Service militaire 2024 : Le 29 avril, dernier délai pour le formulaire de recensement    LDC / Quart de finale Bayern vs Arsenal : Les Bavarois demi-finalistes    Marrakech : Arrestation de 3 recherchés par mandat d'arrêt international pour trafic de drogue    Sahara CIA files #1 : Algerian military, President at odds over Western Sahara    Ligue des champions : le Real Madrid qualifié aux demi-finales    Rescue Para-Sports Group petitions Parliament to seek reforms    Laâyoune : la Marine Royale porte assistance à 131 Subsahariens candidats à la migration irrégulière    LdC asiatique: Rahimi s'offre un hat-trick en 30 min face à Al-Hilal    A peine 48h après son ouverture, KFC détruit et fermé en Algérie    Chambre des Représentants: séance plénière jeudi pour le parachèvement des organes    Le Maroc invité d'honneur de la 37ème édition du Salon Gourmets de Madrid    La DGSN arrête 3 étrangers soupçonnés de trafic de drogues dures à Marrakech    Tan-Tan: la « dénonciation calomnieuse » d'un détenu à la prison locale, une tentative d'obtenir des privilèges illégaux    Sahara : La traversée du désert de Staffan De Mistura    Transition climatique : Impact grandissant sur les risques financiers des banques !    Assurance : Le secteur face à l'urgence de s'adapter aux incertitudes    Air Arabia inaugure sa nouvelle base aérienne à Tétouan    Investissements au Maroc : Jazouli prépare un roadshow aux Etats-Unis    Tanger : Signature d'une convention de partenariat pour soutenir l'éducation par le sport    Saint-Christophe-et-Niévès réitère sa position constante en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara    Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au Sultan d'Oman suite aux inondations survenues dans son pays    Centrafrique: trois militaires tués lors d'une embuscade dans le nord-est du pays    Les émirats annoncent la fin de la dépression météorologique dans le pays    Le ministre de l'Intérieur s'entretient avec son homologue comorien    La disponibilité et la sécurité des médicaments contre l'hémophilie revêtent une importance particulière pour le ministère de la Santé    Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, une 25è édition prometteuse (Organisateurs)    Botola D1/J26: FAR-MAS à huis clos    Hayar : 500 MDH mobilisés pour soutenir les associations des personnes handicapées    Ligue des champions / Quarts de finale - Ce soir: Bayern-Arsenal mais surtout City-Real    Préservation du patrimoine immatériel : Mehdi Bensaid se félicite de son bilan devant les Conseillers    8ème Semaine de l'espagnol : célébration d'une langue en constante expansion    Togo. Les visas en mode express, c'est fini    Hamdallah, agressé et sanctionné : la SAFF pense à revoir le code de conduite    Sécheresse. La Zambie a besoin de fonds    Energie. Le Niger fournit le Mali    Bensaid prône les partenariats pour le développement de la culture    Essaouira. Le Festival Gnaoua accueille Buika, Saint Levant et Bokanté    La Belgique « fière » de coopérer avec le Maroc    Location de voiture sans chauffeur : opération nettoyage en cours !    New York: L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Libye présente sa démission    USA: Le réseau social de Trump se dote d'un service de streaming vidéo    Perspectives économiques : le FMI prévoit une croissance quasi stable en 2024 et 2025    Orange Maroc étend son réseau numérique avec l'ouverture de l'Orange Digital Center à Agadir (VIDEO)    Edito. Plus qu'un simple compromis    Exposition : les bijoux berbères du Palais royal fascinent à Doha    Assassinat de Badr Bouljoihel : Le meurtrier condamné à la peine de mort    Cannes 2024. « La mer au loin » de Saïd Hamich Benlarbi à la Semaine de la Critique    Le groupe légendaire UB40 fêtera ses 45 ans à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Hauts potentiels sur la touche : que fait-on de nos cadres compétents?
Publié dans Challenge le 27 - 04 - 2015

Ils sont brillants, mais le monde de l'entreprise ne les promeut pas à leur juste valeur. Challenge revient sur ces cadres performants qui sont maintenus à des postes subalternes.
par Noréddine El Abbassi
Les incompétents réussissent-ils mieux? C'est une question que le quotidien français le Figaro, présentait comme une affirmation. En fait, cela nous renvoie à une autre interrogation: est-il rentable d'être bon en entreprise? Ou plutôt, ceux que l'on définit comme des "hauts potentiels", des personnes appelées à occuper les fonctions les plus importantes dans l'entreprise, un plan de carrière "sur mesure" censés tirer le maximum de leurs capacités, réussissent-ils mieux?
