* Dans leur exploration du marché marocain, les investisseurs français ont prévu une rencontre avec les responsables économiques de l'Oriental. * La région d'Oujda-Angad offre des opportunités nombreuses. Pourtant le marché reste difficile. * «La filière lait», qui est l'une des branches où le savoir-faire français est très développé, sera bousculée par les produits provenant de la contrebande. La région de l'Oriental marocain s'apprête à étaler ses potentialités pour les investisseurs étrangers à l'occasion de «France Expo». Longtemps sous le joug de la contrebande, cette région a entamé un important travail de renforcement des zones industrielles. Des lots de terrains ont été octroyés aux promoteurs à des prix symboliques. Au même titre que l'accélération de l'octroi des titres fonciers des terrains industriels pour aider les entrepreneurs à obtenir des crédits bancaires. Il faut remarquer que l'industrie agroalimentaire dans son ensemble est la cible d'une concurrence déloyale de la part des produits provenant de l'Algérie et de la ville occupée de Melilia. Les statistiques émanant de la Chambre de Commerce, d'industrie et des services d'Oujda, indiquent que 41 produits sont concernés par cette concurrence illicite. La plupart sont des produits de base ou de première nécessité. L'important constat est que l'industrie laitière reste hors de portée des trafiquants. Car les conditions de son maintien au frais sont coûteuses. La commercialisation rapide nécessaire de ces produits a donc fini par échapper aux réseaux de la contrebande. Au niveau national, l'industrie du lait et des produits laitiers tient une place non négligeable dans la branche agroalimentaire puisque, avec seulement 3% des entreprises de la branche, elle assure près de 10% de la valeur de la production industrielle. Ce secteur compte une cinquantaine d'unités de production employant 9.000 personnes de manière permanente ; alors que les investissements annuels dans cette industrie avoisinent les 31 milliards de DH. Pourtant, l'un des faits marquants de l'industrie laitière marocaine reste la difficulté de hisser la production de lait pour atténuer les pénuries en période de basse lactation qui s'étend du 15 août au 15 février. Le comble est que la période de haute lactation coïncide avec une baisse de la demande qui provoque, à son tour, une surproduction. L'apport des capitaux français et du savoir-faire des régions et compagnies françaises pourrait être capital en vue de réduire les effets de ce handicap. Surtout à partir de cette région où justement ce déficit, atteignant les 6 mois, aide à la floraison de la contrebande. Ce qu'il faudrait probablement faire à court terme est de favoriser la sensibilisation progressive des consommateurs marocains à de nouveaux produits. Les chiffres de la COLAIMO (Coopérative Laitière du Maroc Oriental) sont là pour attester que les pertes subies peuvent être épargnées en introduisant de nouvelles techniques d'exploitation. Surtout couvrir les besoins en vaches et génitrices laitières, en matériel d'élevage, de stockage et de transformation. Ces objectifs peuvent être favorisés par des efforts en termes d'intégration de la filière et de partenariats. Car il ne faut pas oublier que le marché du lait et des produits dérivés connaît une expansion lente mais régulière.