Que perçoit un actionnaire lorsqu'il adopte une approche plus patrimoniale pour la gestion de son portefeuille ? Etre fidèle à une seule entreprise et y réinvestir l'ensemble de l'usufruit est-il payant ? Finances News Hebdo a mené une étude à ce sujet. Elle comporte certes des limites, elle peut être contestée, mais elle apporte néanmoins des réponses à la problématique de la fidélisation de l'actionnaire, mais aussi à celle du choix de l'entreprise par un actionnaire patrimonial. Dans cette étude, nous avons délibérément choisi de n'approcher la rentabilité d'un placement ni par le gain en capital sur une période donnée, ni par la politique de distribution des dividendes des entreprises, mais par une approche commune permettant un lissage des résultats. Il s'agit de considérer l'investissement boursier comme un projet d'investissement réel où l'actionnaire va décaisser une somme en début de période équivalent à son investissement, pour encaisser ensuite des dividendes, puis une plus-value ou une moins-value en fin de période. L'étude porte sur la période allant du 1er janvier 2009 jusqu'au 24 septembre 2014, soit 5 ans et 9 mois. Le choix de la période est justifié par l'accessibilité des données et constitue lui-même une limite à la méthode. L'idéal aurait été de s'intéresser à une période plus longue pour un résultat plus représentatif de la réalité. Ainsi, et pour garder une approche patrimoniale et comparer des projets d'investissements, nous avons choisi de calculer des taux de rentabilité interne (TRI) prenant en compte le rendement et les plus-values éventuelles. Sur la période, il est supposé que les dividendes perçus sont réinvestis dans l'entreprise à l'image, encore une fois, d'un investissement dans l'économie réelle. Surprenant, la valeur moyenne des rentabilités est de 3,8% pour le marché pour une valeur médiane proche de 4%. La Bourse a tout de même baissé sur la période retenue, mais si ce chiffre est positif, c'est grâce aux dividendes des entreprises qui ont dans beaucoup de cas atténué les pertes. Les entreprises profitables Selon la méthode utilisée, toutes les entreprises présentant un TRI supérieur à 10% ont des caractéristiques communes. Un cours qui a progressé sur la période, créant ainsi de la valeur pour l'actionnaire, et surtout un rendement dividende (plus ou moins élevé), mais toujours stable ou en progression. D'ailleurs, ce modèle a été retenu pour mettre en avant les entreprises qui fidélisaient le plus leurs actionnaires à travers un rendement croissant dans l'absolu. Les minières arrivent largement en tête de ce classement avec des TRI supérieurs à 40%, ce qui peut être expliqué par des progressions fulgurantes des cours sur la période et un rendement élevé et stable dans le cas de SMI et CMT. Microdata a pour sa part un TRI de 54%. Là aussi, grâce à une valeur de cession théorique bien plus élevée que le cours d'achat et des rendements élevés sur les trois premiers exercices. En somme, toutes les entreprises distribuant des dividendes stables ou en progression sont mises en valeur et, dans quelques cas, même lorsque c'est une moins-value qui est constatée en fin de période. Par railleurs, d'autres entreprises, malgré la stabilité de leurs rendements, ont des TRI bas par rapport à la moyenne du marché. Il s'agit surtout d'entreprises financières qui distribuent des dividendes en actions. Ce rendement en action n'a pas été correctement évalué en fin de période. Il est quasiment omis par le système. Limites de la méthode Le TRI est par principe un outil de choix de projets d'investissement : l'appliquer à des placements financiers pour en relever la rentabilité est une adaptation, d'où l'importance d'en rappeler les limites. Premièrement, cet outil ne prend pas en considération le coût de l'argent. Même en supposant que l'actionnaire finance son investissement entièrement en fonds propres, leur coût varie d'un secteur à l'autre et d'un investisseur à l'autre. Une entreprise qui a un TRI de 20%, alors que les fonds propres coûtent à l'actionnaire 25% est moins profitable qu'une autre entreprise au TRI de 10% pour des fonds propres qui ont un coût de 5%. Pour faire une étude plus complète, il faudrait introduire la notion de coût du capital pour comparer entre les différents placements. Or, notre étude n'a pas vocation à comparer les entreprises. Cela dit, cette méthode est l'une des plus prisées pour calculer la rentabilité d'un projet, d'où son utilisation. Méthode de calcul Pour chacune des entreprises cotées, nous considérons le cours au 1er janvier 2009 comme un décaissement réalisé par l'investisseur, d'où sa saisie avec un signe (-). Les dividendes perçus chaque année sont considérés en fin de période pour faciliter les calculs. La valeur de l'action le 24 septembre 2014 est considérée comme prix de cession de l'actif. Les dividendes et le cours de cessions sont inscrits avec un signe (+), puisque ce sont des encaissements. Le tableau (pagexxx) résume les résultats obtenus pour chaque secteur.