L'art new-yorkais a pris ses quartiers dans la capitale marocaine. La Fondation Nationale des Musées et la Galerie Vito Schnabel, ont présenté, ce jeudi 25 avril, l'exposition "Travel Diaries" au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemportain, un voyage vers des horizons iconographiques et discursifs. Cette exposition, commissariée par Vito Schnabel, est le fruit d'une symbiose entre quatre peintres new-yorkais de renom, à savoir Francesco Clemente, Brice Marden, Helen Marden et Julian Schnabel, qui ont parcouru le monde, nourrissant leur inspiration de cultures diverses pour donner naissance à "Travel Diaries" (journal d'un voyage, ndlr). Au micro de Hespress FR, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM) a déclaré que cette collaboration témoigne de l'ouverture culturelle du Maroc sur le monde au-delà de l'Europe ou de l'Afrique. "L'ouverture au monde ne se mesure pas simplement uniquement avec l'Europe, mais comme vous pouvez le constater, ce sont des grands artistes américains, qui ont marqué leur époque, qui marqueront les époques à venir. C'est un musée ouvert, comme ce pays est ouvert, comme ce pays... à une ouverture sur le monde, c'est aussi la culture qui est ouverte sur le monde, pour permettre à tous les Marocains d'avoir accès à des artistes aussi importants, sans aller à New York, mais d'être au Maroc, à leur portée, comme on avait fait avec Picasso, avec Cézanne, avec Monet, avec Delacroix", souligne le président de la FNM. Selon lui, ces artistes "sont venus pour être à la portée de tous les Marocains. C'est ça la démocratisation et c'est ça l'accessibilité à la culture". Par ailleurs, trois d'entre eux étaient présents à l'inauguration, tandis que Brice Marden, décédé en août dernier, est resté dans les mémoires pour ses œuvres et sa maîtrise de la ligne et de la couleur, ainsi que pour sa fusion du minimalisme avec l'expressionnisme abstrait et la calligraphie. Une présence dans un pays "qu'ils ont visité, aimé et où ils ont résidé et travaillé", comme l'a expliqué Vito Schnabel au micro de Hespress FR. "Je voulais leur montrer (aux exposants, ndlr) certains des artistes qui sont marocains. Parce qu'à l'époque, ils avaient une exposition avec beaucoup d'artistes marocains que je n'avais jamais vu. J'ai vu leurs œuvres et je me suis sentie plus à l'aise avec ce qu'ils de l'art ici", explique-t-il, avant d'ajouter : "Je suis venu au Maroc il y a 40 ans et j'ai fait des peintures dédiées aux montagnes de l'Atlas, à Paul Bowles, à Tanger. C'est dans mon sang, et j'ai senti que j'avais envie de venir ici. Mon amie Rachid m'a amené ici, et les étoiles se sont alignées. Mehdi Qotbi m'a permis de faire cette exposition. C'est une opportunité très chanceuse que je n'ai pas voulu manquer". Schnabel s'est dit inspiré « de mettre des sculptures dans le désert ou de faire des exhibitions dans des bâtiments au Maroc. Ces connexions entre les différents artistes qui ornent les murs du musée ont donné naissance à un dialogue fructueux et à une exploration du potentiel subversif et exploratoire illimité de l'art. Partant à la recherche d'autres versions d'eux-mêmes, ces artistes se sont lancés à la découverte d'un ailleurs fertile et créatif, par-delà les océans. Par exemple, Julian Schnabel, artiste aux multiples facettes, se distingue par son style audacieux et son utilisation radicale des matériaux, y compris les assiettes cassées et le velours comme surfaces. Dans les années 1970, alors que la peinture semblait impossible car elle était considérée comme morte, il a réinventé un nouveau chemin qui a tout changé. Cela a ouvert un tout nouveau chapitre dans l'histoire de l'art. Pour sa part, le travail de l'artiste Francesco Clemente est reconnu pour intégrer les symboles des traditions mystiques orientales et occidentales, s'inspirant de ses séjours en Inde, en Afghanistan, en Chine, au Brésil, en Afrique du Nord et dans les Caraïbes, souligne l'écriture. De son côté, Helen Marden, utilise des éléments organiques tels que des coquillages et des plumes pour créer des formes biomorphiques aux couleurs vibrantes, tandis que Julian Schnabel est connu pour son style audacieux et son utilisation innovante de matériaux, tels que des assiettes et des bouteilles en verre brisées. « Travel Diaries » est une invitation à entrer dans l'univers singulier de chacun de ces artistes, pour découvrir leurs approches, leurs inspirations et leurs questionnements.