Le Maroc et le Kenya, vont main dans la main, avançant sur le chemin fleuri de la coopération, sous le regard ébahi et très jaloux de l'Algérie. C'est une accointance que l'on n'avale guère à l'est d'Eden. Cette initiative intervient dans un contexte dans lequel le Kenya et le Royaume envisagent de raffermir leurs propres liens, marqués notamment par une visite prévue du président kényan, William Ruto, au Maroc. Dans un monde où les alliances se tissent plus vite que le changement de saisons, voici donc, une nouvelle qui pourrait bien faire trembler les colonnes d'El Mouradia, le rapprochement spectaculaire entre le Maroc et le Kenya. Ah, quelle épopée ! L'Algérie, observatrice distante et néanmoins concernée, pourrait bien voir dans cette nouvelle amitié une intrigue digne d'une telenovela diplomatique. Le Maroc, avec la finesse d'un joueur d'échecs, étend son influence sur le continent africain, tandis que le Kenya, étoile montante de l'Afrique de l'Est, trouve en son nouvel ami nord-africain, un partenaire de choix. Ensemble, ils pourraient bien redessiner les lignes de la coopération sud-sud, laissant l'Algérie à la contemplation de ses cartes géopolitiques, peut-être un brin dépassé. C'est que du côté d'Alger, l'indignation est de mise, et ce, tout en admirant secrètement la stratégie marocaine. Car, après tout, qui n'aimerait pas être courtisé par les nations émergentes et être l'objet de toutes les attentions sur la scène internationale ? Mais que l'on ne s'y trompe pas, l'Algérie qui n'est pas du genre à rester les bras croisés devant tel affront, dans ce grand théâtre de la diplomatie africaine, réfléchit à tous les scénarios possibles et imaginables. L'un d'entre eux est cette initiative sous l'impulsion du pantin d'Alger préféré des marionnettistes de la junte d'Alger, la visite illico-presto du ministre algérien des Affaires étrangères à Nairobi. Cette démarche stratégique, comme l'indique le communiqué officiel de la diplomatie algérienne, "vise principalement à approfondir les relations d'amitié et de coopération qui lient historiquement l'Algérie et le Kenya". Il s'agit également de renforcer la concertation et la coordination entre les deux nations sur les questions régionales et internationales, dans une perspective d'unité et de collaboration africaine. Bref, il s'agit, là, de faire capoter "une amourette qui passait par là" et qui ne semble guère du goût des séniles des Muppets show made in Algeria. Mais il ne fait aucun doute que l'Algérie surveille de près les évolutions potentielles de la relation entre le Maroc et le Kenya, notamment en ce qui concerne la position du Wetangula et l'ancien président Uhuru quant à la rasd, une question que le président Ruto avait semblé remettre en question en 2022 avant de revenir sur ses propos. En janvier, l'Algérie a offert 16 000 tonnes d'engrais au Kenya, un acte de générosité qui est intervenu peu de temps après que les sénateurs kényans ont eu appelé leur gouvernement à établir une ambassade au Maroc. Le 8 mars, le président William Ruto a nommé Jessica Muthoni Gakinya en tant qu'ambassadrice à Rabat. Cette vigilance ardue, dès lors qu'il s'agit du Royaume, s'inscrit dans le cadre de la complexité des dynamiques régionales, où des personnalités politiques kényanes telles que Moses Wetangula et l'ancien président Uluru Kenyatta jouent des rôles significatifs dans le soutien à certaines causes spécifiques et perdues pour la plupart, comme celle du Sahara marocain. Ce rapprochement Maroc-Kenya, qui semble tant émouvoir l'Algérie, n'est qu'un épisode en date d'une longue série de manœuvres diplomatiques. C'est un véritable camouflet pour le régime de la junte militaire d'Alger, tant et si vrai que du coup, il s'est empressé de dépêcher au plus vite son MAE à Nairobi, pour parer au plus pressé justement. La diplomatie africaine a encore bien des surprises en réserve. Et qui sait ? Peut-être que le prochain épisode nous révélera une Algérie prête à écrire son propre scénario, avec, en Guest star, un pays jusqu'alors resté en coulisses, s'essayer en un envol de raison. On peut toujours rêver ! Cependant, l'avenir africain d'Alger, toujours imprévisible, promet d'être passionnant dans ce continent dans lequel même la géopolitique a des airs de saga épique.