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Entretien «Le marché a besoin de papier frais»
Publié dans Finances news le 05 - 03 - 2015

Dans cet entretien, le président du Directoire de la société de Bourse M.S.IN, Mohamed Benabderrazik, revient sur les grands thèmes de l'actualité boursière au Maroc : le repli manifeste des valeurs immobilières, les premiers résultats 2014 des sociétés cotées, les réformes en cours liées à l'écosystème boursier marocain, etc. Selon lui, le développement de la Bourse devrait être érigé en une priorité par les pouvoirs publics.
Finances News Hebdo : Le marché affiche un bond de 8% depuis le début de l'année, faisant mieux que d'autres places émer-gentes concurrentes. A quoi est due cette performance selon vous ?
Mohamed Benabderrazik : Effectivement, la performance de la Bourse est nettement positive depuis le début de l'année, +8.83% pour le MASI. Deux raisons majeures expliquent cette tendance : la première est d'ordre macroéconomique liée à la baisse de la courbe des taux et à l'effritement des rendements obligataires, impliquant une orienta-tion d'une partie de l'épargne vers le marché des actions. La deuxième est liée à la capacité béné-ficiaire des sociétés cotées qui marquerait une croissance en 2014 par rapport à 2013, à l'instar des deux valeurs Maroc Telecom et Attijariwafa bank, ce qui constitue une rupture par rapport aux années précédentes.
F.N.H. : Quelle lecture faites-vous de la chute récente des cours des immobilières ? Que pensez-vous de leur niveau actuel de valorisation ainsi que d'endettement ?
M. B. : Les valeurs immobilières cotées ont baissé de manière significative parce que, d'une part, le marché a anticipé une baisse de résultat à cause du ralentissement de l'activité, et d'autre part, à cause de l'insuffisance des informations commu-niquées. Cette situation a poussé les deux socié-tés phares du secteur coté, Addoha et Alliances, à communiquer davantage sur leurs situations actuelles et leurs perspectives. Cette communica-tion a bien confirmé les anticipations. En termes de valorisation, le marché reste prudent envers le secteur. Addoha, par exemple, souhaite orienter sa vocation vers une valeur à rendement. C'est une inflexion stratégique louable, reçue positivement par les investisseurs. Cependant, le marché est toujours prudent envers la valeur : les investisseurs ont besoin de tester la crédibilité et la faisabilité de cette nouvelle stratégie. Quant à l'endettement, il demeure élevé, mais les nouvelles orientations dictées également par la situation du secteur sont de nature à diriger ces entreprises vers un allégement de la dette aussi bien obligataire que bancaire, et donc une réduc-tion des charges financières qui pèsent lourd sur les bilans de ce secteur.
F.N.H. : Les premiers résultats 2014 com-mencent à tomber. Peut-on en sortir déjà une tendance générale ? Comment avez-vous accueilli les profits warning annoncés par bon nombre d'entreprises cotées ?
M. B. : Aujourd'hui, les prévisions tablent sur une croissance de la capacité bénéficiaire. Les résultats des sociétés cotées en 2014 devraient marquer une progression par rapport à 2013, tirée notam-ment par Maroc Telecom et les bancaires. Cette tendance pourrait probablement se poursuivre en 2015 avec une croissance de PIB attendue à plus de 4,8% environ, et qui devrait profiter à un grand nombre de secteurs cotés et, par ricochet, aux résultats des valeurs inscrites à la cote. Les profits warning font partie de la vie d'une entreprise qui peut subir et être exposée à des risques qui affectent négativement son exploitation et ses résultats. Mon seul commentaire par rapport à ces profits warning, c'est qu'ils sont annoncés assez tard, bien après la clôture de l'exercice. On aurait souhaité être informés en décembre ou début janvier.
F.N.H. : Les réformes en cours du marché, le marché à terme, le compartiment des PME sont-ils susceptibles de résoudre le problème de la sous-liquidité caractérisant le marché marocain ?