Malika, cadre trentenaire, pimpante, tirée à quatre épingles, dégageant autour d'elle un parfum de circonstance, assène doctement et avec certitude: "Dans le monde de l'entreprise, il n'y a aucun intérêt à ce que les gens compétents réussissent. On leur demande juste un travail donné et à le faire dans les règles de l'art. Donner des ordres est à la portée de tout un chacun. Il vaut donc mieux placer des "gens de confiance" aux commandes, plutôt que déléguer des responsabilités à des "inconnus"".
Opinion qui reflète assez bien le point de vue commun de l'homme de la rue. Si la plupart des employés brillants que nous avons interviewés rejoignent cette première partie de l'analyse de notre interlocutrice, ils en rejettent le second volet. Lors d'un autre entretien, un haut cadre dans une grande entreprise de télécommunication expliquait : "Aujourd'hui, il n'y a plus de plans de carrière. C'est aux employés de faire leur place et de développer leurs compétences et se positionner, pour progresser. On ne va pas faire le travail à leur place".
"Hauts potentiels" limités à cadres opérationnels
Du côté des ressources humaines, Taoufik partage l'opinion communément admise, à savoir "qu'un patron doit toujours surveiller ses affaires, s'il veut les garder à flots". Là où des observateurs avisés conseillent: "ne pas savoir déléguer est un défaut pour les chefs d'entreprise. Mais la réalité, c'est que dans une économie en cours de tertiarisation, il faut des gens compétents pour faire le travail opérationnel. Comme il n'y en a pas, ceux que l'on désigne comme des "hauts potentiels", doivent occuper ces fonctions". Au point où Amine, informaticien trentenaire, définit sa profession comme "un travail d'ouvrier en col blanc". Certes, avec un diplôme supérieur, habillé pour la circonstance, travaillant dans des locaux confortables, capitonnés de moquette et climatisés en toute saison, mais qui reste un ouvrier tout de même.
Un autre observateur avance que, généralement, un cadre connait une progression qu'un "seuil d'incompétence" limite à un moment ou un autre, de toutes les manières. Ce que Khadija Boughaba, conseillère en ressources humaines, réfute: "Ce principe est controversé, car on peut parler plutôt d'inadéquation entre le profil du poste et son titulaire effectif. Sachant que la compétence est elle même une notion complexe, qui nécessite la mobilisation et la combinaison de plusieurs ressources à la fois. Depuis 40 ans, le système de management des hommes et des organisations, a fortement évolué, rendant ce principe discutable. Au Maroc, comme partout ailleurs, «le seuil d'incompétence» se vérifie dans des organisations pyramidales, privilégiant la logique d'ancienneté dans l'évolution de carrière. Sans accorder une attention particulière à toutes les aptitudes et autres qualités, que nécessite le poste à pourvoir."
Des choix de carrière difficiles à assumer
Du côté de Manpower Experis, on martèle : "quand on se retrouve bloqué dans une situation où sa carrière n'évolue pas, il faut changer d'entreprise". Injonction difficilement applicable, plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsque la personne concernée a une famille à charge et des crédits à honorer. Du coup, certains déploient de nouvelles stratégies d'insertion dans la vie de l'entreprise. "Dans ma première entreprise, j'étais pratiquant, alors qu'il fallait "boire" avec mon supérieur hiérarchique. Dans la dernière, il faut être pratiquant reconnu, pour être intégré. Ce qui fait que dans les deux cas, je n'avais de chance d'être réellement intégré. De quoi provoquer la schizophrénie…", explique Rachid, cadre trentenaire et bloqué dans sa progression de carrière.
Sami, lui, constate un autre effet,celui de la responsabilité partagée: "je passe parfois des nuits blanches pour mener à terme un projet, sans y arriver dans les temps. On admet volontiers que je ne suis pas entièrement responsable. N'empêche, que je serai sanctionné professionnellement…". Encore une situation, on ne peut plus confuse.
Le bilan est que, tous les hauts potentiels interviewés, racontent une "même histoire". Celle d'un management qui ne les valorise guère, ou à la limite fait barrage à leur progression; une Direction Générale qui pratique du favoritisme ou encore, des supérieurs incompétents, parachutés par le biais des "interventions transverses".
Un paysage qui ne laisse présager rien de bon, si ce n'est une nouvelle fuite des cerveaux. A un moment où justement le Maroc préconiserait une politique d'attrait en direction des hautes potentialités établies à l'étranger. "Or, il faut d'abord garder ceux qui sont là. Mais pour que ces derniers restent, il faudrait qu'il y ait au moins un minimum de considération et de respect dans le cadre de travail. Que l'on arrête de traiter les collaborateurs comme des domestiques. En ce qui me concerne, je ne m'inquiète pas. J'ai déjà décroché quelques missions en France, ce qui fait tripler mon salaire. Avec le taux de change, je garde sensiblement le même niveau de vie, mais à Paris", conclut Rachid. Et pour les autres? L'appel du Canada se précise…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.