Nairobi: Le Maroc au Sommet africain sur les engrais et la santé des sols    Akhannouch : État social fort et engagement économique renouvelé    Hammouchi tient une série d'entretiens avec ses homologues espagnols    NASA : Un astéroïde "de la taille de la Pyramide de Gizeh" va s'approcher de la terre ce jeudi    Tindouf : l'anarchie sous le patronage du polisario et de l'Algérie    Ligue Europa Conférence : L'Olympiakos en finale grâce à un doublé d'El Kaabi    Mondial féminin U17 : Arrivée au Maroc de l'équipe algérienne    Des légendes des échecs à Casablanca pour le centenaire de la Fédération internationale    Mehdi Sekkouri Alaoui reconduit à la tête de la FMPS jusqu'en 2027    Affaire du baiser forcé : Luis Rubiales renvoyé en procès    Première: Une citoyenne indemnisée après des complications liées au vaccin AstraZeneca    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret portant octroi de la carte de personne en situation de handicap    Tanger: cinq personnes interpellées pour trafic de drogue et de psychotropes    Météo: les prévisions du jeudi 9 mai    Le temps qu'il fera ce jeudi 9 mai 2024    Des courts métrages marocains à la troisième édition du festival international "Fimto Art" du Caire    Kamal, le héros de Samhini, dévoile sa passion pour le Maroc    Coupes interclubs de la CAF. L'Afrique du Nord domine    La Côte d'Ivoire modernise sa douane    Un Algérois parle. Et puis il a dit quoi?    Côte d'Ivoire-Sénégal. Ouattara et Faye ont de grandes ambitions    Le directeur de l'OIT à la CMC de Tamesna    Gabon. Un Comité pour une nouvelle constitution    Devant des généraux, le président algérien réaffirme son soutien au Polisario    Free heritage days offer guided tours to discover Casablanca's rich history    Algerian president puts the Palestinian issue on an equal footing with the Sahara conflict    Morocco's digital Minister meets with OpenAI to discuss AI collaboration    Algérie : Tebboune et Chengriha parle du Maroc comme principal menace    Corée du Sud : Un demandeur d'asile marocain dédommagé à 7 500 $ pour traitement inhumain    Festival Meknès de la fiction TV 2024 : La SNRT remporte les meilleurs Prix    Angola. Les commissions nationales africaines de l'UNESCO se réunissent    France : Epinay-sur-Seine célèbre le Maroc avec une Semaine Culturelle dédiée    Casablanca : découverte du Patrimoine Rural à l'Instituto Cervantes    San Francisco : Ghita Mezzour se réunit avec OpenAI    Deep Tech Summit : L'UM6P met en lumière l'attractivité du Maroc en tant que pôle continental de la Deep Tech    Moroccan Logistics Awards 2024 : Quatre entreprises primées    Début des Travaux du RER de Casablanca Prévu Fin 2024, Affirme Nabila Rmili    Idrissa Traoré, ex-ambassadeur de Côte d'Ivoire au Maroc, décoré du Grand Cordon du Wissam Alaouite    La sécurité alimentaire, priorité stratégique de la politique africaine de Sa Majesté le Roi    Lever de rideau à Rabat sur le 29ème Salon international de l'édition et du livre    Coupe du Trône/M.A.J. 8es de finale: Les Militaires quart-finalistes    Marchés publics : le nouvel Observatoire aura du pain sur la planche !    Mezzour : "Le Maroc a adopté une stratégie de libéralisation économique proactive lui permettant d'attirer d'importants IDE"    Le Morocco Capital Markets Days-2024 à Londres pour promouvoir le marché boursier marocain    Mawazine Rythmes du Monde 2024 : Un festival aux accents internationaux    SM le Roi a fait de la protection des droits de l'Homme le « ciment d'une société moderne, juste et apaisée »    Gaza : 41 soldats israéliens tués "par erreur" en une journée    Le président Xi Jinping et le président français Emmanuel Macron tiennent une rencontre en format restreint dans les Hautes-Pyrénées.    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Investissements
Publié dans Challenge le 24 - 05 - 2008

En créant Atcom, Othmane Benjelloun ambitionne de fédérer autour de son projet de grands groupes marocains pour aller ensemble à la conquête de l'Afrique. Comment s'y prend-il ? La stratégie n'est pas banale...