M. B. : Effectivement, une nouvelle vague de réformes est en train de se mettre en place. De nouveaux textes de lois ont été déjà adoptés, notamment la loi sur le prêt-emprunt de titres, l'appel public à l'épargne, l'autorité marocaine du marché des capitaux,...etc. D'autres lois sont en cours d'adoption : la loi sur la Bourse, le marché à terme, la loi sur la gestion de portefeuille, sur les organismes de placement collectifs en immobilier, etc. Ces lois sont nécessaires pour mettre le mar-ché sur une nouvelle trajectoire de développement, mais elles ne sont pas du tout suffisantes pour retrouver le dynamisme et la liquidité du marché. Pour ce faire, le marché a besoin de papier frais de bonne qualité avec des prix attractifs, notam-ment via des privatisations, l'ouverture de capital d'entreprise publiques et privées; c'est le besoin le plus important pour que le marché puisse retrouver sa vigueur et sa liquidité. Aussi, le rythme de mise en oeuvre et de concré-tisation de ces lois dans la vie quotidienne des marchés a besoin de s'accélérer et c'est le rôle de l'ensemble des acteurs du marché, autorités, ministère des Finances, intervenants, etc. Prenez une place comme celle de l'Egypte : son environ-nement est largement moins favorable que le nôtre et, pourtant, les fonds y sont déjà cotés. S'agissant de la liquidité, le Caire fait 4 fois plus de volume que notre marché avec une capitalisation compa-rable.
F.N.H. : Quel rôle incombe aux pouvoirs publics pour développer la Bourse ?
M. B. : Le développement de la Bourse devrait être érigé en une priorité par les pouvoirs publics à travers les projets en cours (textes de lois, ouverture du capital de la Bourse, ....). La Bourse a besoin d'une attention particulière de la part des autorités pour qu'elle puisse jouer son rôle de financement de l'économie, pour stimuler la croissance et résorber le chômage, mais également pour constituer une plateforme de développement régional en Afrique, dans le sillage du développement de CFC. Les études internationales ont montré qu'un marché financier jouant pleinement son rôle peut faire gagner annuellement 1 à 2 point de PIB. Le Maroc en a grandement besoin pour entrer dans le club des pays émergents. Pour ce faire, une stratégie avec une feuille de route devrait être mise en oeuvre pour atteindre cet objectif, notamment à travers un programme de privatisation et d'IPO et une accélération des chantiers en cours, textes de lois, etc.
F.N.H. : Comment voyez-vous les perspectives 2015 et quels sont les secteurs à suivre ?
M. B. : La conjoncture de 2015 est meilleure que celle des années précédentes. La croissance du PIB en 2015 serait de l'ordre de 4,8%, largement supérieure à 2014 qui était de 2,6%. On peut également citer la baisse des prix du pétrole qui aura un impact positif sur la réduction du coût de production pour bon nombre de secteurs. La réduction des déficits jumeaux et la baisse des rendements obligataires sont également des facteurs qui militent pour la reprise du marché boursier. D'un point de vue sectoriel, les télécommunications, les banques, l'agroalimentaire et la distribution présentent les meilleures perspectives. L'intérêt sera manifeste, notamment, envers les valeurs à rendement.
F.N.H. : On constate depuis quelques temps une certaine méfiance des investisseurs vis-à-vis des recommandations et des analyses des sociétés de Bourse (SDB). Pourquoi à votre avis ?
M. B. : Les analyses des sociétés de Bourse sont prises dans leurs contextes. Toute analyse faite pour un secteur ou une valeur constitue pour les investisseurs un outil d'aide à la décision, et ne peut en aucun cas constituer une vérité absolue. Chaque analyse est faite sur la base d'hypothèses et tout investisseur peut être d'accord ou non avec cette analyse et ces hypothèses.
F.N.H. : Quel regard portez-vous sur les SDB indépendantes dans un secteur dominé par les SDB affiliées aux banques ?
M. B. : L'activité actuelle sur le marché boursier n'est pas suffisante et ne permet ni spécialisation, ni positionnement sur des créneaux particuliers. Au-delà du positionnement, le marché souffre de la concentration à plusieurs niveaux. D'abord au niveau de la part de marché dans la mesure où 4 ou 5 opérateurs contrôlent 80% du marché. La concentration se manifeste également au niveau des valeurs liquides, étant donné que 4 ou 5 sociétés cotées concentrent environ deux tiers du volume sur le marché central. Enfin, on assiste à une concentration des investisseurs, dont une poignée domine les échanges. D'où le besoin d'élargir au maximum notre marché à de nouveaux investisseurs, aux particuliers à travers les IPO, et à de nouveaux instruments financiers à même d'amener une activité additionnelle. A ce moment-là, toute société pourrait trouver un créneau et un positionnement qui correspond à sa stratégie. Pour M.S.IN, nous avons toujours opté pour la diversification des activités et des métiers exercés pour faire face à la conjoncture. Ainsi, nous développons l'intermédiation boursière, la conservation de titres, la gestion de portefeuille, la gestion des OPCVM (à travers la filiale Marogest) et le conseil-corporate.


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