Maroc. Les ventes automobiles en hausse en avril    Banjul: Ouverture de l'ambassade du Royaume du Maroc en Gambie    Affaire de détournement de fonds à Aït Ourir : Ahmed Touizi acquitté    Hammouchi s'entretient avec l'ambassadeur d'Arabie Saoudite à Rabat    Vidéo. Grands chantiers, infrastructures, mobilité : Casablanca sera prête pour l'échéance 2030    Nasser Bourita s'entretient à Banjul avec son homologue sénégalaise, Yassine Fall    Paris: Nadia Fettah s'entretient avec le secrétaire général de l'OCDE    HCP : démarrage des entretiens pour sélectionner les candidats souhaitant participer au RGPH 2024    La Bourse de Casablanca clôture dans le vert    SM le Roi félicite le président polonais à l'occasion de la fête nationale de son pays    Liberia. Justice pour les victimes des crimes de guerres    African Lion 2024 : innovation et coopération militaire à l'échelle continentale    Demi-finale aller . Europa League / OM-Atalanta: L'OM garde quand même l'espoir !    Ayoub El Kaabi, principal atout des performances d'Olympiakos    RSB-USMA: le TAS rejette la demande urgente de la FAF sur la demi-finale    Demi-finale aller / Europa League / Roma-Leverkusen : Adli file vers la finale !    Basketball masculin / Demi-finale. Coupe du Trône : L'ASS vers la finale, l'IRT et le MAS en attente !    Covid-19 : Un taux de positivité hebdomadaire de 5,4%, aucun décès signalé    Centres de santé : quatorze établissements de la région Fès-Meknès font peau neuve    Al-Hoceima: ouverture d'une enquête suite à une tentative de trafic de plus de cinq tonnes de chira    La DGAPR et TIBU Africa renouvellent leur partenariat    Les étudiants en médecine annoncent une nouvelle grève sans fermer la voie au dialogue    L'AMCN en mission de formation médicale à Tiznit et Tafraout    La 23e SSIG: Un carrefour unique où la conservation rencontre la recherche    Cinéma d'animation. Le FICAM ratisse plus large (Vidéo)    Festival du Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Karim Achengli : "L'implémentation de l'Etat social incombe aux régions"    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    L'observation des élections, une extension naturelle du monitoring régulier des droits de l'Homme    Le taux de chômage atteint encore des sommets, hémorragie dans le secteur agricole    Voici les 5 axes de la nouvelle Charte de durabilité de Bank Of Africa    La réforme du système éducatif, un chantier stratégique qui requiert l'implication de tous les acteurs    Virtuosité et Spectacle au 25e Festival Gnaoua d'Essaouira : Les Organisateurs Dévoilent la Programmation    Service militaire : les critères de sélection des conscrits discutés par la Commission centrale    Médias: 70 % des journalistes environnementaux ont subi des attaques liées à leur travail    Afrique du Sud: l'ANC convoque Zuma à une audience disciplinaire    Afrique du Sud: les compagnies publiques perdent des milliards à cause de la corruption    Mondial 2030: mise en place d'une feuille de route en matière d'infrastructures    Aïd Al-Adha : L'écho de l'inflation résonne dans les souks    Maroc: Démantèlement d'une cellule terroriste composée de cinq partisans de Daesh    Promotion touristique : L'ONMT cible la Gen Z via TikTok    Clôture de la 9e édition de Jidar - Rabat Street Art Festival    Ayoub El Kaabi marche sur l'Olympe    Tamuda Bay Eco Triathlon : Le sport au service du développement territorial    Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au Président des Emirats Arabes Unis suite au décès de SA Cheikh Tahnoun Ben Mohamed Al Nahyan    Jazzablanca 2024 : un line-up époustouflant avec Candy Dulfer, Hind Ennaira et Sarah & Ismael    Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une expérience vibrante pour l'édition 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Réforme des retraites : C'est parti !
Publié dans Finances news le 07 - 01 - 2016

Après la promesse, place à l'acte. Une phase décisive dans l'histoire du Maroc. Au moment où nous met­tions sous presse, le gouvernement Benkirane devrait approuver six projets de lois entérinant la réforme paramétrique du régime civil de la CMR, le relèvement de la pension minimale versée aux agents civils et militaires de l'Etat (CMR et RCAR) de 1.000 à 1.500 DH, ainsi que la création d'un régime de retraite et d'une assurance maladie obligatoire au profit des indépendants (professions libérales, etc.).
Mieux vaut tard que jamais ! Après une longue gymnastique intellectuelle étalée sur plu­sieurs années, suite à des dizaines de réunions mobi­lisant les deux commissions technique et nationale, en passant par les rapports cou­ronnés par les recommanda­tions de la Cour des comptes et du Conseil économique, social et environnemental, le Maroc s'apprête enfin à ouvrir le dossier d'une des réformes les plus pressantes de son histoire. A moins d'un an des législatives, le gouvernement Benkirane joint l'acte à la parole en honorant une pro­messe-clé de son mandat : soumettre au Parlement les textes encadrant la réforme des retraites.
