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Nouveaux maires : Qui sont-ils ?
Publié dans Challenge le 18 - 07 - 2009

Qu'ils soient nouveaux ou anciens maires reconduits, ceux qui présideront aux destinées de nos villes sont généralement identifiés sous l'angle de leur carrière politique. Mais leurs profils cachent bien des surprises. Qui sont-ils ? Pourquoi se sont-ils intéressés à la politique ? Quel est le cercle de leurs amis ? Quelles sont leurs ambitions pour leurs villes ?
Malgré quelques recours qui maintiennent encore le suspens, on connaît désormais les noms des maires qui présideront pendant les six prochaines années aux destinées de nos villes. En effet, si dans la quasi-totalité des conseils municipaux, la question a été tranchée, la bataille juridique n'est pas encore terminée dans des localités comme Marrakech et Meknès, où les heureux élus risquent de perdre leur nouveau mandat. Sauf retournement de situation, les jeux sont donc faits. Une constante demeure : certains poids lourds ont été reconduits tandis que de nouvelles têtes font leur entrée dans ce club fermé des maires des grandes villes du Royaume. D'un côté comme de l'autre, c'est souvent leur carrière politique qui est mise en avant. Et pourtant, leur profil dépasse ce cadre. Hommes d'affaires, cadres supérieurs, administrateurs d'institutions publiques ou de sociétés privées... Ces maires présentent des profils très différents les uns des autres. Qui sont-ils ? Le premier constat est que les hommes d'affaires prennent de plus en plus goût à la gestion des affaires communales. «Les hommes d'affaires marocains ont toujours été présents dans la gestion des villes. La plupart d'entre eux ont reçu une éducation moderne. Toutefois, leur implication n'est pas gratuite. C'est surtout pour pouvoir soutenir leurs affaires ou ceux qui les ont aidés à atteindre le sommet, eu égard au fait que les communes sont pourvoyeuses de marchés publics. Ils sont les premiers à accéder à l'information concernant ces marchés », analyse Abdeslam Ouhajjou, Professeur à la faculté de droit de Fès. Quoi qu'il en soit, avant même qu'ils ne débarquent à la tête des villes, leur business était déjà florissant. C'est le cas de Mohamed Sajid (Casablanca) et de Tariq Kabbage (Agadir), qui ont été reconduits grâce en partie à l'expérience accumulée dans le champ politique. Parmi les nouveaux arrivants, on dénombre également des hommes d'affaires qui ont débuté leur carrière politique en portant les couleurs du parti Authenticité et Modernité (PAM). Samir Abdelmoula (Tanger), Mohammed M'Fadel (Mohammedia), Fatim Zahra Mansouri (Marrakech) et Ahmed Hilal (Meknès) sont de cette catégorie. Hormis, bien entendu, le cas de Abdelaziz Rebbah (Kénitra), le seul membre influent du parti de la Justice et du Développement (PJD) à connaître le gouvernement de l'intérieur . Une autre exception : Mohamed El Ferrah. Ce dernier était président de la Mutuelle Générale du Personnel des Administrations Publiques (MGPAP) neuf ans durant. Il est aussi l'unique maire qui a gagné les élections sans porter d'étiquette politique. Mais il ne faut pas oublier Fathallah Oualalou (Rabat), ce vieux routier de la politique qui a déboulonné Bahraoui. L'ex-ministre des Finances, membre du bureau politique de l'USFP, connaît bien les grands projets structurants de la capitale pour avoir participé à leur montage financier. Au-delà de cette sommaire présentation, les parcours des onze maires cachent bien des choses. Si par exemple, certains sont passés par de grandes écoles ou universités marocaines ou étrangères, d'autres sont tout simplement autodidactes.
Il était une fois un ouvrier...
