Les enseignants recrutés par contrat auprès des Académies Régionale de l'éducation et de la formation (AREF) observent un débrayage national de 48h, ce mercredi 23 octobre et jeudi 24 octobre. Une attitude que les Académies ont accueillie avec « étonnement » vu que la situation était en cours de règlement. Elles estiment dans ce sens que « les contractuels grévistes se font manipuler par la coordination ». Dans son communiqué annonçant la grève, la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF, a souligné que cette catégorie d'enseignants « demeure attachée, plus que jamais, à l'intégration dans le statut de la fonction publique auprès du ministère de l'Enseignement et refuse, de fait, de passer l'examen de qualification ». Cette mesure, elle la justifie, par « l'absence +d'écoute et de dialogue, et le non-respect des accords du 13 avril et du 10 mai ». Faux rétorque le Directeur de l'AREF de Rabat, Mohamed Aderdour. « En tant que ministère et Académies, on a été surpris par l'annonce de cette grève. Pour nous, les choses avaient bien commencé. Concernant l'examen de qualification professionnelle, ce qui a été conclu lors du dialogue du 14 avril entre le ministère de l'Education nationale et les cadres des AREF, à travers les syndicats les plus représentatifs du secteur, c'est le report de l'examen de qualification. Pour nous, l'examen qualification professionnelle renvoie automatiquement à la titularisation des enseignants auprès des AREF« , explique Mohamed Aderdour à Hespress FR. Le Directeur de l'AREF de Rabat souligne de même que cet examen leur a permis de titulariser près de 1.200 enseignants-cadres des AREF. « Les principaux concernés par cette titularisation sont les enseignants de 2016 jusqu'à 2019« , a-t-il précisé. « Au terme d'une année de travail, les enseignants passent l'examen de qualification, qui est un test oral, et sont automatiquement titularisés et évoluent normalement dans leur carrière. Mais suite à la demande du ministère de l'Education, l'examen de qualification a été arrêté, comme le souhaitent d'ailleurs ces enseignants grévistes cadres des AREF, en attendant de trouver un terrain d'entente avec eux« , affirme notre interlocuteur. La titularisation, poursuit Aderdour, c'est l'intégration auprès des académies, ce que refuse la coordination nationale des « contractuels » qui demande l'intégration au statut de la fonction publique auprès du ministère de l'Education nationale. Notre message pour ces enseignants, dit Aderdour, est clair : « Vous serez intégrés auprès d'un établissement public dans le cadre de la régionalisation. Leur demande d'arrêter l'examen de qualification est juste une manœuvre de la part de la coordination. Alors que les enseignants titulaires auprès des AREF, qui ont passé l'examen et l'ont réussi, d'ailleurs ils l'ont tous réussi parce qu'ils le méritent, ont été promus à l'échelon 2 et ont eu droit à une augmentation de salaire plus un rappel. Mais la coordination nous a bloqué dans ce processus de titularisation d'où l'ordre du ministère d'arrêter momentanément l'examen de qualification ». Mais ce qui s'est passé après l'arrêt de ce processus de titularisation, poursuit notre interlocuteur, est que l'AREF de Rabat a reçu un grand nombre d'enseignants qui demandent leur droit à la titularisation. « Ils nous disent clairement que la coordination ne les représente pas et veulent être titularisés auprès de l'AREF, avoir un bon salaire, une promotion, etc« , affirme-t-il. Pour appuyer ses propos, Aderdour nous indique que la titularisation avec les AREF est semblable à celle avec l'Etat. « Même nous les fonctionnaires du ministère de l'Education on est passé par cette étape à savoir, une année de stage. On les appelle des fonctionnaires stagiaires. N'importe quel fonctionnaire doit passer par ce stage. Et l'examen de qualification est essentiel pour savoir si ce cadre est apte ou non à avoir ce poste. La même chose s'applique pour les cadres des AREF« , ajoute le Directeur de l'AREF de Rabat. Concernant le processus de titularisation auprès des AREF, la coordination des enseignants recrutés par contrat avance que les AREF n'ont pas le droit légalement de recruter ni de titulariser les enseignants. Des propos que rejette catégoriquement le Directeur de l'AREF de Rabat. « Ils disent que les Académies n'ont pas le droit légalement de titulariser ces cadres. C'est une théorie qui est fausse parce que l'académie est un établissement public, et c'est elle qui les a recrutés dans le cadre de la régionalisation, et elle dispose de ses prérogatives propres, conformément à la loi 07-00 portant création des Académies. Cette même loi confère aux académies la possibilité de recruter leurs propres cadres. C'est le volet légal sur lequel on s'est basé pour recruter ces enseignants. Donc, l'Académie a recruté ces enseignants qui bénéficient des mêmes droits et devoirs que les fonctionnaires de l'Etat« , affirme Aderdour. Et parmi ces droits, poursuit notre interlocuteur, il y a la titularisation. « Le fonctionnaire, quelle que soit sa catégorie, doit impérativement passer une période de stage d'un an avant d'être titularisé. Les cadres des AREF bénéficient de la similitude, ils sont égaux aux enseignants recrutés avant 2016. C'est des fonctionnaires de l'Etat et ont donc les mêmes droits que tout fonctionnaire de la fonction publique ». « Ces cadres sont titularisés auprès des AREF de manière définitive jusqu'à leur retraite« , conclut Mohamed Aderdour.