Tous ceux qui ont vécu ou assisté de loin à l'une des opérations du vol à l'arrachée restent stupéfaits par la manière avec laquelle ces jeunes agissent. Tout est exécuté avec une rapidité exemplaire au point que même les motobécanes que les voleurs enfourchent ressemblent, dans leur lancement, à des fusées. Chaque opération est en elle-même un éclair. Quatre malfrats ont été coincés en flagrant délit. Le 13 mai, vers 19 H 30, sur le boulevard de la Gironde, une dame marchait paisiblement. F. Latifa allait se retrouver en une fraction de seconde allongée sur la chaussée, le bras tordu, sans sac à main. Le spectacle est devenu habitude chez les Casablancais sauf que, cette fois-ci, des éléments de la police montée de l'arrondissement Mers Sultan rodaient dans les alentours. Ils sont parvenus à coincer les malfrats qui enfourchaient une Peugeot 103. Driss Nachat et Moussa El Kich nés respectivement en 1979 et 1980. Conduits au commissariat de police, avec le sac à main qu'ils venaient d'arracher, ils ont commencé à déblayer. Driss et Moussa ont avoué 18 autres opérations de vol à l'arrachée que la police judiciaire a réussi à identifier grâce aux plaintes déposées par les victimes. D'ailleurs, Latifa, leur dernière victime, ramènera un certificat médical d'une incapacité de 25 jours et une autre dame, Lalla Halima. Celle-ci a déclaré avoir été victime d'un vol à l'arrachée le 29 avril lorsqu'elle s'apprêtait à ouvrir la malle arrière de sa voiture. Les deux jeunes enfourchaient un scooter de couleur grise. Driss et Moussa ont été sortis des geôles du commissariat et Halima les a reconnus du premier coup d'œil. Driss et Moussa avoueront ce forfait aussi. Ils devaient passer aux détails de toutes les opérations qu'ils ont commises pour dire qu'ils se sont débarrassés d'une mobylette sur un boulevard de Casablanca parce qu'elle était repérée dans le quartier. Quant au scooter gris, ils l'ont vendu pour ne garder que la Peugeot 103 au moteur gonflé. Ainsi, la vitesse limite passe de 60 à 100 km/H. Driss et Moussa ont également avoué qu'ils se partageaient l'argent du butin après chaque opération mais ont nié connaître l'adresse des receleurs à qui ils écoulaient téléphones portables, chaînes et gourmettes ainsi que divers bijoux en or. Sept opérations de vol Dans la même semaine, la même brigade a procédé à l'arrestation d'un certain Ayoub, né en 1984, élève de son état. Il venait d'arracher, le 12 mai, vers 13 H 30 mn, un sac à main à une dame qui marchait dans une ruelle de Derb El Kabir. Passant aux aveux, il étalera 7 opérations de vol à l'arachée commis avec la complicité d'un certain Abderrazak. Les deux malfrats opéraient sur un scooter bleu. Abderrazak, sachant que son complice a été arrêté, a préféré se présenter à la police pour bénéficier par la suite des circonstances atténuantes. Les quatre malfaiteurs ont été déférés devant la justice pour vol à l'arrachée, vol avec violence et association de malfaiteurs. Quant aux victimes, beaucoup n'ont pas répondu à la convocation de la police. Ainsi, la procédure est restée ouverte pour complément d'enquête.