Après la controverse suscitée par la série ramadanesque « Wlad Yezza » (Les Enfants de Yezza), Mohamed Mehdi Bensaid, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, sort de son silence. Accusée de porter atteinte à la sacralité du métier de l'enseignant, impactant ainsi sa dignité, son autorité, son statut professionnel et son rôle social, la série a été, tout au long du mois sacré, au viseur des syndicats éducatifs. En réponse à l'interrogation du représentant de l'union nationale du travail au Maroc ( UNMT), Khalid Sati, Mohamed Mehdi Bensaid a affirmé que « les personnages de toute œuvre dramatique relèvent de l'imagination du scénariste et n'ont aucun lien avec la réalité », considérant que « cette dernière, faisant partie de la comédie, se caractérise par une certaine liberté qui permet à l'auteur de naviguer dans le monde des personnages, de les modifier pour les adapter au texte comique et de les rendre acceptables pour le public ». Une formule qui s'applique idéalement au personnage d'Ali, l'enseignant dans la série en question. Voulant dissiper les critiques, Bensaid a ajouté que « ce personnage est purement imaginaire et n'a aucun lien avec la réalité des enseignants, et est loin de ternir l'image de la famille éducative », soulignant que « toute production télévisuelle est soumise à des processus de visionnage avant et après la production par des commissions et des autorités compétentes ». Il a expliqué que « les médias nationaux, y compris la Société nationale de radiodiffusion et de télévision à travers ses œuvres télévisuelles, travaillent au respect de la dignité humaine en général, et du citoyen marocain en particulier, ainsi que des professions qu'il exerce, et ne diminuent pas leur valeur, mais les défendent et exposent leurs problèmes, honorent leurs hommes et leurs femmes à travers leurs programmes et leurs bulletins d'information, ainsi que leurs œuvres dramatiques, conformément aux exigences de la charte éthique de cette institution ». Il convient de noter que le Syndicat national de l'enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail, avait déposé une plainte auprès de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), exprimant son mécontentement à l'égard de ce qu'elle a qualifié de « ciblage continu » des enseignants à travers les chaînes nationales, demandant l'arrêt de la diffusion de la série controversée et exigeant des excuses officielles de la première chaîne à leur égard. Pas que, la Fédération nationale de l'enseignement (FNE) a aussi réagi. Dans une lettre adressée à Latifa Akharbach, présidente de la HACA, signée par Abdellah Ghmimat, son secrétaire général national, la FNE a dénoncé « le mépris flagrant et les atteintes à la dignité professionnelle de l'enseignant », tout en exigeant une intervention de l'autorité de régulation audiovisuelle pour mettre fin à la diffusion de ce programme et obtenir des excuses officielles.