De fil en aiguille, il est incontestablement devenu le plus médiatisé des maires. À Fès, Hamid Chabat a réussi, encore une fois, un coup de maître en battant à plate couture ses adversaires. Très controversé aux yeux de ses détracteurs, le maire de la capitale spirituelle du Royaume paraît indéboulonnable dans son fief. Pourtant, rien ne semblait prédestiner ce jeune ouvrier à une carrière fulgurante. Né le 17 août 1953 à Taza, Chabat n'a jamais fait d'études supérieures. Pour autant, le député du Parti de l'Istiqlal de la circonscription de Fès Achamalia n'en nourrit aucun complexe. Au contraire, celui qui a fait de la débrouille sa devise est le protype même de l'autodidacte. L'homme ne se lasse pas d'apprendre. « Chabat est imbattable sur l'histoire de Fès, celle des grandes familles marocaines ou encore des personnalités de notre pays. Il lit énormément, se documente beaucoup et suit de très près l'évolution des choses », confie un de ses proches. Et il a fait du chemin. En effet, le maire de Fès a démarré sa carrière tout en bas de l'échelle. Il était un simple ouvrier dans une usine de montage de motocyclettes à Fès. Il se distinguera pour sa participation active aux manifestations à caractère social qu'a connues la capitale spirituelle, notamment les affrontements du 14 décembre 1990, qui en termes de violence, sont comparables aux émeutes de Casablanca. Affilié à l'époque à l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), il en est devenu le leader depuis janvier dernier après plusieurs années en son sein. Ses détracteurs le considèrent comme l'un des principaux artisans du « putsch » contre Abderrazak Afilal. Idem lorsqu'il fut porté le 30 janvier 2009 à la tête de l'UGTM, considéré comme un deuxième putsch contre Mohamed Benjelloun Andaloussi. Dans sa marche vers la mairie de Fès, Chabat va d'abord briguer avec succès la députation à la Chambre des Représentants en 1997. Zouagha, la commune qu'il préside depuis 1993, compte 500.000 habitants et couvre à elle seule près de la moitié de la population de la ville de Fès. Mais c'est surtout en 2002 que Chabat va entamer son ascension qui le mènera au sommet. Cette année-là, il se fera réélire à la Chambre des Représentants. L'année d'après, il remporte haut la main la mairie de Fès. Rebelote en 2007 lors des élections parlementaires : il se fait réélire face un poids lourd, Lahcen Daoudi du PJD. Sa force, c'est qu'il a réussi à changer le visage de la cité idrisside. Son autre atout réside aussi dans sa capacité à mobiliser les foules et à communiquer. L'Istiqlal ne se prive pas de le pousser au devant de la scène lors des débats politiques télévisés. Il a d'ailleurs investi dans le secteur de la presse en créant son propre journal régional. Le secteur de l'immobilier l'a également attiré, à l'instar de plusieurs maires et hommes politiques. Sa famille tient une unité de confection à Tanger.
Un homme d'affaires pour la plus grande métropole
Sa reconduction à la tête de la ville de Casablanca n'a pas été une partie de plaisir. Pendant plusieurs jours, on a donné l'homme d'affaires perdant. L'enjeu est de taille: gérer la plus grande métropole du Maroc, avec une population de près de cinq millions d'habitants. Mohamed Sajid, de l'Union Constitutionnelle (UC), qui a décidé, quelques heures seulement avant le vote, de changer de coalition, l'a emporté grâce au soutien du regroupement du RNI, PAM, MP. Qu'il a préféré à celui du PJD. Homme d'affaires venu à la politique en 1993, quand le ministre de l'Intérieur de l'époque, Driss Basri, avait décidé d'ouvrir le Parlement au monde économique, il fut de ceux qui prirent leur tâche à bras le corps. C'est en effet depuis qu'il a pris goût à la politique en militant à l'UC. Pour entrer au Parlement, il a opté pour sa région d'origine, Taroudant, et a été élu député de cette circonscription. Un des rares élus marocains cités en exemple par la quasi-totalité des militants associatifs du pays. En effet, grâce à un système fondé sur la participation financière d'associations villageoises, Sajid est parvenu à faire démarrer la construction par l'Etat de quelque 500 kilomètres de routes à travers sa circonscription montagneuse et totalement enclavée. Une prouesse réalisée, en partie, grâce aux MRE qui ont financé près du tiers des routes réalisées. Son approche était simple : chaque association finance la portion de la route qui concerne directement son village, ce qui permet à chacun d'être réellement impliqué, et de ne pas avoir l'impression de donner pour une route qu'il n'empruntera jamais. Pour l'anecdote, un de ses proches raconte qu'un jour, « Sajid a décroché son téléphone et appelé en France un ancien du village : peu de temps après, une réunion devait se tenir pour constituer une association et, quelques mois plus tard, les 2 millions de dirhams qui nous manquaient pour achever la route étaient réunis ». Cette expérience centrée sur une démarche participative, Sajid en a fait son cheval de bataille durant toute sa campagne. « Un citoyen qui reste en dehors de la gestion locale ne peut être d'aucune utilité à son arrondissement. Il lui revient de provoquer la réaction des autorités centrales en proposant, en prenant l'initiative, en initiant des projets structurants », a-t-il lancé aux habitants du Douar Kharbouch, un bidonville en plein quartier Californie à Casablanca. Né à Settat le 9 novembre 1948, Sajid a fait ses études secondaires au lycée Lyautey à Casablanca et supérieures à l'Ecole de commerce de Lille. Avant d'être maire de Casablanca, il présidait aux destinées de plusieurs sociétés industrielles comme Mazafil. Il s'est également lancé dans l'immobilier en créant, il y a deux ans, une société de promotion immobilière, dénommée «Mazagan Océan SARL». Bien avant cela, Sajid, propriétaire terrien, a eu à développer des projets, notamment à Tit Mellil, à travers des opérations d'habitat social. Depuis, son frère El Mustapha, porté récemment à la tête de l'Association marocaine des industries de textile et d'habillement (Amith), semble prendre le relais dans ses affaires. Aujourd'hui, le maire de Casablanca compte beaucoup d'amis, tant dans le milieu politique qu'économique. Mais le nom qui revient souvent est celui de Driss Jettou.