«C'est une réforme difficile mais nécessaire, et c'est bien cela la vérité», a mar­telé le Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, il y a deux semaines lors de la séance mensuelle des questions orales au Parlement, avant de révéler aux élus et aux Marocains les grandes lignes de son plan de sauvetage pour la Caisse marocaine des retraites (CMR), aujourd'hui au bord de l'asphyxie. Un cou­rage politique, diront les uns. Une réponse aux pressions et aux doléances des institutions internationales, notamment le Fonds monétaire internatio­nal, diront les autres. «Les caisses de retraite au Maroc accumulent les déficits», avait déclaré le chef de la mission de consultation du FMI, lors d'une conférence de presse organisée en novembre der­nier à Rabat, ajoutant que «chaque journée qui passe fragilise davantage le sys­tème». Le régime civil de la (CMR), qui compte pas moins de 400.OOO bénéficiaires, constitue la pièce maîtresse de la réforme. L'on sait que la CMR a déjà commencé à puiser dans les réserves en vue d'honorer ses engage­ments vis-à-vis de ses adhé­rents aujourd'hui en retraite (un milliard de DH pompés en 2014, trois milliards en 2015 et six milliards de DH prévus en 2016). Le déséqui­libre démographique de son régime civil (trois cotisants pour un retraité) a fait que les cotisations ne suffisent plus à régler les pensions, d'où le passage obligé par les réserves qui, si rien n'est fait entre-temps, finiront par s'épuiser totalement à l'hori­zon 2022.
Un prix très politique
Pour éviter ce scénario-catas­trophe, le gouvernement a fait le choix d'une réforme para­métrique, décrétant d'abord un recul de l'âge de départ à la retraite de 60 à 63 ans, de manière progressive sur trois ans, soit 61 ans dès 2017, 62 ans en 2018 et 63 ans à partir de 2019. «Nous avons tout fait pour rendre la réforme facile à suppor­ter. Nous avons fixé l'âge de départ à la retraite à 63 ans, au lieu de 65 ans», s'est défendu Benkirane devant les représentants de la nation. Une mesure qui, faute de prise en considération de la pénibilité de certains métiers, commence déjà à susci­ter la grogne des syndicats. Benkirane, lui, sort la carte de l'amélioration continue de l'espérance de vie au Maroc, en se référant à un bench­mark international composé des modèles allemand (départ à la retraite à 67 ans), portu­gais, italien (66 ans), espa­gnol et polonais (65 ans). Cela dit, sur cet aspect d'âge précisément, la Direction des assurances et de la pré­voyance sociale (DAPS) est appelée à soumettre de nou­velles recommandations suite à une première évaluation de la nouvelle situation du régime civil de la CMR, programmée trois ans après l'implémenta­tion de la réforme.
L'autre paramètre bousculé par le Plan de sauvetage du gouvernement consiste à augmenter de quatre points la contribution de l'Etat employeur et celle des fonc­tionnaires (un point tous les ans). Sachant qu'en vertu du dispositif actuellement en vigueur, le jour où les réserves de la CMR ne suffiraient plus à verser le montant total cor­respondant à l'équivalent de deux années de pensions, la CMR sera contrainte de revoir d'urgence à la hausse le taux de cotisation à la charge aussi bien de l'Etat et de ses adhé­rents, de 20 à 42%, et ce d'un seul coup et, surtout, par la force de la loi, sans avoir à recourir à une quelconque réforme.
S'agissant enfin du montant des pensions, son calcul sera basé, selon la réforme, sur la moyenne des salaires constatés durant les huit der­nières années d'exercice au lieu de se référer au dernier salaire perçu dans la fonction publique. Il en est de même pour le coefficient de valori­sation de la pension, qui sera désormais abaissé de 2,5% à 2%.
Outre les projets de lois rela­tives au régime civil de la CMR, au Régime collectif d'al­location de retraite (RCAR), à l'âge de départ à la retraite des agents et fonctionnaires de l'Etat, des communes, des entreprises et établisse­ments publics, le Conseil de gouvernement de ce jeudi 7 janvier devrait approuver également une autre mesure d'une grande importance. Il s'agit de la revalorisation de la pension minimale servie aux salariés civils et militaires de l'Etat, de 1.000 à 1.500 DH (CMR et RCAR). Cette hausse sera opérée progressivement sur trois ans et devra coûter à l'Etat près de 570 millions de DH tous les ans.
Parallèlement à cette réforme paramétrique, un autre chan­tier, et non des moindres, devrait être entériné lors du même Conseil de gouverne­ment, concernant cette fois-ci les travailleurs indépendants (avocats, médecins, etc). Deux projets de lois don­neront ainsi naissance à un régime de retraite ainsi qu'une assurance maladie obligatoire au profit des indépendants. Selon le gouvernement, près de trois millions de personnes seraient concernées par ces deux nouveaux régimes.
Au-delà du coût politique auquel Benkirane et son gou­vernement se disent prêts à assumer et à affronter, la réforme des retraites pro­voque un coût substantiel qui pèse sur le budget de l'Etat, avec des conséquences sonnantes et trébuchantes, évaluées à 41 milliards de DH pendant cinq ans. Mais l'essentiel de cette somme, si ce n'est la totalité, sera légué au gouvernement qui sera nommé après les prochaines législatives !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.