La chaîne Tangéroise augmente son capital de 800 millions de dirhams. Elle échappe à tout contrôle du ministère et peut désormais voir loin. D epuis le début des débats sur les cahiers des charges du ministère de la Communication, Azzouzi le patron de Medi 1 TV expliquait qu'il n'était pas concerné, puisque sa chaîne avait un Conseil d'Administration, constitué d'entités autonomes. La semaine dernière, on a appris qu'il avait répondu favorablement à une convocation de Mustapha Khalfi, le mardi pour discuter... du cahier des charges. Le trouble créé est vite dissipé. Le samedi 12 avril, un communiqué nous apprenait que des investisseurs privés émiratis allaient investir 95 millions de dollars. Medi 1 TV, télé privée est désormais internationale, elle n'a pour seul interlocuteur que la HACA et ses actionnaires. Cet investissement n'a rien de politique. C'est un investissement privé qui parie sur une vision. Le communiqué affirme « cet investissement est le résultat d'un road show de plusieurs mois. Après la manifestation d'intérêt de plusieurs groupes internationaux et la réalisation de plusieurs audits juridiques, financiers et techniques nécessaires à ce type d'opération, un partenariat a été signé entre les actionnaires actuels de Medi 1 TV et des investisseurs privés Emiratis ». Il y a plusieurs leçons à tirer de cette histoire. La première, c'est que l'attractivité du Maroc est réelle, puisqu'on a pu attirer un investissement de 95 millions de dollars, pour la première fois dans le secteur de l'audiovisuel, secteur dont la rentabilité actuelle est sujette à caution. La seconde, c'est que le projet d'une télé est à forte connotation régionale, projet initial de Medi 1 TV. Malgré ses difficultés financières, la chaîne avait pu se positionner au niveau régional et auprès des maghrébins du Monde. Nous sommes en mesure d'annoncer, grâce à des sources très fiables, que l'objectif redevient une chaîne d'abord d'information. Positionnement un peu édulcoré depuis quelques temps. Les nouveaux moyens financiers permettront une présence plus accrue dans la région, présence indispensable pour toute chaîne de news qui se respecte. L'autre leçon, c'est que les parlementaires qui ont évoqué des ragots sur la gestion de Medi 1 TV doivent avaler leur langue. On imagine mal des investisseurs privés mettre 95 millions de dollars dans une entreprise mal gérée. Enfin, la dernière leçon, c'est que la libéralisation n'est pas un danger mais une opportunité, celle des ondes a permis aux radios de démultiplier leur audience, celle des télés, qui est inéluctable, permettra de « renationaliser » les téléspectateurs qui ont émigré. Car, malgré les chiffres officiels, tout le monde sait qu'une partie de nos concitoyens est branchée chaînes étrangères. Quant aux enjeux propres à Medi 1 TV, vous trouverez ci-joint, l'interview de son directeur général.