La folle ascension
de l'ingénieur du PJD
Abdelaziz Rebbah compte parmi ces « modérés » que le PJD aime à mettre en avant. Résultat des courses : le maire de Kenitra est parmi les figures les plus médiatisées de son parti. En effet, il est également le seul membre influent du PJD à connaître le gouvernement de l'intérieur. A 47 ans, Abdelaziz Rebbah a déjà travaillé avec plusieurs personnalités du pays au sein des ministères. C'est ainsi qu'il a été conseiller technique, chargé d'études des technologies de l'information de Driss Jettou au ministère de l'Industrie et du Commerce. Dans ce même ministère, tout comme dans celui du Commerce extérieur, il a eu à occuper le poste de chef de département informatique. Ce qui lui a valu de travailler avec Abouayoub, Mansouri et Mezouar. « J'ai beaucoup d'amis dans les autres partis politiques. Certes, il y a de nombreux points sur lesquels nous ne sommes pas d'accord, comme il en existe d'autres sur lesquels nous n'avons pas de divergence de point de vue. La différence ne doit pas nous éloigner. Au contraire, c'est un enrichissement. Quelle que soit la chaleur, il faut que les fils entre partis politiques restent branchés », se plaît-il à rappeler. Né en 1962 à Douar Tgari dans la Province de Sidi Kacem, Abdelaziz Rebbah a obtenu son baccalauréat Sciences mathématiques en 1981 au lycée Mohammed V de Kenitra. En 1978 déjà, il rejoint la jeunesse islamique. Le mouvement islamique en était à ses débuts. Il en est d'ailleurs toujours membre. « On voyait déjà venir ce mouvement », se souvient-il. Très engagé à l'époque et studieux, il intègre l'INSEA après son bac et en sort en 1985 avec un diplôme d'ingénieur analyste. Sept ans plus tard, il décroche un Master en Génie logiciel en informatique à l'Université de Laval au Canada. Malgré tout cela, son engagement politique restera intact. Il devient secrétaire général de la Jeunesse du PJD. Très rapidement, il incarne la force vive de son parti, plus de 80 % de l'ensemble de ses adhérents, à en croire des sources internes au PJD. D'un pragmatisme très poussé, cet ingénieur informaticien, qui a gagné ses galons sur le terrain du militantisme, est aujourd'hui chargé de l'encadrement politique des organisations sectorielles (médecins, professeurs, ingénieurs…) au sein du parti islamique. Lors des dernières élections législatives de septembre 2007, sa liste a fait le plein à Kenitra, réussissant même à faire passer le deuxième de la liste. Une performance qui fait de lui le leader naturel du parti dans la capitale du Gharb. D'ailleurs, il lui a été facile de s'imposer le 12 juin lors du scrutin communal. Les observateurs voient déjà en lui le successeur potentiel de Benkirane. « Tout le monde est important au PJD », estime-t-il. Restructuration de Kenitra, infrastructures pour la ville, lancement de projets structurants, renforcement de l'attractivité de la ville, création d'emplois… Rebbah a de grandes ambitions pour sa commune. Outre son parti, il affirme qu'il n'hésitera pas à solliciter ses amis dans le gouvernement, notamment Chami, Anas Birou, Mezouar et Akhannouch (qu'on le laisse travailler dira-t-il de lui) mais surtout les investisseurs comme Miloud Chaabi d'Ynna Holding et Haj Fahim de Delta Holding pour concrétiser les projets de développement pour sa ville. Certainement, il fera appel à son grand ami, Horani, président de la CGEM. Mais, c'est à se demander si Rebbah, consultant international, aura désormais du temps à consacrer
aux conférences qu'il a l'habitude d'animer en Afrique et dans le monde arabe.
