L'ancien patron des renseignements algériens Athmane Tartag dit « Bachir », déjà impliqué dans une affaire de « complot » contre l'Etat, tombe à nouveau sur de nouvelles accusations liées à l'affaire de la « fille cachée » de Bouteflika. Alors qu'il est initialement condamné à 15 ans de prison pour « complot contre l'autorité de l'Etat » et une même accusation contre « l'autorité de l'Armée », l'ancien DRS surnommé Bachir, est de nouveau impliqué dans deux nouvelles affaires. Il s'agit principalement de l'affaire de Madame Maya, l'histoire de la « fille cachée » de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Une enquête a été ouverte au tribunal de Blida pour élucider les mystères concernant les perquisitions menés dans deux des domiciles de Madame Maya de son vrai nom, Nachinache Zoulikha-Chafika, et qui ont conduit à la mise sous mandat de dépôt de l'ancien patron des services de renseignement. Selon El Watan, le magistrat instructeur de l'affaire lui reproche de ne pas avoir respecté la procédure concernant les perquisitions où ont été saisis 17 kg d'or et la somme de 95 millions de dinars, mais il ne s'agit que du début des investigations. L'affaire a été déterrée durant l'opération de purge du clan de la « Issaba » (la bande) proche de l'ancien président déchu. En effet, alors que l'information judiciaire a été ouverte en février 2017, un ordre a été donné pour arrêter l'enquête et classer l'affaire quelques jours plus tard. L'enquête a été rouverte en juillet 2019. Le procès de l'affaire de Madame Maya a repris récemment et le jugement en appel est attendu pour le 31 décembre. Bachir Tartag est également impliqué dans une seconde affaire, celle d'El Wafi Ould Abbès, fils de l'ancien secrétaire général du FLN (le parti présidentiel en Algérie), Djamel Ould Abbès. Bachir Tartag est soupçonné d'avoir fait tomber les deux enfants de Djamel Ould Abbès, Skander et El Wafi, l'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité, Khelladi Bouchenak, l'homme de confiance de Djamel Ould Abbès dans une affaire de corruption au sein du FLN. Bachir Tartag reste toujours accusé dans l'affaire du « complot » contre les institutions et la sécurité de l'Etat, après avoir pris part à une réunion avec Said Bouteflika, le frère de l'ancien président, de la dirigeante du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune, et de l'ancien DRS, Mohamed Mediene dit « Toufik ». Lui et ses acolytes ont été condamnés à 15 ans de prison ferme en appel, dans une opération de purge pilotée par l'ancien chef d'état-major Gaid Salah qui s'est senti menacé par cette réunion qui visait à discuter de la situation en Algérie en plein Hirak et, qui devait servir à convaincre l'ancien président Liamine Zeroual de se représenter au palais de la Mouradia. Ces derniers jours, alors que l'ancien général Khaled Nezzar exilé en Europe (et farouche détracteur de Gaid Salah) est revenu en Algérie sans être inquiété alors qu'il a été condamné à 20 ans de prison, les bruits couraient que Bachir Tartag et le général Toufik allaient eux aussi bénéficier d'une certaine « grâce » étant donné que Gaid Salah n'est plus une menace.