Cette artère, la honte de la mémoire d'une ville prestigieuse et d'un dramaturge auteur de comédies très célèbre, relie deux avenues aussi prestigieuses l'une comme l'autre portant, pourtant, les noms de deux grands personnages emblématiques. Celui du Libérateur de la Nation feu Mohammed V et du grand historien, philosophe, diplomate et homme politique arabe Ibn Khaldoun Le hasard a voulu, aussi, que dans cette avenue se trouvait l'un des plus prestigieux lycées et le premier existant au royaume. L'ex collège Mazagan fut érigé, en effet, en 1925. En effet,des personnalités publiques et des notoriétés sont passées par les bancs de cet établissement scolaire. Le plus ancien élève restera, incontestablement feu Abdelkrim El Khatib, qui a quitté le collège en 1937. Le général de division, Hosni Benslimane était à la tête, déjà, de l'équipe de football du lycée. Il a quitté l'établissement le 22 octobre 1948 pour, à l'époque, le Collège impérial de Rabat. Le général Abdelhak Kadiri y avait obtenu son baccalauréat en 1956. Abdelkrim Bencherki, PDG de l'ex- Diac et président de l'Association de Doukkala, a quitté Ibn Khaldoun le 30 juin 1957. Le conseiller de SM le Roi André Azoulay était venu du Lycée Mangin de Marrakech. Après, il est parti d'El Jadida, où il était interne, en 1960 pour embrasser la fonction de journaliste en France. L'écrivain Driss Chraïbi aussi a quitté Ibn Khaldoun en 1962. Feu Mustapha Sahel, l'ex- ministre de l'Intérieur et ex- conseiller de SM le Roi, y est resté jusqu'en juin 1962. M'Fadel Lahlou, ancien ministre de l'Habitat, feu Ahmed Faysal Kadiri, patron de DAF et ex- maire d'El Jadida ou encore le camarade Omar Fassi Al Fihri, ancien ministre de la Recherche scientifique, sont également passés par là. Le hasard a voulu, enfin, que juste à côté de cet historique lycée, se trouve la résidence officielle du gouverneur de la province. Une résidence qu'occupe, lors de ses visites, SM le Roi Mohammed V et bien avant son auguste père feu SM Hassan II. Cette résidence est supposée accueillir, également, des personnalités locales et étrangères. Ces personnalités qui ne pourraient s'empêcher de faire une ronde pour découvrir une artère lamentable n'honorant ni son emplacement et encore moins celui dont elle porte le nom. Dans un état désastreux, amoncelant tous les détritus du monde et accueillant, dès le crépuscule, des clochards de toute espèce et de tout âge qui, profitant des hangars abandonnés, s'y réfugient pour s'adonner, en toute quiétude, à « leurs occupations » interdites par les lois. Molière Jean-Baptiste Poquelinun dramaturge, auteur de comédies, mais aussi un comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV, doit se retourner, le pauvre, dans sa tombe pour voir son nom collé à une artère point honorante. Les autorités compétentes doivent, donc, réagir pour rétablir une situation très gênante pour tout le monde. Ne serait- ce que par respect à une cité historique, à tous les noms des personnalités citées et au simple citoyen empruntant, quotidiennement, cette voie ?