Les dernières semaines, le Maroc a connu des pluies salvatrices qui ont allégé les répercussions des chaleurs excessives. Cependant, rien n'estompe les empreintes d'un hiver des plus chauds des plus chauds pendant plus de 50 ans. Au début de l'année 2024, le Royaume a été confronté à des conditions météorologiques exceptionnellement chaudes, qui ont laissé une trace historique en établissant des records de température sans précédent pour les mois de janvier et février. Cette tendance alarmante a suscité des inquiétudes croissantes quant aux effets dévastateurs du changement climatique, une préoccupation soulignée avec insistance par l'organisme Maroc Météo. Le mois de janvier a été particulièrement remarquable, avec le pays enregistrant son mois de janvier le plus chaud depuis au moins 1940. Les relevés de température ont dépassé les normales de la période 1991-2020 de manière spectaculaire, avec un excédent de +3,8°C. Cette anomalie thermique a établi un nouveau record, surpassant de loin les précédentes pointes, avec des écarts de +2,9°C en janvier 2016 et de +1,5°C en janvier 2010. Cette vague de chaleur s'est propagée sur l'ensemble du territoire, englobant plusieurs villes qui ont enregistré des températures maximales jamais observées. Par exemple, à Sidi Ifni, le thermomètre a grimpé jusqu'à 31,3°C le 12 janvier 2024, dépassant ainsi le record précédent de 31°C établi le 24 janvier 1987. D'autres villes telles que Mohammedia et Nouaceur ont également battu leurs propres records avec des pics de température de 31,2°C et 30,9°C respectivement le 13 janvier 2024. L'explication de cette anomalie météorologique remarquable est attribuée à la persistance de conditions anticycloniques dans la région ouest du bassin méditerranéen. Ces conditions ont facilité l'arrivée d'un flux d'air sec et chaud provenant du Sahara, entraînant ainsi des températures élevées pendant toute la journée. Précédemment interrogé à ce propos par Hespress FR, Mustapha Benramel, expert en environnement et en climat, ainsi que président de l'Association des Phares Écologiques pour le Développement et le Climat, qui nous a confirmés que ces signent annoncent le début d'une crise climatique. « Les signes de ce dérèglement climatique ne sont plus à ignorer. Le mois de janvier n'est qu'un prélude à une année entière qui sera jonchée d'anomalies climatiques », nous informe notre interlocuteur notant que « 2024 restera gravée dans les annales comme l'une des plus chaudes depuis des décennies. Depuis le 4 juillet, date à laquelle l'Organisation météorologique mondiale a révélé le début du phénomène El Niño, nous sommes témoins d'une montée inexorable des températures. El Niño, ce phénomène complexe, est caractérisé par une augmentation des températures à la surface des océans, perturbant ainsi les courants d'air et d'eau et affectant toutes les régions du globe. Si le phénomène n'est pas inédit, ses répercussions cette année sont d'une ampleur sans précédent, touchant chaque coin du Monde, avec une intensité particulière au Maroc ». Même le mois de février n'a pas été épargné par cette canicule hivernale. Malgré des précipitations observées en début de mois, la configuration anticyclonique au-dessus du bassin méditerranéen a conduit à une hausse significative des températures à partir du 13 février. Les relevés de température ont surpassé de plus de 10 degrés les moyennes habituelles pour cette période, établissant ainsi de nouveaux records mensuels dans plusieurs régions du pays. L'organisation météorologique mondiale et l'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) ont déjà alarmé que 2024 pourrait battre le record de chaleur établi l'an dernier.