Dans le domaine de l'offshoring, l'Oriental ne compte pas être en reste. La région, il est vrai, dispose d'un excellent potentiel dans le domaine linguistique. N'est-ce pas par Oujda, à la frontière avec l'Algérie, que la France avait choisi de commencer son entrée pendant la période du protectorat ? C'est d'ailleurs ce qui explique encore aujourd'hui que les Oujdis ont une facilité certaine à s'exprimer en Français, malgré la politique d'arabisation et malgré le peu de touristes que compte la ville. Oujda a la réputation d'avoir fourni au Maroc de grands intellectuels francophones. De plus, du fait de sa proximité avec l'enclave espagnole de Melilla dont le port jouxte celui de Nador, l'Oriental a également de solides potentialités hispanophones. C'est dire que la région possède toutes les ressources nécessaires pour s'imposer comme un véritable pôle pour les centres de services et concurrencer Casablanca, Rabat et Marrakech sur le marché français, et Tanger sur celui Espagnol. "Il y a quelques positions à prendre", explique modestement Mohamed Brahimi. Cependant, il fallait d'abord attendre l'offre marocaine dans le domaine de l'offshoring avant de mieux concrétiser au niveau régional. Oujda entend offrir des postes dans les métiers de l'informatique, dans celui des prestations informatiques en plus de celui des call centers. Aujourd'hui deux promoteurs sont déjà intéressés, alors que deux centres de services sont déjà en fonction. 500 nouvelles positions seront créées par SQLI l'un des plus sérieux concurrents de Cap Gemini dans le développement d'applicatifs informatiques, c'est-à-dire de logiciels. L'arrivée de SQLI est rendue facile par la coopération qui se profile avec l'Ecole nationale des sciences appliquées d'Oujda (ENSAO), qui met désormais sur le marché du travail une cinquantaine d'ingénieurs par an. Le promoteur de SQLI, lui-même, est un fils d'Oujda. Il est, mieux que quiconque, conscient de l'importance de développer ce créneau. Il reste que l'Office national de la formation professionnel doit se hâter pour ne pas rater le coche dans la région. Le potentiel existe car, les ressources humaines possèdent déjà les prédispositions à développer le créneau. Cependant, il faut concevoir une formation identique à celle qui est déjà dispensée à Casablanca et qui sera en mesure de mettre sur le marché les compétences les mieux adaptées.