La baisse généralisée des taux sur quasiment toutes les maturités des bons du Trésor profite non seulement aux actions, mais aussi aux obligations. Les OPCVM obligataires long terme affichent d'ailleurs une performance annuelle de 9,18%. Un chiffre élevé par rapport aux moyennes annuelles qui tournent autour de 5%. Ces OPCVM, qui sont les plus "engraissés" du marché, sont en train de faire dépasser la barre des 300 Mds de dirhams d'actifs. De quoi remettre sur la table l'importance de ce métier dans le financement de l'économie. Depuis que la courbe des taux est plus clémente, les obligations historiques émises à des taux élevés gagnent considérablement en valeur. Et, au moment où l'on pensait que cette tendance allait se stabiliser, la Banque centrale a décidé de réduire son taux directeur à un niveau historiquement bas, ce qui a entraîné une nouvelle accélération de tendance dans le marché obligataire qui, il y a à peine un an, vivait des moments difficiles à cause justement de la hausse des taux. Aujourd'hui, les chiffres sont sans appel. Les OPCVM obligataires long terme rapportent tout aussi bien que les OPCVM actions. En moyenne, les premiers rapportent 9,18% depuis le premier janvier et les seconds rapportent 10,37%. L'obligataire a tout de même l'avantage d'être moins volatil dans son rendement. Bientôt 300 Mds d'actifs La hausse simultanée des rendements des deux classes d'actifs est rarissime dans le marché financier marocain. Cela a eu un effet inespéré sur les actifs sous gestion. Certains institutionnels ont donc choisi de réduire leur exposition en cash pour se positionner sur des titres d'OPCVM, alors que les particuliers ont rapporté de l'argent frais qu'ils ont également répartis sur les deux classes d'actifs. Les OPCVM obligataires court terme ont également bénéficié de cet argent frais après la baisse du taux directeur. Résultat des courses : les actifs monétaires voient leur encours baisser de 3% depuis le premier janvier, alors que la classe action draine 9% de plus qu'à la même période de l'an dernier, au moment où l'obligataire long terme et court terme voient leurs actifs grimper de respectivement 16,7% et 45%. A mi-octobre, les différentes classes d'actifs gérés par les OPCVM cumulent à 280 Mds de dirhams d'actifs, grâce à la fois à l'appréciation des titres et à l'arrivée du cash frais de la part des investisseurs. Si les OPCVM obligataires long terme continuent de s'apprécier à la même vitesse (+5,49% en un mois), la barre des 300 Mds de dirhams sera bientôt dépassée. Ce ne sera certes pas la première fois, mais cela témoigne encore une fois de l'importance de cette industrie dans le financement de l'économie. D'ailleurs, les analystes prévoient une grande ruée vers les émissions obligataires en 2015, beaucoup plus dans une optique de restructuration de dettes que de recherche de nouvelles sources de financement. L'idée est de réduire leur coût d'endettement à brève échéance.