Secoué par une série de scandales, le Parti de l'Istiqlal (PI) se trouve à nouveau au cœur de la tourmente, avec des ennuis supplémentaires s'ajoutant à la récente controverse de la « gifle » et à l'affaire « Mediane-El Mansouri« . Ces développements surviennent juste avant la tenue de son 18e Congrès national, où un nouveau leadership doit être élu dans les semaines à venir. Ce vendredi, un nouveau chapitre s'est ouvert avec le dépôt d'une plainte devant le procureur général du Roi à la Cour d'appel de Rabat. Cette plainte porte sur des allégations de « dilapidation et de détournement de fonds publics« , mises en lumière par le rapport accablant de la Cour des comptes concernant les contrats d'études bénéficiant au parti de l'Istiqlal, pour un montant estimé à près de 4 millions de dirhams. C'est Mohamed Adahchour, vice-inspecteur du Parti de l'Istiqlal (PI) à Tanger, comme il se présente, qui a pris l'initiative en déposant cette plainte, avec le soutien de l'Organisation marocaine de protection des deniers publics. Les accusations se concentrent sur Abdeljabbar Rachdi, président du comité scientifique chargé des contrats d'études, ainsi que sur le parti lui-même, accusés de « malversations et de détournements de fonds publics« . Selon les détails de la plainte divulguée à Hespress, « le rapport de la Cour des comptes a mis en lumière une utilisation suspecte du soutien financier public supplémentaire, totalisant 4.076.585,31 dirhams. Ces fonds étaient destinés à couvrir les frais de finalisation des études et des recherches, mais ont été distribués de manière opaque à cinq centres d'études, sans clarté sur les critères de distribution« . La plainte souligne également des paiements anticipés de 510.000,00 dirhams à des bureaux d'études entre novembre et décembre 2023, sans aucune preuve de réalisation des études correspondantes. La situation est exacerbée par les déclarations antérieures de Rachdi, qui ont été utilisées contre lui. En effet, lors d'une émission télévisée, il avait publiquement déclaré : « Je ne peux accorder le contrat à ceux dont je ne connais pas la référence intellectuelle, ni l'idéologie, ni l'arrière-plan politique« . Ces propos ont été interprétés comme une admission de « partialité dans l'attribution des contrats« , précise la même source. Abdeljabbar Rachdi, par ailleurs, président du comité préparatoire du 18e Congrès national du PI, a nié avoir eu connaissance de la plainte en question ou de son contenu afin de commenter et de donner son avis à ce sujet. Dans une clarification adressée à Hespress FR, Rachdi explique qu'il a été surpris ce matin (vendredi ndlr) en découvrant dans la presse qu'il faisait l'objet d'une plainte pour détournement de fonds publics dans le cadre des études récemment menées par le parti. Pour « éclairer l'opinion publique et confronter les mensonges et les allégations trompeuses », il tient à fournir plusieurs éclaircissements. Ainsi, Rachdi explique que « cette plainte s'inscrit dans le cadre de la guerre sale menée par certaines parties bien connues, agissant selon un agenda clair avec des méthodes non éthiques, dans le but de perturber le travail du comité préparatoire et de faire échouer la tenue du 18e congrès général, tout en portant atteinte à la réputation et à l'honneur des personnes impliquées« . De plus, Rachdi a précisé que « le plaignant a assumé de fausses caractéristiques organisationnelles afin de tromper et de manipuler l'opinion publique« , notant que la plainte a été déposée contre lui « en tant que responsable des contrats relatifs aux études, ce qui témoigne d'une grande ignorance et d'une manipulation flagrante des faits dans le but de tromper l'opinion publique« . « Ma mission se limite à présider le comité scientifique chargé de veiller au respect des normes scientifiques et méthodologiques, ainsi qu'à vérifier si les contractants respectent les cahiers des charges spécifiques établis par le parti pour chaque étude individuelle. Je n'ai aucun lien avec la gestion financière de ces études. La Cour des comptes dispose d'un dossier complet sur le sujet« , précise Rachdi. Enfin, le politicien indique « prendre toutes les mesures légales et judiciaires » à l'encontre de ceux qui visent à ternir sa « réputation » et sa « dignité, à diffamer » son « honneur, et à révéler tous ceux qui se cachent derrière cette campagne de ciblage délibérée et injuste« . Cette affaire de prétendu détournement de fonds publics met en lumière les profondes fissures au sein du Parti de la Balance, exacerbant les tensions déjà palpables à l'approche de leur congrès national.