La nouvelle
coqueluche du PAM
L'annonce de son élection à la tête de la première ville touristique du Royaume a fait le tour du monde. Les photos de Fatima Zahra Mansouri, seule ou en compagnie de son mari et de ses deux enfants, ont déjà fait le tour des rédactions du monde entier. Inconnue jusque-là du microcosme politique, son visage est subitement devenu très familier à ses concitoyens. En élisant Fatima Zahra Mansouri à la tête de la commune de Marrakech, ces derniers font le choix de l'audace. En effet, c'est la première fois dans les annales de l'histoire du Maroc contemporain qu'une femme prend les rênes de Marrakech et la seconde fois qu'une femme est élue à la présidence du Conseil d'une grande ville, après Asmae Chaâbi, fille de l'homme d'affaires Miloud Chaâbi, maire PPS d'Essaouira de 2003 à 2009. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que la surprise a été de taille pour nombre d'observateurs de la vie politique marocaine. Le nouveau maire semble conscient du poids qui pèse sur ses épaules, eu égard aux nombreux défis de sa ville. Marrakech est une ville différente des autres villes du Royaume. Elle est une marque internationale. Pourtant, au départ, rien ne destinait cette femme à faire de la politique. Ses priorités consistaient plutôt dans les affaires, et notamment son cabinet d'avocat spécialisé dans la gestion des transactions commerciales et immobilières. Et c'est l'arrivée du Parti Authenticité et Modernité (PAM) qui l'a amenée à embrasser une carrière politique. Née en 1976 dans la cité ocre, la nouvelle mairesse de Marrakech, fille d'un ancien pacha de Marrakech, feu Abderrahman Mansouri, a fait ses études d'avocate en France avant de rentrer au pays, où elle a ouvert son cabinet. D'un commerce très facile, ceux qui la connaissent la présentent comme une jeune juriste à l'intelligence vive, dotée d'un grand sens des responsabilités et du consensus. Mais va-t-elle pouvoir exercer son nouveau mandat ? Difficile de répondre à cette question. En effet, le tribunal administratif de Marrakech a annoncé lundi dérnier, soit un mois après les votes, l'annulation des élections de l'arrondissement Marrakech Ménara, invalidant ainsi la nomination de Fatima Zahra Mansouri au poste de maire le 12 juin dernier. Le scrutin, contesté par la tête de liste du Front des forces démocratiques (FFD) dans le même arrondissement, avait permis l'élection de Fatima Zahra Mansouri à 54 voix contre 35 pour Omar Jazouli, maire sortant. Le tribunal indique que des irrégularités ont été enregistrées lors des élections et qu'un nouveau scrutin sera organisé rapidement.
Le premier maire MRE
Jusque-là inconnu de la scène politique nationale, Mohamed M'Fadel y a fait son entrée par la grande porte. Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Evitant de mêler politique et affaires, il finira par s'y faire avec l'arrivée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), qui l'a fait changer d'avis. Sous les couleurs du Parti de Fouad Ali El Himma, il a triomphé à Mohammedia en se faisant élire à la tête de cette ville industrielle de plus de 300.000 habitants. Il est ainsi devenu le premier MRE à diriger une commune au Maroc. Mais qui est cet homme qui a toujours privilégié ses affaires dans la promotion immobilière ? Mohamed M'Fadel fait partie de la seconde génération d'émigrés en France. Autodidacte, il a du travailler très dur pour gagner sa vie dans l'Hexagone. Ne se sentant plus bien dans ce pays,
il a décidé de rentrer au bercail en 1983. Avec ses frères, il crée en 1990 le groupe immobilier M'Fadel, qui se rapproche plus tard du groupe Allali. Après avoir fait leurs preuves dans le secteur de l'immobilier, ils finissent d'ailleurs par fusionner pour donner naissance au groupe M'Fadel Yasmine, présidé par Mohamed M'Fadel. Depuis quinze ans, tous les projets immobiliers de la Cité des fleurs portent leur signature. Depuis, considérant que Mohammedia lui a beaucoup donné, Mohamed M'Fadel a décidé de renvoyer l'ascenseur en mettant un tout petit peu en veilleuse ses affaires, du moins pour ce qui est de son implication, pour se consacrer à sa collectivité. Pour cela, il peut compter sur son petit frère Redouan M'Fadel, directeur général du groupe M'Fadel Yasmine. Contrairement au maire de Mohammedia, ce dernier a effectué de
brillantes études. En effet, après son baccalauréat en sciences économiques en 1988, il a intégré la faculté d'économie de Tours où il a obtenu une maîtrise en sciences de gestion avec mention, puis a intégré le temple parisien des sciences politiques, où il a décroché,
en 1995, son diplôme, section économique et financière. Avant d'intégrer le groupe M'Fadel Yasmine en tant que responsable commercial, il était auditeur chez Arthur Andersen. C'est dire que le nouveau maire de Mohammedia pourra dormir tranquillement et se consacrer aux habitants de sa ville. Voici plusieurs années que Mohamed M'Fadel cultive cette proximité, indispensable à tout président de commune. En effet, à travers son groupe, il ne cesse de mettre en oeuvre des actions multiples de parrainage et de soutien à des associations à but humanitaire, social et sportif, comme la distribution de paniers alimentaires ou encore de cartables et de fournitures scolaires.