Plusieurs grands groupes nationaux ont décidé d'aller –seuls- sur l'international, et plus particulièrement sur le continent noir. Othmane Benjelloun, le magnat de la finance, en a décidé autrement, même si son groupe avait aussi choisi cette voie. Aujourd'hui, il souhaite créer de la valeur à l'étranger en s'alliant à ceux qui ont déjà mis un pied sur le continent, ou bien en accompagnant ceux qui désirent y franchir le pas pour la première fois. Benjelloun a une idée derrière la tête. Son objectif est de persuader les groupes marocains que leur force résidera dans leur union. Plus ils mettront leurs œufs dans le même panier, plus ils gagneront d'argent et plus ils rapatrieront des dividendes vers le Maroc. De ce point de vue, tout le monde serait gagnant. Encore faut-il que les groupes concernés (Maroc Telecom, Attijariwafa Bank, groupe Chaabi, ONA, RAM…) adhérent à cette nouvelle vision. Pour l'instant, l'équipe en charge du projet n'a pas encore vraiment tâté leur pouls. Ce ne sera pas une mince affaire, surtout que les rivalités entre les uns et les autres risquent de se manifester. Moncef Belkhayate, président du directoire d'Africa Teldis & Communication (Atcom), cette nouvelle structure chargée de réaliser les ambitions de Benjelloun en Afrique, n'en est pas persuadé. Il est convaincu que la compétition, entre banques notamment, est dépassée, surtout lorsque les frontières sont franchies. « Une fois que l'on quitte le Maroc, l'on oublie la concurrence. Pour conquérir le marché africain, il faut le faire la main dans la main. C'est le meilleur moyen pour les groupes marocains de créer de la valeur. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup de choses». Le marché africain présente en effet d'importantes opportunités. A l'horizon 2020, il représentera plus d'un milliard d'habitants. Une aubaine qu'il faudra saisir. L'équipe Benjelloun est alors persuadée qu'il va se passer en Afrique ce qui s'est produit en Europe de l'Est il y a 20 ans. La croissance serait au rendez-vous. A vos marques, prêts… partez !
Comment Benjelloun compte-t-il réaliser ses desseins ? Comment va-t-il procéder et par quels moyens ? Tout d'abord, grâce à Atcom «le bras armé» de Benjelloun en Afrique. Elle sera le capitaine à bord. La filiale du groupe Financecom est en train de s'organiser. Elle a, à son tour, créé deux (sous)filiales, Financière Mediacom et Financière Districom, qui vont respectivement gérer deux activités principales: les médias et la distribution. Les télécoms feront partie d'une étape future. Pour l'instant, ils ne sont pas encore une priorité. Ils seront développés lorsque le volet « médias et distribution » sera bouclé. Et bien que la conquête de l'Afrique soit le principal objectif d'Atcom, force est de constater que la filiale du groupe Benjelloun est en train de mettre les bouchées doubles pour conquérir… le marché marocain. Bizarre. «Aujourd'hui, il est important pour nous de consolider nos activités au Maroc. Nous devons nous préparer, nous positionner. Nous devons être forts chez nous avant d'aller sur d'autres marchés», explique Moncef Belkhayate. La stratégie d'Atcom repose d'abord sur la constitution d'un bon portefeuille d'entreprises calées dans leur domaine. Et pour cela, Atcom ne compte pas créer d'entités nouvelles, mais en racheter certaines qui existent déjà. Les raisons ? Benjelloun veut aller vite dans le développement des activités en Afrique. Il a besoin de structures déjà prêtes « à l'emploi », qui ont une organisation RH établie, un portefeuille clients… Financière Mediacom a sélectionné un nombre d'entreprises qu'elle voudrait acquérir dans les domaines de l'affichage, de la production audiovisuelle, de la régie publicitaire, de la presse et de la radio… et peut-être d'autres secteurs encore. « Nous avons ciblé à la fois les secteurs qui nous intéressent et les entreprises qui nous ont captivés, puis nous leur avons proposé notre modèle de développement », avance Belkhayate. Généralement, c'est vers les sociétés leaders du marché qu'Atcom se tourne. Normal. Via Financière Mediacom, le groupe Benjelloun a déjà mis un pied chez Mozaïk, une agence de communication. Il est en train de négocier avec deux autres sociétés dans l'affichage et dans la production audiovisuelle.
