Les libertés de presse et d'expression sont universellement reconnues comme gages d'ouverture, de développement et de démocratie d'un pays. Et le Maroc semble bien s'inscrire dans cette voie à travers un important chantier de réforme : celui du Code de la presse et de l'édition.  A en croire le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, que vous retrouverez dans les colonnes de ce numéro, des avancées notables ont été enregistrées, notamment au niveau des projets de loi portant sur le statut professionnel de journaliste et le Conseil national de la presse, et qui jetteront les premiers jalons de l'autorégulation du métier. Dans ce sens, il est utile de souligner que le nouveau contrat-programme négocié entre des différents acteurs du secteur, éditeurs et syndicats, et le ministère de tutelle porte sur un programme de trois années, avec à la clé 3 MDH consacrés à la formation continue en faveur des 600 à 700 journalistes que compte le secteur de la presse écrite. Aussi, la presse électronique jouira-t-elle, enfin, d'un cadre réglementaire dédié pour lui assurer un développement adéquat. Mais, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, dit l'adage ! Aussi, faut-il rester sur le qui-vive pour veiller à ce que cette réforme puisse enfin aboutir. En effet, la réforme de la presse et des médias est également de nature à améliorer l'attractivité du secteur aux investissements ; cela le rendra encore plus fort et à même de tirer l'opinion publique vers le haut. Ce qui n'est nullement le cas actuellement, car, est-il besoin de le dire, il faut avoir des reins en acier pour assurer la pérennité d'une entreprise de presse. A ce niveau aussi, la réforme tend à assurer une plus grande neutralité et transparence de l'aide publique au secteur, à travers notamment une reformulation des critères d'accès à la subvention de l'Etat et un contrôle par l'IGF des documents fournis par les différents organes.  Si la liberté de la presse est une condition de développement d'un pays, elle n'en est pas pour autant la seule ! D'autres réformes sont également à mener jusqu'au bout pour donner une nouvelle impulsion au Royaume, en quête d'un nouveau cycle de croissance. A moins d'un an et demi de la fin de son mandat, le gouvernement Benkirane est désormais appelé à mettre les bouchées doubles pour tenir ce pari !