Un administrateur de sociétés pour gérer Meknès
Décidemment, les hommes d'affaires sont de plus en plus attirés par la gestion des affaires de leur cité. Ahmed Hilal en est la preuve. Transfuge de l'Istiqlal sous les couleurs desquelles il a été élu en 1993 au Parlement, Hilal n'a pas hésité à rejoindre les rangs du Parti Authenticité et Modernité (PAM). Un passage qui lui a permis d'être porté à la tête de la commune urbaine de Meknès. En effet, au sortir des élections du 12 juin dernier, il a obtenu 43 voix contre 22 pour son concurrent, Abdallah Bouano du Parti de la Justice et du Développement (PJD). Ces élections à Meknès ont été sous les projecteurs de pas mal d'observateurs, nationaux et étrangers. Car cette ville avait fait l'actualité, quelques mois avant les élections, après l'éjection du maire appartenant au PJD, suite à un rapport de la cour des comptes. Très peu de Meknessi semblent bien connaître leur nouveau maire, du moins ses activités. Qui est alors Ahmed Hilal ? Né le 15 juin 1952 à Meknès, le nouveau maire de la capitale ismaïlienne a d'abord obtenu son baccalauréat au lycée Moulay Ismail de sa ville natale avant de s'envoler en France pour y poursuivre ses études supérieures. Dans l'Hexagone, il décrochera tour à tour un DUT puis un diplôme d'ingénieur à Epinal, avant de boucler tout cela en 1974 par un DESS à l'Ecole supérieure de commerce internationale de Nancy. De retour au Maroc, il intègre le ministère de l'Industrie et du Commerce à Rabat en tant que responsable de service. Cette carrière dans la fonction publique le conduira à diriger plusieurs unités industrielles de l'Etat, principalement de textile comme la société industrielle de confection de Meknès (SICOM) ou encore SICOF à Fès. Mais, Ahmed Hilal quittera plus tard le secteur public pour intégrer le privé. Aujourd'hui, il est administrateur de plusieurs sociétés privées. Lesquelles ? « Je ne sais pas si les actionnaires aimeraient que je dévoile le nom de leurs entreprises », s'est-il demandé. Le nouveau maire de Meknès était très actif dans les organisations professionnelles, comme au niveau de la CGEM de Meknès, où il assure actuellement le poste de vice-président ou encore au sein de la Chambre de commerce et d'industrie de sa ville en tant que vice-président. Il est également impliqué dans le secteur sportif : il est le président de la section basket du CODM de Meknès. Celui qui a débuté sa carrière politique à l'Istiqlal explique son entrée dans la politique par « un choix personnel ». Pour l'heure, Hilal est sans couleur politique. En effet, juste après son élection, le PAM a publié un communiqué annonçant l'exclusion d'Ahmed Hilal de ses rangs « pour avoir failli aux consignes du parti sur l'élection du conseil municipal de Meknès ». L'autre rebondissement dans cette ville, c'est une action en justice devant le tribunal administratif contre le nouveau maire, pour obtenir sa destitution. Le PJD, qui a intenté cette action, met en avant le fait que le maire a un antécédent judiciaire.
Un pharmacien pour Oujda
Ce pharmacien de formation et de métier, ayant suivi ses études en Pologne, a regagné la confiance des Oujdis après les élections de 2007 qui l'ont porté au Parlement, en tant qu'élu représentant de la province d'Oujda. Simple coïncidence peut-être, Omar a compté 5700 voix lors des deux rendez-vous électoraux ! Le frère de Taoufiq, le ministre de l'Habitat, a pourtant subi un premier échec dans sa carrière politique, qui aurait pu le démotiver. En 2002, il se porte candidat aux élections législatives. Les «siens» l'abandonnent sous prétexte qu'un jeune de 35 ans n'a ni l'expérience ni la sagesse politique d'un vieux routier de la politique. Ce fut à coup sûr un échec cuisant, qu'il a rapidement effacé quand il s'est aperçu que 4000 voix s'étaient portées sur lui et qu'il avait été à quelques encablures de franchir les portes de l'enceinte du parlement. Rien n'est perdu. Il travaille, à partir de 2005, année où il devient responsable de la section oujdie du parti, à le rénover, de telle sorte que les jeunes compétents font entendre leur voix. Puis, deux ans après, il se présente de nouveau aux élections. Cette fois-ci, il gagne sa bataille. Omar Hejira, qui s'est introduit très jeune dans les instances du parti de l'Istiqlal, a commencé à séduire les siens dans sa ville natale par sa hardiesse politique, gravissant en quelques années seulement les échelons des hautes instances du parti. A 13 ans, il est choisi pour assumer la responsabilité du bureau de la jeunesse scolaire du parti, où il aura à participer à plusieurs congrès. Puis, il fut président de la jeunesse scolaire et istiqlalienne avant de participer à la fondation du premier bureau régional puis national de l'alliance des pharmaciens istiqlaliens. Il fut ensuite élu membre du conseil national du parti de Allal El Fassi puis du comité central. Les Istiqlaliens de la ville l'ont poussé à se porter candidat à la municipalité. A l'unanimité, ils l'ont proposé tête de liste. Dans sa campagne, Omar laissait entendre qu'il était pour la présidence, et que sinon, il basculerait dans l'opposition. Lui et ses camarades de liste ont récolté treize des soixante-cinq sièges que partageaient les couleurs politiques de la ville. Son parti s'est allié au Mouvement Populaire, au PAM et au RNI pour former une majorité qui l'a porté à la présidence de la municipalité. Aujourd'hui, le nouveau maire d'Oujda a une stratégie basée sur trois volets bien distincts : conduire le changement en installant une relation de proximité entre le citoyen et l'administration, instaurer la transparence en engageant un bureau d'études pour auditer les marchés de la municipalité, et enfin faire de la ville une destination touristique tout en préservant son identité.
