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La fin de vie : Entre ordre divin et ordre humain, le débat s'enlise
Publié dans Hespress le 15 - 07 - 2019

Le cas Vincent Lambert, un Français tétraplégique en état végétatif depuis 2008, décédé jeudi dernier après avoir été « débranché », a relancé le débat sur la fin de vie. Un droit ou un crime? Les opinions divergent et la question demeure posée.
En effet, deux camps s'affrontent: Les Essentialistes qui refusent tout détournement du jeu de la nature dans son déroulement et les Utilitaristes, pour qui l'ordre naturel importe peu devant le moindre bénéfice escompté.
Qu'en est-il du Maroc ?
Dans le Royaume, pays musulman où toutes les questions ayant trait à la religion sont « plus ou moins indiscutables », la fin de vie ou encore l'euthanasie, fait tout de même débat.
Si les demandes de légalisation sont plutôt rares, elles n'en sont pas moins là, brandies et défendues par les groupes et ONG qui militent plus globalement pour le droit de disposer de son corps : Avortement, PMA, euthanasie...etc.
Un droit et une liberté individuelle
Interrogée par Hespress FR, Ibtissame Betty Lachgar, porte-parole du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (M.A.L.I), déclare d'emblée la couleur.
« Je suis pour la légalisation de l'euthanasie, il s'agit de la dignité de la personne mourante ou en fin de vie, à savoir le refus d'une obstination déraisonnable face à la souffrance intolérable et à la dégradation de la conscience. Le refus de tout acharnement thérapeutique qui peut parfois paraître un choix égoïste des proches« , nous dit-elle.
Pour la militante, « maîtriser sa fin de vie est un droit et une liberté individuelle« .
« Il s'agit du droit de disposer de sa vie et de l'ultime liberté de l'être humain. Le respect de la volonté individuelle lorsque la personne malade est en capacité de décider. Le droit à une mort sereine et digne« , estime Betty Lachgar.
Si la définition scientifique de l'Euthanasie en fait un « usage de procédés qui permettent de hâter ou de provoquer la mort de malades incurables qui souffrent et souhaitent mourir », notre interlocutrice y voit plutôt une libération et une préservation de la dignité de la personne.
« L'euthanasie ne représenterait pas juste la fin d'une vie mais une véritable libération et la fin de grandes souffrances et de dépendance. C'est un acte de solidarité et de respect de la dignité humaine lors d'une situation sans issue« , affirme-t-elle.
Et de conclure : « Droit à la vie ? Il s'agit plutôt de contribuer à aider une personne à quitter une vie sans dignité. La mort étant un prolongement de la vie, vivre dans la dignité, mourir dans la dignité. Souffrir de façon insupportable en plus d'une dégradation insoutenable n'est pas une vie« .
Ce qu'en dit la religion
Du point de vue religieux, les choses sont plus claires, et les avis rendus tranchés, en ce sens que porter la mort à un patient ou hâter sa fin est une attitude condamnée par la morale et la religion.
En effet, pour l'Islam la Loi de Dieu « est une Loi de Vie, d'éveil permanent de l'âme et la mort ne peut être appliquée à un être humain sans violer cette loi, particulièrement dans le cas de l'euthanasie où l'homme ne peut se substituer à Dieu pour faire avancer ou reculer le décret de mort« .
L'Islam évoque aussi le principe de dignité du corps humain, qui exclut toute mutilation ou acte attentatoire, mais exige a contrario de préparer avec le maximum d'attentions le mourant à son ultime voyage, sur les plans psychologique, spirituel, mais aussi médical.
Dalil Boubakeur, recteur de l'Institut Musulman de la Mosquée de Paris, a indiqué lors d'une conférence sur la 'Bioéthique médicale et Islam', que le volet médical porte sur « une médecine attentive, sage et responsable de chaque instant du mourant, et qui doit être prodiguée pour sauver la vie si possible et le cas échéant, pour réduire la douleur ».
Le devoir du médecin, est donc « d'assister, de soulager et de compatir à la souffrance d'un patient, notamment dans ces états extrêmes et vacillants où la vie lutte contre la mort« .
Un don de Dieu dont nul ne peut disposer
Dans le même ordre d'idée, Mohammed Abdelwahab Rafiqi, alias Abou Hafs, affirme que nul ne peut décider ni décréter la fin d'une vie, sauf son donateur lui-même : Dieu.
Dans un entretien avec Hespress FR, l'intellectuel et ex cheikh salafiste relève qu'il s'agit, toutefois, de faire le distinguo entre deux cas.
En premier lieu, explique-t-il, il y a le cas d'une personne, atteinte d'une malade grave et incurable, et qui souffre de manière atroce. Certaines personnes pourraient penser et même suggérer qu'il serait « préférable, mais surtout plus humain » de mettre un terme à ses souffrances en « abrégeant » sa vie.
« Pour moi, et c'est la conclusion à laquelle sont parvenues toutes les conférences de fiqh, et sur laquelle s'accordent tous les rites de la religion musulmane, cela s'apparente à un meurtre« , tranche-t-il.
Et de préciser que la question a été débattue sous tous ses aspects pour parvenir à la conclusion qu'il s'agit « d'un meurtre et que cette mesure est prohibée et interdite du point de vue de la charia, même si le concerné lui-même l'autorise ou la réclame« .
« Si la décision de fin de vie est prise à l'insu et sans autorisation du concerné, cela est considéré comme une atteinte à sa vie, et si c'est à sa demande ou avec son autorisation, cela s'apparente à un suicide, et les deux cas de figure sont interdits par l'Islam, en ce sens que la vie est un don de Dieu, et nul, ni soi ni autrui, ne peut en disposer à sa guise en décidant de la prolonger ou d'y mettre un terme« , analyse notre interlocuteur.
Le second cas, poursuit-il, est celui d'un patient ayant été déclaré en situation de « mort clinique« , et se trouvant dans un état végétatif, en totale rupture avec le monde extérieur et n'est « maintenue en vie que par le biais de machines« .
Ce cas de figure fait encore aujourd'hui débat, et aucune « décision tranchée » n'a pu être rendue, nous dit-il.
Il souligne toutefois, que l'avis le plus répandu et qui fait une quasi-unanimité est celui qui affirme qu' »une personne ne peut être déclarée morte qu'à deux conditions : Que son cœur arrête complètement et définitivement de battre, ou que l'activité cérébrale s'arrête complètement et définitivement, et que le cerveau entre en phase de dégradation« .
Autrement dit, que les médecins confirment de manière radicale que le cerveau du patient a définitivement arrêté de fonctionner, que cette situation est irréversible et que le cerveau est entré en phase de dégradation.
« C'est uniquement dans ce cas-là que la mesure de +débrancher+ le patient peut être envisagée », affirme Abous Hafs, qui fait remarquer que « cette mesure avait été approuvée par l'Académie Islamique du Fiqh, issue de l'OCI, qui en avait débattu avant de rendre cette décision« .
Mais, relève-t-il, le passage à l'acte reste tributaire du médecin, seul à décider si la mort cérébrale est irrévocable, mais aussi de l'accord et de l'autorisation de la famille.


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