Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, va dévoiler dans les prochains jours un plan détaillé relatif à la mise en place d'un terminal gazier pour le gaz naturel. Ce projet sera décliné en 2 phases, dont la première est nommée «gaz to power». Les opérateurs économiques nationaux recevront leur part du gâteau. Après plusieurs années d'hésitation, le projet de l'introduction du gaz naturel liquéfié (GNL) au Maroc voit enfin le bout du tunnel. Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, s'apprête, dans les prochains jours, va dévoiler la feuille de route relative à la mise en place d'un terminal gazier pour le gaz naturel. «Cette introduction s'inscrit dans notre stratégie d'optimiser le mix énergétique, étant donné que nous sommes un pays importateur d'énergie qui se doit donc de diversifier ses sources d'approvisionnement», précise le ministre. Le GNL est, selon les experts, l'énergie d'avenir étant donné qu'il coûte 40% moins cher que l'énergie à base de fuel ou de charbon. Mounir Bouaziz, vice-président de Shell international Moyen-orient & Afrique du Nord, avait précisé dans un entretien accordé à notre hebdomadaire voir (www.financenews.press.ma) que le Maroc peut faire d'énormes économies en utilisant le GNL. «Si le Maroc se lançait dans un projet de 3 millions de tonnes de GNL/an, cela représenterait 27 millions de barils de pétrole, ce qui correspond à une économie de 500 millions de dollars par an», précise-t-il. Composer son bouquet énergétique par la diversification des ressources, est devenu un impératif à cause de l'augmentation de la demande en énergie. Le GNL constitue donc une composante essentielle dans la concrétisation du défi que le Royaume s'est lancé dans le cadre de la stratégie énergétique nationale, à savoir la réussite de la transition et de l'intégration énergétiques. Abdelkader Amara, qui s'est sérieusement penché sur ce dossier, a lancé le premier jalon d'un chantier gigantesque dont les retombées financières, économiques et sociales sont énormes. Rappelons que le coût de l'énergie constitue le principal handicap de l'industrie marocaine, pénalisée à hauteur de 40% dans sa compétitivité économique. D'après le ministre, ce projet sera décliné en 2 phases, dont la première est «gaz to power», un principe qui repose sur le stockage de la surproduction des énergies renouvelables grâce à leur transformation en hydrogène ou en méthane de synthèse. Ce qui, bien évidemment, résoudra le problème d'intermittence des énergies renouvelables qui complique la gestion de l'équilibre entre l'offre et la demande. En attendant la divulgation de cette feuille de route, plusieurs questions restent en suspens. Quel modèle le Maroc compte-t-il adopter pour l'introduction du GNL (public, privé, partenariat ou public-privé) ? Quel rôle vont jouer les opérateurs nationaux ? Sur ce dernier point, le ministre précise que les opérateurs économiques nationaux auront leur place dans ce projet structurant. Il faut que les opérateurs et les investisseurs privés qui se frottent les mains depuis un certain moment soient prêts pour investir massivement dans les infrastructures de réception (terminal) de stockage et de distribution, selon Mohamed Fettah, président de la Fédération de l'énergie. Tout l'enjeu aujourd'hui est le Maroc doit rattraper le retard cumulé dans ce secteur. Car, contrairement aux autres sources d'énergie, les projets de gaz ne se développent en amont que lorsqu'il y a une demande équivalente. Cependant, à l'heure actuelle, beaucoup de projets de production de GNL qui ont vendu toutes leurs productions à l'avance, sont en cours de construction. Le Maroc ne pourra donc se projeter que dans des projets futurs, soit dans les 4 à 5 ans à venir. L'enjeu est de taille pour le Maroc qui bénéficie certes de plusieurs atouts, notamment sa position géographique ainsi que l'accord de libre-échange signé avec les Etats-Unis. En effet, ce pays connaît une révolution du gaz du schiste dont le potentiel d'exportation du GNL est important. Toutefois, il devra doubler d'efforts, notamment sur le plan réglementaire.