L'Office national de l'eau potable mène une bataille sur plusieurs fronts dans la région. D'une part, il lui faut pérenniser l'approvisionnement en eau potable. D'autre part, il doit améliorer le taux d'accès à cette denrée indisponsable pour le porter à un nouveau proche de 100%. Sur le premier chantier, il y a lieu de remarquer que l'approvisionnement en eau potable se fait actuellement à partir de la nappe aquifère qui est fossile. C'est cette même nappe qui alimente également certaines villes algériennes. Les sollicitations intenses font que la pérennité de la nappe est sérieusement mise en doute. Par conséquent, il faut se tourner vers d'autres ressources. L'Onep doit ainsi solliciter les eaux de surface disponibles à partir des barrages de Hassan II, Mohammed V et le barrage tampon de Mechar Hamadi. L'Office devra dégager quelque 750 millions de dirhams pour mener à bien ce projet. Cela permettra de construire une station de traitement et d'assurer l'acheminement de la production sur 98 km vers Oujda et 34 km vers Taourirt, ainsi que 4 stations de reprises. "Cela permettra de couvrir les besoins de la région dans les vingt ans à venir ", explique Boubker Bounor, chef de la division développement à l'Onep d'Oujda. Par la même occasion, l'ONEP construira 52 km de ligne électrique. La mise en service est prévue ce mois de septembre 2006. Concernant le monde rural d'importants investissements sont prévus afin de porter le taux d'accès à l'eau potable à un niveau proche de l'urbain. Pour Oujda-Angad, 144 millions de dirhams seront investis afin de porter le taux d'accès de 46% à 95%, dans les trois prochaines années. A Taourirt, ou le taux d'accès est de 85%, l'ONEP promet d'offrir au monde rural un taux de 92%, sur la même période. La région étant montagneuse, la tâche n'en est que plus ardue. C'est pourquoi une enveloppe globale de 106 millions de dirhams sera nécessaire. Ensuite arrive Berkane où il ne reste que la partie de Saïdia, puisque toute la zone est déjà sécurisée, assure les responsables de l'ONEP. Les importants projets touristiques avec trois golfs constituent un vrai défi pour l'ONEP. Il faut par conséquent investir 172 millions de dirhams avant l'été 2007. les travaux sont en cours et cela permettra d'alimenter la station balnéaire. En parallèle, un autre investissement permettra de renforcer l'alimentation de la ville de Saïdia proprement dite, pour faire face à la demande saisonnière. Car, il faut rappeler que si la population de l'hiver ne dépasse pas 6000 habitants, entre le 15 juillet et le 31 août, elle atteint facilement 200.000 habitants. C'est pourquoi des dispositions particulières s'imposent. A Nador, il y a un renforcement de l'alimentation en eau potable. L'Onep veut doubler la capacité qui passera de 420 à 840 m3/s. cela nécessitera un investissement de 170 millions de dirhams à l'horizon de mars 2007. Au niveau du monde rural, ce sont 444 millions de dirhams qui devront être investis afin de porter le taux d'accès de 54 à 92% , dans les trois années à venir. A Jerada, également ce sont les mêmes ambitions, visant à porter l'accès à l'eau potable dans le monde rural de 85% à 90% avec un investissement de 36 millions de dirhams. Alors qu'à Figuig, une enveloppe de 36 millions de dirhams permettra de passer de 40 à 90%. Concernant l'assainissement, l'ONEP Oriental a mis en place un programme très ambitieux pour 24 centres urbains. Les études de réalisation sont en cours, mais les responsables savent d'emblée qu'il faudra dégager quelque 1,1 milliard de dirhams.