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Croissance 2015 : Réinitialisation des compteurs
Publié dans Finances news le 22 - 01 - 2015

Une profusion de taux de croissance prévus pour 2015. Tout laisse prédire que la reprise sera au rendez-vous. D'une bonne campagne céréalière à la baisse du prix du baril de pétrole et sans omettre les économies générées par la décompensation, les Marocains se frottent les mains. Le Maroc peut-il enfin faire l'unanimité sur sa convergence vers le statut de pays émergent ? Détails.
A peine l'exercice 2015 entamé que les pronostics de croissance y afférents vont bon train. Et comme chaque fois les taux prévisionnels du PIB national varient d'un organisme à un autre. Dans la Loi de Finances 2015, le gouvernement prévoit un taux de croissance de 4,4%. Le haut-commissariat au Plan à son tour table sur un taux de croissance de 4,8%. Le dernier rapport trimestriel de la Banque mondiale prévoit un taux de croissance de l'ordre de 4,6%. Avec un peu plus d'audace, le Centre marocain de conjoncture envisage une hausse du PIB de 5,1%. Au moment où certains pointent du doigt cette profusion de chiffres au point de remettre en cause leur crédibilité, d'autres considèrent qu'il s'agit de différences d'un demi-point au grand maximum et qu'il ne faut pas y prêter une grande attention. Une différence qu'ils attribuent essentiellement à la méthode de calcul des différents organismes.
Sur le plan mondial, une convergence semble se dessiner en ce début d'année pour prédire un redressement sensible de l'activité à l'échelle internationale. Les organismes avec un léger optimisme prévoient une croissance mondiale de 3% cette année, contre 2,6% en 2014. Une croissance tirée essentiellement par l'économie américaine. L'économiste en chef, Kaushik Basu, de la Banque mondiale rappelle : «En raison d'une conjoncture morose dans la zone Euro, au Japon et sur certains pays émergents, l'économie mondiale est propulsée par un seul réacteur celui américain». Ce qui n'est guère suffisant pour dessiner pour le monde un avenir radieux.
L'institution basée à Washington demeure confiante en ce qui concerne les pays en développement. «La croissance des pays en développement, qui s'est chiffrée à 4,4% en 2014, devrait se poursuivre pour atteindre 4,8% en 2015, puis 5,3 et 5,4% en 2016 et 2017 respectivement. Un redressement attribué aux faibles prix du pétrole, à la reprise de l'économie américaine, aux bas taux d'intérêt mondiaux» lit-on dans le rapport. En ce qui concerne le Maroc, l'institution s'attend à une reprise de 4,6% en 2015, contre 3% en 2014.
Un redressement du cycle des affaires
Avec l'abondance des pluies, les conjoncturistes tablent sur une bonne récolte céréalière au terme de l'année et annoncent une forte reprise du secteur agricole et des activités annexes. Ils prédisent une croissance de 5,1% en 2015. Dans une telle perspective, il est admis que la demande intérieure de consommation mais aussi d'investissement devrait bénéficier de la reprise et enregistrer un net regain de dynamisme. Toutefois, les analystes du Centre marocain de conjoncture ne sous-estiment pas la lenteur de la reprise dans les principaux pays partenaires et ses conséquences quant au comportement de la demande sur les marchés d'exportation. D'après eux : «Les marges de compétitivité dégagées par la baisse du coût de l'énergie suite à la chute des cours du pétrole seront, de toute évidence, insuffisantes pour contrebalancer les effets d'une demande extérieure qui, selon les projections des mois à venir, demeurera peu vigoureuse». Sur le plan de la politique économique, la hausse projetée des dépenses d'investissement de l'Etat de près de 4,6 Mds de DH par rapport à l'exercice précédent demeure insuffisante pour insuffler une dynamique à l'ensemble de l'activité. Autre mesure politique est la décompensation initiée depuis le début de l'exercice 2014, qui avec la chute des cours de pétrole, semble tourner à l'avantage des opérateurs économiques. Ces derniers gagneraient des points en termes de compétitivité, voire en parts de marché à l'export.