Un nouveau challenge pour
l'ex-ministre des Finances
Le 23 juin 2009, Fathallah Oualalou est élu maire de Rabat. Son parcours politique et universitaire est impressionnant. Encore lycéen, au lendemain de l'indépendance, Fathallah est élu responsable de la jeunesse scolaire, et se retrouve proche de Benbarka. L'année de son baccalauréat en philosophie en 1961, il est élu président de l'UNEM. «L'UNEM est une école où se formait les jeunes à l'époque ». Après avoir obtenu un DES en économie à Paris en 1966, Fathallah rentre au Maroc, témoigne de la scission de l'UNFP et participe en 1972, au sein du «groupe de Rabat», au lancement de l'USFP. En 1976, il est élu conseiller communal de Rabat et l'année suivante, parlementaire. Il fut chef du groupe parlementaire usfpéiste. « On a joué un rôle important en tant que commission démocratie et en tant qu'opposition». Le passage au gouvernement (2002-2007), il l'a vécu avec fierté. Une période marquée aussi par les grands projets de privatisation d'établissements et d'institutions publics. « C'était important de faire partie du gouvernement Youssoufi et de vivre les années durant lesquelles le Maroc a beaucoup bougé. J'ai participé aux réformes qu'a connues le pays ». Octobre 2007, Oualallou quitte le gouvernement et reprend ses activités scientifiques et politiques (il est membre de réseaux de réflexion tel que l'Union pour la Méditerranée et écrivain économiste), en tant que membre du bureau politique du parti. Pour les communales, il a été présenté par ses « camarades » du parti aux élections de juin 2009. « La motivation principale, c'était de réhabiliter le politique. Le Maroc a connu d'importantes avancées en matière économique, sociale… Mais le politique a reculé ». Sa vision ? «C'est de faire en sorte que la capitale, Rabat, réponde aux exigences du XXIe siècle, qu'il y ait moins de différenciation et plus de synergie entre les composantes de la région, Salé, Skhirat, Temara et Khemisset, qu'il y ait une complémentarité entre Casablanca et Rabat au niveau des services et de l'industrie, du tourisme aussi. Il y a aussi de grands projets culturels comme la bibliothèque nationale du royaume et des grands musées…», explique Oualalou. L'actuel maire de la capitale préserve toujours sa plume d'économiste. Il vient de publier un livre en langue arabe intitulée « La crise économique mondiale et nous ». Encore ministre, il se souvient qu'il rédigeait toujours ses discours (la loi de finances aussi). Sur le plan personnel, Oualalou est un amateur de natation. Il est de nature sage et disponible. Cet économiste engagé est père de quatre enfants. Pour ceux qui l'ignorent, de 1985 à 1992, Oualalou a enseigné au collège royal. « Pour un universitaire, c'est une bonne expérience ». Il a aussi enseigné depuis les années 80 dans les universités de Rabat, de Casablanca et à l'ENA. Il a compté parmi ses étudiants le Prince Moulay Rachid et des princesses de la famille royale.
Un businessman militant
Attentif, serein, réceptif, il est aussi un expert des marathons électoraux… Ses détracteurs ont juré que sa chute avait été évidente durant les dernières élections, mais ils se sont trompés. Les Soussis l'ont reconduit à la mairie d'Agadir, sa ville natale. Il a récolté 34 voix sur 55, ce qui représente toutes les voix des partis Union socialiste des forces populaires et de la Justice et du Développement, en plus d'un conseiller membre du Parti travailliste. Mais pourquoi Tariq Kabbage est-il « traqué » ? Le maire réélu veut continuer ce qu'il a commencé en 2003. Dans sa ligne de mire, on trouve la lutte pour la transparence dans la passation des marchés.
