Dans son discours devant la Jeunesse de son parti à Guigou (province de Boulemane) le président du RNI a pris la défense du meneur de jeu Hakim Ziyech, auteur d'une CAN 2019 en demi-teinte par rapport à ses performances en club, et surtout jugé coupable par le public marocain d'avoir raté un penalty qui aurait permis au 11 national de poursuivre son aventure en Egypte. Des propos qui, dans la maison RNI, font suite au buzz suscité par le ministre de la Jeunesse et des sports Rachid Talbi Alami concernant le même joueur et au communiqué du parti où il dénonce « l'exploitation politique du sport ». Et si c'était le seul passage à retenir du discours d'Aziz Akhannouch devant la Chabiba de son parti en plein cœur du Moyen-Atlas ? Visiblement, le patron du RNI tenait à mettre son grain de sel au sujet de l'élimination précoce des Lions de l'Atlas de la CAN 2019 en Egypte, et surtout à défendre la vedette de la sélection, Hakim Ziyech, honni par le public marocain pour sa prestation décevante lors de cette compétition. « A ceux qui disent qu'il a raté le penalty, je leur réponds que rater c'est envoyer la balle dans les airs. Sa balle a plutôt retrouvé le poteau« , nuance Akhannouch en mimant la gestuelle d'un féru de football, sous les applaudissements des siens. « C'est pourquoi nous devons parler de chance qui peut être une fois avec nous, une fois contre nous », a-t-il philosophé, avant d'avancer qu'en matière de ballon rond, « nous devons comprendre que la politique prend le dessus en prétendant que que tel joueur est bon et que l'autre est mauvais, et en créant la division en Marocains ». Se plaçant en dehors de la polémique du tir-au-but manqué et de l'acharnement contre un élément phare du 11 rouge et vert, Aziz Akhannouch a conclu en disant: « Nous avons une seule équipe nationale que je vous demande d'applaudir et de supporter malgré la défaite ». C'est dire que l'inattendue débâcle marocaine en Egypte semble coller aux basques du RNI, depuis la sortie hasardeuse de son ministre à la Jeunesse et des sports. En effet, trois jours après l'élimination surprise face à la très modeste sélection du Bénin, Rachid Talbi El Alami avait prétendu, devant les députés de la Chambre des représentants, que Hakim Ziyech, excédé par les critiques qu'il a reçues, « envisage de prendre sa retraite international » et qu'en bon ministre de tutelle, il a « tenté de le joindre par téléphone à 23 reprises« , sans que la pépite de l'Ajax Amsterdam ne daigne répondre. Pour aggraver son cas, le responsable gouvernemental a justifié le ratage du penalty dans les toutes dernières secondes de la partie par un « coup du sort« , avançant que Ziyech aurait été victime du « mauvais œil », tout en liant la campagne médiocre des hommes d'Hervé Renard au « destin« . Samedi dernier, c'était au tour du Bureau politique de la formation de défendre son ministre, démenti et couvert de ridicule par le principal concerné sur sa page Instagram et par une partie de la classe politique marocaine, en dénonçant ce qu'il a considéré comme une « exploitation politique du sport ». Lire aussi: Quand Ziyech recadre le ministre de la jeunesse et des sports