L'amélioration progressive du solde commercial au terme de l'exercice écoulé en est un signe annonciateur. Aussi, sur le plan monétaire, le réajustement des instruments en faveur de la relance s'illustre-t-il à travers la baisse du taux directeur de 25 points de base à deux reprises en moins de trois mois. 5,1% se veut une perspective qui se fonde en grande partie sur les pronostics favorables pour les activités agricoles en nette rupture par rapport aux résultats de l'exercice précédent. Elle reste néanmoins empreinte d'incertitudes dans la mesure où elle repose non seulement sur des facteurs liés à la reprise des marchés externes mais aussi à l'effondrement des cours du pétrole et ses répercussions positives sur les coûts de production et le pouvoir d'achat.
«Cette nouvelle orientation de l'activité peut en dépit de sa fragilité être annonciatrice d'un nouveau cycle ascendant dans le cas où l'économie s'engage de façon résolue sur la voie des réformes à caractère structurel, visant l'amélioration du climat des affaires ainsi que les conditions de prise de risque par les investisseurs», clament les conjoncturistes.
Au plan sectoriel, le scénario prévisionnel de croissance en 2015 devrait s'appuyer principalement sur le regain de dynamisme des activités primaires. La valeur de l'ensemble des activités primaires devrait selon les projections retenues progresser au taux de 12,9% en termes réels.
Les projections pour 2015 retiennent un taux de croissance de 3% pour l'ensemble des branches industrielles, contre 2,5% en 2014. Concernant le secteur du BTP, les faibles résultats enregistrés en 2014 n'augurent pas de changements en 2015.
Pour le HCP, les prévisions pour 2015 supposent une bonne campagne agricole 2014-2015. Elles se basent par ailleurs sur l'amélioration de la demande adressée au Maroc de 4,5% en 2015 au lieu de 4,1% en 2014. Le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, prétend que cette croissance du PIB de l'ordre de 4,8% pour 2015 devrait créer un volume net d'emploi d'environ 170 mille postes. Dans un cadre pareil, le taux de chômage devrait passer à 9,6% au lieu de 9,8% en 2014.
A l'instar du Centre marocain de conjoncture, le HCP table sur une amélioration de la demande intérieure liée à une amélioration du pouvoir d'achat suite à la baisse du cours du pétrole. Sa contribution du PIB passerait à 6,1 points au lieu de 2,8 points en 2014.
Après les pronostics de croissance, 2015 devra constituer une étape décisive dans le processus de concrétisation des réformes souhaitées.
Le Maroc peut-il faire partie du peloton des pays émergents ?
Avec un taux prévisible de 5,1% ou oscillant autour de 5%, le Maroc ferait-il partie de la nouvelle vague de candidats ? Le basculement vers l'émergence ne peut se réaliser que si le Maroc s'attelle davantage à la relance de l'activité économique et à la réalisation d'un taux de croissance oscillant autour de 6 à 7% à même de résorber le taux de chômage et d'atténuer les inégalités sociales qui pèsent comme une épée de Damoclès sur la demande interne. Le renforcement de la compétitivité des entreprises marocaines s'impose avec acuité. Sa faiblesse est un fléau endémique qui prend en otage la croissance de notre économie. Pour les organismes financiers spécialisés, les marchés émergents sont définis selon les critères de la capitalisation boursière, le PIB par habitant, la taille du marché et ses entreprises, le degré de liquidité de l'économie. D'autres institutions retiennent pour sa définition la maîtrise des agrégats macroéconomiques, des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale, une diversification des exportations sur les marchés et l'adoption de politiques favorisant l'ouverture commerciale et financière. Une chose est sûre : le modèle de l'émergence n'est pas unique.
Le cercle des pays émergents n'est pas fermé et chaque année de nouveaux pays y regagnent leurs places. Comme relaté ci-dessus, l'économie nationale remplit certes des critères, mais elle flanche sur d'autres. Comparativement à certains pays, son marché financier n'est pas assez développé et ses entreprises ne sont pas encore agressives sur les marchés internationaux. 2015 est donc une année charnière pour joindre les paroles aux actes.
On ne le dira jamais assez: les pouvoirs publics sont exhortés à soutenir pleinement la croissance économique et relever les défis de l'emploi avec un assainissement des comptes publics à un rythme qui n'handicape pas la relance de l'activité économique.


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