A l'aube de la seconde session de l'année législative 2023-2024, qui s'est ouverte ce vendredi, c'est une brise de renouveau chargée d'anticipations et d'attentes qui s'infiltre dans les allées du Parlement marocain. Les couloirs du Parlement s'animeront à nouveau de la promesse d'un renouveau politique. Les discussions qui se profilent laissent entrevoir un avenir où les aspirations du peuple et les défis nationaux trouveront écho dans les débats parlementaires. C'est dans cette atmosphère empreinte d'anticipation que les parlementaires s'apprêtent à façonner les contours de la gouvernance future, à l'aune des enjeux sociétaux et économiques qui façonnent le paysage politique du Royaume. Pour Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat et directeur général du Journal africain des sciences politiques, la prérogative initiale lors de cette deuxième session devrait être la concrétisation des directives royales dans le cadre des dispositifs de l'État social, ainsi que la consécration d'un ensemble de détails afférents à l'accompagnement de cette structure socio-économique, tout en remédiant aux lacunes inhérentes au modèle de développement précédent, tel que relevé par le Souverain. Il a de même estimé impératif d'insuffler un nouvel élan et une dynamique renouvelée dans le cadre du nouveau modèle de développement. Ainsi, cette synergie entre l'État social et le nouveau modèle de développement revêt une série d'indices sur lesquels il convient de s'appuyer. « La priorité réside dans la confection en amont du corpus législatif, à travers la loi, propositions législatives, ainsi que projets de loi, qui confirmeront naturellement que la mise en œuvre de cette singularité marocaine, tant au niveau du Royaume du Maroc que dans son voisinage et sur le plan africain, englobe un modèle indiquant clairement une renaissance socio-économique et un développement dont le citoyen est à la fois le point de départ et le point d'arrivée« , a-t-il expliqué à Hespress FR. Et d'ajouter: « La seconde problématique réside dans l'impératif pour le Parlement d'établir un ensemble de mécanismes de suivi du gouvernement, comprenant notamment des commissions d'enquête et d'autres dispositifs. Il s'agit également d'intensifier le niveau des questions écrites et orales, ainsi que la participation active, que ce soit de la majorité ou de l'opposition, à travers les canaux des commissions parlementaires à la Chambre des représentants et à la Chambre des conseillers« . Selon l'expert, une problématique supplémentaire nécessite d'être abordée avec détermination, celle des obstacles auxquels est confrontée cette configuration royale, que ce soit en matière de modèle de développement ou de modèle d'État social, notamment en ce qui concerne le financement. En effet, la question financière revêt une importance capitale dans ce contexte. Une échéance est fixée en 2026 pour l'État social, la couverture médicale et d'autres domaines. « Au-delà de cette date, quelles seront les perspectives ? C'est un premier point à considérer. En outre, il convient d'examiner attentivement les entraves à la concrétisation de ces grands projets royaux. La dimension financière constitue un enjeu fondamental et déterminant. Il est crucial de se référer aux orientations des discours royaux qui ont souligné l'importance et l'obligation de l'engagement de tous les acteurs, en particulier du secteur bancaire et du secteur privé, appelés à jouer un rôle central et stratégique dans ce contexte, en vue de créer les bases matérielles sur lesquelles repose la consolidation de l'identité marocaine« , a précisé El Ouardi. Il s'agit également de promouvoir la solidarité à travers la construction d'institutions solides afin de favoriser l'investissement et de développer un modèle d'investissement efficace, constructif et efficient, garantissant ainsi une gestion optimale des ressources, a-t-il poursuivi. D'après le professeur, l'État est engagé dans un débat politique public structuré, incluant la fiscalité, l'investissement national et international, et l'orientation du Maroc. Cela implique la simplification administrative, la surmonte de la bureaucratie, et la consolidation du système institutionnel pour encourager l'investissement et assurer un développement durable. La protection du mouvement syndical, la promulgation de lois appropriées et la collaboration public-privé sont également essentielles. De surcroît, l'analyste politique a souligné la nécessité de réer des institutions favorisant la coopération entre les niveaux central et décentralisé, en liant la démocratie participative et la démocratie représentative. Ces institutions doivent émerger de leur cadre constitutionnel, comme le Conseil de la jeunesse et le travail associatif, pour contribuer à une richesse intellectuelle alignée sur les aspirations et les normes, en harmonie avec le respect de l'ordre public, le développement durable et la capacité à traiter les enjeux actuels et futurs.