Durant son premier mandat à la tête de la municipalité (2003-2009), il était le maire le plus médiatisé. Il attaquait ses « collègues » lors du conseil pour cession de parcelles de terrains destinées à devenir des espaces verts. Il s'est également attiré l'animosité de certains promoteurs immobiliers habitués à des traitements de faveur. Cette fibre de militant engagé, il l'a héritée de son père Abbès, un grand militant qui s'est engagé très jeune dans le mouvement national à Marrakech en 1938 et a participé à la création de l'Union Nationale des Forces Populaires vers la fin des années 50, après avoir démissionné du parti de l'Istiqlal. Après avoir suivi ses études secondaires à Agadir, Tariq s'envole pour la France et obtient à la fin des années 70 son doctorat en chimie à la Sorbone. Militant inconditionnel de l'USFP, il perpétue le mythe usfpéiste selon lequel Agadir est le bastion électoral du parti depuis 1976. Ce membre du conseil national du parti fait ses débuts en politique en tant que membre du premier bureau national de la jeunesse usfpéiste (1975). Il fut une période où il enseignait à l'université Mohammed V de Rabat. Il démissionne en 1984, année où son père décède. Mais il continue à jouer un rôle dans le parti, en pilotant le bureau national du syndicat de l'enseignement supérieur. Tariq hérite donc de son père des fermes à Ouled Teima (Houara), à 44 km d'Agadir. Son intelligence scientifique et son flair vont l'aider à développer rapidement cet héritage et à en faire un grand patrimoine de la région du Sud. Dans la province de Taroudant, il s'approprie une grande ferme exemplaire à Sebt El Guerdane, Sapiama. Le laboratoire dont dispose la société Sapiama va permettre de créer de nouvelles variétés d'agrumes et de jeunes plants. La variété de clémentines Guerdane est l'une des variétés dont le groupe Kabbage détient l'exclusivité (unique producteur et exploitant). En 2006, le ministre de l'Agriculture Laanser invite son homologue algérien et lui fait visiter les fermes du groupe Kabbage. Le groupe, qui exporte en effet plus de 30% des exportations marocaines d'agrumes, comprend également Les Domaines Abbès Kabbage (DAK), qui constituent les premières exploitations du groupe avec environ 1.635 hectares d'agrumes, mais aussi les deux sociétés Kabbage Souss et Kabbage Massa, stations d'emballage et de conditionnement. En 2007, le groupe GPA a réalisé un volume d'affaires de près de 700 MDH. Tariq, qui gère aux côtés de son frère Khalid Chems Promotion, une société de promotion immobilière, a étendu ses investissements à Dakhla (ferme de 7 ha), et dans le Ghrab en exploitant des terrains agricoles (1.000 ha) de la Sodea-Sogeta. Toujours dans l'agriculture, il a investi aux côtés de Aziz Akhannouch au Brésil. Ses responsabilités de maire l'ont incité à pousser ses deux enfants, Saloua et Omar, à gérer les affaires du groupe.
Un administrateur public avec une mentalité de manager privé
C'est un cadre qui a évolué au sein de plusieurs directions du ministère des Finances, titulaire d'un doctorat en droit public. Ce natif d'Essaouira était méconnu. Jusqu'à ce que son nom soit associé à la fameuse affaire de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), dont il fut le président réélu, de 2000 à 2009. Rhmani, l'actuel ministre de l'Emploi, a dissous tous les organes de gestion de la Mutuelle après « les multiples défaillances relevées au niveau de sa gestion ». Cette affaire remonte au temps où Oualalou et El Mansouri étaient respectivement ministres des Finances et de l'Emploi. Et c'est Oualalou lui-même qui avait demandé à El Mansouri de prendre cette décision quand on soupçonna El Ferrah de « s'être servi des biens de la Mutuelle pour des usages personnels ». Mais El Ferrah, qui ne mâche pas ses mots, assure que l'inspection générale des Finances a audité sa gestion sans relever le moindre dysfonctionnement. « J'ai passé à la tête de la mutuelle générale presque neuf ans et j'étais réélu quatre fois successives. J'ai battu tous les records. Sur tous les plans, j'ai modernisé et révolutionné avec l'équipe de la mutuelle une administration qui a commencé à intéresser l'Etat, malgré un environnement conflictuel et malsain. Je suis le seul responsable au Maroc à avoir obtenu le record des contrôles de gestion effectués par l'inspection générale des finances.», explique-t-il. Le nouveau maire d'Essaouira, qui a succédé à Asmaâ Chaabi, la fille du patron de Ynna Holding, est entré dans le monde de la politique par la même porte que son père, qui a été conseiller de la commune rurale d'El Hanchane, à 30 km d'Essaouira (1976-1992). Et puis, en 1997, ce fut au tour de Mohamed de pratiquer la politique sur le terrain. Il est élu conseiller communal à Ait Said sous les couleurs du parti de l'Istiqlal. Adepte de la transhumance politique, il change d'appartenance politique et porte les couleurs du parti du Congrès, en 2003, quand il est réélu membre du conseil régional de Marrakech-Tansift puis député en septembre 2007. « J'ai changé quand j'ai constaté que Miloud Chaabi gérait le parti dans la ville comme il gère une société de son groupe », explique-t-il. Encore une fois, il démissionne du parti du congrès et se porte candidat aux élections de la municipalité en tant qu'indépendant. Mohamed a du sang berbère et des origines sahraouies. Il a un franc-parler qui lui crée des « ennemis». « Je m'exprime clairement sans détours. Mes ennemis ouvrent le feu directement sur moi. Je ne suis pas politicien, je suis un manager. Je souhaite installer au sein de la municipalité une gestion entrepreneuriale, opérationnelle, avec l'aide des experts qui m'ont accompagné depuis longtemps ». Le maire de la cité du Jazz préside le club de l'association Amal sport de Basket-Ball. Son réseau de connaissances s'étend du monde du sport à celui des affaires administratives. « Mon souhait est d'intégrer Essaouira dans le réseau des villes mondiales distinguées pour leur cachet touristique et culturel…», conclut-il.
