Je mappelle Ho. Je suis commerçant. Je suis arrivé au Maroc le 04 mai 2004. Jaime bien ce pays; je crois que je vais encore y rester pour quelques années. Et puis les affaires marchent bien. Je mappelle Ho. Je suis commerçant. Je suis arrivé au Maroc le 04 mai 2004. Jaime bien ce pays; je crois que je vais encore y rester pour quelques années. Et puis les affaires marchent bien. Javais une toute petite boutique à mon arrivée, aujourdhui jen ai trois grandes. Et vous savez ce que je vends ? Des babioles, de petits trucs qui valent pas un clou mais qui font «joli joli» ou servent pour deux à trois semaines. Les Marocains en raffolent, parce que cest très bon marché. Ils ne sont pas les seuls dailleurs. Mon cousin Fen établi au Sénégal ma dit la même chose. Il est en train de faire un tabac là-bas. Sur lune des principales avenues de Dakar, il a pu avoir cinq boutiques. Pourtant, ma-t-il raconté, quand il y est arrivé, cétait une belle avenue, toute propre, avec de jolies petites maisons. Dailleurs, cest sur cette avenue que paradent les corps militaires et paramilitaires le jour de la fête de lindépendance du Sénégal, le 04 avril. Cest actuellement lun des rares jours où lon peut avoir le plaisir de sy promener, tellement elle est dégagée et propre. Car mon cousin ma dit que la conjoncture économique étant devenue très difficile à Dakar, tout ce qui servait de garage pour voitures dans cette avenue a cédé la place à des boutiques et toutes les maisons où il ny avait pas de garage ont été transformées pour accueillir un petit magazin. Vous avez sans doute deviné que ces fameuses boutiques ont été louées par mes compatriotes qui ont développé un véritable commerce dans ce quartier ! Mais Fen ma avoué que la population commence à se plaindre, car lavenue a été radicalement transformée en marché quotidien. Moi, je pense que ces gens-là ne sont pas du tout reconnaissants, parce que nous payons un loyer qui fait vivre beaucoup de familles et nous avons contribué à la création demplois car beaucoup de chômeurs se sont retrouvés du jour au lendemain marchands ambulants : ils achètent chez nous pour revendre ensuite dans la rue. Comme les gens peuvent être ingrats parfois ! Bref, nous aussi, nous ne nous plaignons pas au Maroc. Ah !, joubliais de vous dire que je ne suis pas arrivé dans le Royaume seul. Je suis venu avec sept autres amis de ma province. Ils sont tous dans les affaires. Cela va vous paraître bizarre, mais nous sommes six à avoir le même prénom : Ho. Mais ce nest pas tellement important, puisque, de toute façon, les gens disent que nous nous ressemblons tous. Nous partageons le même appartement de 60 m2. Cest très spacieux. Il faut dire que nous noccupons pas beaucoup de place. Dabord nous sommes tous petits de taille, ensuite nous navons pour seuls bien ici que les baluchons avec lesquels nous sommes arrivés. Le mien a dailleurs anormalement grossi depuis que je suis arrivé. Je me suis en effet acheté trois pantalons jeans en 3 ans. Les autres mont beaucoup sermonné parce quils pensent que je suis trop dépensier. Ils ont raison, mais jai tellement voulu me faire plaisir ! Maintenant, jai décidé de faire comme les autres : rapatrier tout largent que je gagne et ne rien dépenser sur place. Cest ce que font tous les commerçants chinois établis à létranger. Largent doit retourner au pays. Dailleurs, nous dépensons suffisamment ici entre le loyer, leau et lélectricité. Cest pourquoi nous allons prendre avec nous deux autres compatriotes qui viennent darriver. A dix dans lappartement, les charges vont beaucoup diminuer (A suivre)