l'humaniste Biden, et sa fraction politique qui étaient des opposants farouches au projet de construction du mur à la frontière avec le Mexique, sont revenus sur leur position. Cédant aux discours de l'extrême droite, le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, a dit qu'il ne « pouvait pas interrompre » le financement engagé par le milliardaire républicain, faute d'avoir pu convaincre le Congrès d'employer ces fonds pour d'autres mesures. Dans la même période, la Maison Blanche avait annoncé la reprise de vols directs d'expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière, interrompus depuis des années.
Lire aussi | France. La loi sur l'immigration adoptée.. Voici les nouvelles dispositions
En France, récemment nous avons assisté à une autre victoire de l'extrême droite. La galaxie en marche a elle aussi décidé de lancer la construction de son mur, à sa manière. Au soir de sa réélection, le 24 avril 2022, le Président français, alors défenseur des migrants, déclarait : « Je sais aussi que nombres de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celle de l'extrême droite. Et je veux les remercier ici et leur dire que j'ai conscience de ce que ce vote m'oblige pour les années à venir. Je suis dépositaire de leur attachement à la République, et du respect des différences qui se sont exprimées ».
Tel un camouflet, ce rétropédalage fait tache d'huile sur les grandes valeurs humanistes portées par la France et, par ricochet, remet en cause le projet républicain universaliste depuis Robespierre. Dans le cercle de l'extrême droite c'est une victoire « idéologique ». Marine Le Pen a salué le projet de loi sur l'immigration mardi 19 décembre peu avant son adoption avec le soutien de son parti.
Le mur de la France en marche !
Le Parlement a finalement adopté, mardi soir, le projet de loi sur l'immigration, 349 députés ayant voté pour, 186 ayant voté contre, la majorité absolue se situant à 268. Dans ledit texte, les prestations sociales sont au centre : La question d'une durée minimale de résidence en France pour que les étrangers non européens en situation régulière puissent toucher des prestations sociales a failli faire capoter les tractations. Alors que la droite réclamait un délai de cinq ans pour ouvrir le droit à une large liste de prestations « non contributives », le compromis scellé mardi dernier est basé sur une distinction entre les étrangers selon qu'ils sont ou pas « en situation d'emploi ». Pour certaines prestations sociales, un délai de cinq ans est ainsi prévu pour ceux qui ne travaillent pas, et de trente mois pour les autres. Pour l'accès à l'aide personnalisée au logement (APL), qui constituait le principal point d'achoppement, une condition de durée de résidence est fixée à cinq ans pour ceux qui ne travaillent pas, et à trois mois pour ceux en situation d'emploi. Ces nouvelles restrictions ne s'appliquent pas aux étudiants étrangers, ni aux réfugiés ou aux titulaires d'une carte de résident.
Caution étudiants
La droite a obtenu l'instauration, sauf dans certains cas particuliers, d'une caution à déposer par les étrangers demandant un titre de séjour « étudiant », visant à couvrir le coût d'éventuel « frais d'éloignement ». Les Macronistes avaient pourtant combattu cette mesure qui constituait à leurs yeux « une rupture d'égalité » entre étudiants et risquait de fragiliser les étudiants internationaux. Dans le monde universitaire, les voix de contestations ne se sont pas fait attendre. Les présidents de plusieurs universités parisiennes, parmi lesquelles Paris 8 Vincennes-Saint Denis, Nantes Université, La Sorbonne, Paris Sciences et Lettres, Paris Cité, Paris 1 Panthéon–Sorbonne, rejoints par d'autres présidents d'universités à Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Lyon et Aix-Marseille, pour n'en citer que ceux-la, ont fait part de «leur vive inquiétude» et déplorent que «la version proposée à cette heure vienne s'attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l'université française». Ces valeurs sont, rappellent-ils, «celles de l'universalisme, de l'ouverture et de l'accueil de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l'esprit des Lumières». Par ailleurs, poursuivent-ils, «appliquer de façon généralisée et sans possibilité d'exonération la majoration des droits d'inscription pour les étudiantes et étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère sur le nombre, l'origine géographique et la situation sociale des étudiants pouvant venir étudier en France. Cela reviendrait également à mettre en cause l'autonomie des universités quant à leur stratégie d'accueil et de rayonnement international».
Lire aussi | La Banque mondiale accorde un prêt de 300 MMUSD pour transformer l'enseignement supérieur au Maroc
Dans ces mesures, jugées «indignes» de la France, et au-delà des sérieuses entorses faites au principe d'humanisme cher aux universités françaises, les auteurs du communiqué voient la mise en danger de «la stratégie d'attractivité de l'enseignement supérieur et de la recherche française», et une nuisance considérable à «l'ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale».
Des tensions de toute part
Le projet de loi immigration déchire depuis le début de la semaine la galaxie en marche. Après de longues et difficiles heures de tractations, l'accord sur un texte trouvé ce mardi par les députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), avec le soutien du RN, a mis le feu aux poudres dans la majorité présidentielle, l'opposition de gauche mais aussi au sein du gouvernement. Alors que le texte a été voté au Sénat puis à l'Assemblée nationale, les ministres Aurélien Rousseau (Santé), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur) et Patrice Vergriete (Logement) ont menacé de démissionner. Pour le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, « le nouveau macronisme a pris le train piloté par l'extrême droite » et la loi immigration « défigure l'image de la France ». Les opposants à ce texte ont également reçu le soutien du Medef, par la voix de son patron Patrick Martin, qui a souligné que l'économie française aurait « massivement » besoin de « main-d'œuvre immigrée » dans les prochaines décennies. Parallèlement, une cinquantaine d'associations, syndicats et ONG, dont la Ligue des droits de l'Homme, dénoncent le texte « le plus régressif depuis au moins 40 ans » en France.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.