Un commandant à bordw
Issu d'une famille aisée où l'on compte des propriétaires terriens, ce natif de Casablanca a vu le jour en 1974. Il y a passé son enfance et ses études primaires, avant d'être envoûté par le charme de la ville du détroit. Il poursuit ses études secondaires au lycée Regnault où il obtient son baccalauréat en sciences mathématiques. Le plus jeune maire du Maroc (35 ans), encore célibataire, a poursuivi ses études supérieures à l'Institut marocain de management dans la branche Finance. Fraîchement diplômé, il intègre le département marketing de la COMARIT, compagnie maritime propriété de la famille . «En 2006- 2007, à travers 2010 Holding, nous avons investi dans les médias, le tourisme et l'agriculture. La participation la plus connue est cap radio », poursuit-il. Actuellement, en effet, Abdelmoula est président-directeur général de la station régionale Cap Radio, société qu'il a créée en association avec un homme d'affaires marocain résidant en Hollande. Il occupe aussi le poste de vice-président de la compagnie maritime Comarit-Comanav Ferry et préside le groupe de communication RDN. C'est en 2009 qu'il entre pour la première fois en politique, en relevant le défi sous les couleurs du parti Authenticité et Modernité (PAM). Candidat unique à ce poste, Abdelmoula a recueilli 40 voix sur 63 exprimées lors du 3ème tour de l'élection du président de la commune urbaine, en succession à Dahmane Darhame, de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP). Comment est-il venu à la politique ? «Même quand on refuse de communiquer, c'est en soi une forme de communication. Refuser de voter ou de se présenter ne peut être une réponse durable. Pendant les années 60 et 70, les partis politiques refusaient de participer aux élections. Aujourd'hui, ce sont les électeurs qui boudent les urnes. Ce cercle vicieux doit être rompu. Politiquement, le parti Authenticité et Modernité (PAM) m'a offert l'occasion de m'exprimer. Mon oncle paternel, Najib Abdelmoula, est président de commune depuis plus de seize ans », affirme-t-il.
Concernant sa campagne électorale, il considère que tous les candidats sont des concurrents potentiels même s'ils ne se déclarent pas. Quant aux alliances, il ajoute que rien n'est joué d'avance. Comment gère-t-il les affaires personnelles et les affaires de la ville? C'est simple, il essaye d'appliquer la formule «Seven Eleven» du lundi au samedi. «J'ai promis de consacrer le plus clair de mon temps à la ville de Tanger. Le groupe Comarit-Comanav Ferry est bien structuré. Il a toujours disposé d'un très bon management. Sans oublier que je n'en suis que le vice-président», explique-t-il. Sa vision pour la ville de Tanger ? Va-t-il s'inscrire dans la continuité ou incarne-t-il une rupture avec le passé ? « La capitale du détroit est à la croisée des chemins. Nous voulons faire de Tanger un modèle de bonne gouvernance en la positionnant comme l'une des plus belles villes de la Méditerranée. Quant au passé, on essaiera de ne pas répéter les mêmes erreurs», lance-t-il. Apparemment, le jeune businessman se rôde petit à petit au jeu de la politique. A ce niveau, il affiche la transparence et déclare être partisan de la déclaration du patrimoine de tous les responsables qui gèrent de près ou de loin les finances publiques. Mais Abdelmoula maîtrise aussi toutes les combinaisons possibles du jeu de dames. Il est aussi un lecteur fidèle de la presse nationale. Arabophone, francophone, anglophone… il maîtrise plusieurs langues étrangères !


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