Moins de 51% ?
Non, merci !
Au niveau de la presse, rien de bien concret ne semble se profiler pour l'instant, même si des dossiers sont constitués. Pour réussir ses coups, l'équipe en charge de ces projets insiste sur le maintien du top management dans les entreprises rachetées, même si elle conditionne sa présence dans le capital. Au moins 51% dans le tour de table. « Nous insistons pour que le management reste dans la gestion. Notre objectif est de nous positionner stratégiquement sur des métiers, le management, lui, les développe. C'est un deal gagnant-gagnant », assure le président du directoire d'Atcom. Des patrons ont décidé de céder la majorité de leur entreprise. Auraient-ils négocié autre chose en contrepartie ? Rien de particulier ne leur serait offert si ce n'est (rien que cela) la force d'un grand groupe intégré, un projet de développement à l'international (auquel les entreprises rachetées n'auraient pas forcément pensé)… Les projets semblent plaire aux patrons des entreprises. D'autant plus que la filiale de Benjelloun leur donne une garantie pour ne pas s'immiscer dans tout ce qui touche l'opérationnel. Financière Mediacom ne s'occuperait que du développement et de la stratégie. De plus, pour convaincre davantage, la filiale sort la carte de l'adossement à une enseigne internationale déjà installée dans les pays convoités. Les sociétés qui vont être créées bénéficieront de leur expertise. Cela leur permettra d'avoir une longueur d'avance. Une fois créées, les sociétés auront un statut de droit local. La répartition du capital n'est pas encore tranchée. Atcom n'aurait pas encore réfléchi sur ce sujet. Mais il n'est pas écarté d'y introduire des partenaires locaux. La filiale du groupe Benjelloun a élaboré sa vision, sa stratégie. Elle se donne jusqu'à la fin de l'année en cours pour consolider ses activités au Maroc. Dès 2009, elle devrait aller à la conquête de l'Afrique. Là-bas, Atcom voudrait mutualiser les synergies des groupes marocains. Elle voudrait les accompagner dans leur croissance régionale, d'autant que les marchés présentent de multiples opportunités. La priorité sera donnée au conseil en publicité et en créativité. Dans une première étape, des filiales devront être créées en Afrique de l'Ouest et francophone. Un bureau à Dakar (Sénégal) devra être inauguré. Par la suite, ce sera au tour d'Abidjan (Côte d'Ivoire) puis Naïrobi (Kenya). A l'horizon 2010, la filiale espère être présente dans une vingtaine de pays. Quant à son chiffre d'affaires, il devrait avoisiner le milliard de DH vers 2015. Ce montant ne représente que le chiffre d'affaires de l'activité « média ». En ce qui concerne l'activité distribution et télécoms, aucune information ne filtre encore. La filiale de Benjelloun voudrait d'abord réussir le volet média avant de s'attaquer à autre chose. L'Afrique, ce sera donc son dada. Les Africains, eux, pourraient voir les groupes nationaux à venir comme des «prédateurs», des «conquérants». Les Marocains, bien avant eux, voyaient aussi à une certaine époque les groupes occidentaux comme tels. Moncef Belkhayate tempère. « En aucun cas nous ne serons des conquérants. Nous voulons apporter notre expertise en développant des activités en partenariat avec les locaux». Pas de crainte alors !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.