«Cela fait longtemps que nos amis nous demandent de revenir parmi eux, pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle. Ce moment est donc arrivé. Après réflexion, il nous est apparu évident que quand un corps est malade, il est mieux soigné de l'intérieur que de l'extérieur. Le temps des idéologies est révolu. Nos peuples ont besoin de concret et d'actions tangibles. On ne peut changer la géographie. On ne peut se soustraire au poids de l'histoire. C'est ce qui milite pour que le Maroc ne demeure pas en dehors de sa famille institutionnelle et puisse ainsi retrouver sa place naturelle et légitime au sein de l'UA...», dixit le Roi Mohammed VI. Le message du Souverain adressé dimanche 17 juillet au 27ème sommet de l'Union Africaine qui s'est tenu à Kigali, restera dans les annales. Sa profondeur, sa teneur, sa prégnance et sa résonance en font un discours qui défiera le temps et qu'il ne sera guère possible d'enterrer dans la trappe de l'histoire politique, tant au Maroc qu'à l'international. Son écho, entendu partout dans le monde, fonde le socle d'un retour fracassant, attendu, demandé et, surtout, légitime au sein de l'UA. Légitime au regard du positionnement économique de référence du Royaume que lui confère son rang de deuxième investisseur sur le continent africain. Légitime au regard de son rôle politique éminemment important, en étant notamment un interlocuteur privilégié pour assurer la stabilité et la sécurité sur le continent. Légitime parce que «Africain est le Maroc. Africain, il le demeurera. Et nous tous Marocains restons au service de l'Afrique... nous serons à l'avant-garde pour préserver la dignité du citoyen africain et le respect de notre continent...». C'est ce que soutenait notamment feu Sa Majesté le Roi Hassan II dans son message au XXème Sommet de l'OUA, annonçant le retrait du Maroc, le 12 novembre 1984. Trente-deux ans après, le retour du Maroc à l'UA s'inscrit donc dans la normalité. Mais ce n'est pas tout. Il faudra débarrasser cette institution de ce fantôme qui le hante depuis des décennies, rompu aux rouages de la manipulation et de la couardise.