Les cadets, à ce qui paraît, auraient leur part dans la formule annoncée. Ils ont, de ce fait, droit de cité à l'instar de leurs homologues juniors à qui nous avions réservé le dernier « Parallèle». Il va sans dire que c'est là une étape d'une importance cruciale dans la pratique du football. C'est une catégorie transitoire entre l'enfance et l'âge mûr, footballistiquement parlant. Encore faut-il que les responsables nationaux du ballon rond, à quelque niveau que ce soit en soient conscients. Que de gosses assurément surdoués en tant que poussins et minimes, ont fait les frais d'un désintérêt déconcertant et d'une incompétence criarde dès qu'ils ont eu à s'initier à la compétition proprement dite, et à l'assimilation des schémas tactiques et autres systèmes de jeu notamment. C'est que, le plus souvent, ils sont confiés à des encadreurs sans aucun bagage les prédisposant à s'acquitter d'une mission aussi noble, aussi délicate, si ce n'est celui d'avoir si bien que mal évolué comme joueur. «Atout» dont certains anciens généralement forts en gueule, font un précieux moyen de pression, arguant qu'ils avaient « tout donné, tout sacrifié » pour le club et que, de ce fait, ils sont, sans contexte, prioritaires méritant que le club leur assure une rente viagère et tant pis si c'est aux dépens des jeunes, quand bien même cadets soient-ils. Certes, il y a de rares exceptions, mais elles sont plus que tous les autres, victimes de tout un système. Un non- système plutôt. Parlons-en. S'est on soucié jusqu'ici comme il se doit du sort réservé aux cadets ? D'une formule de championnat en bonne et due forme, leur permettant de se confirmer, d'évoluer et d'avoir le plus de matchs dans les jambes ? Quand on s'y est risqué, cela frisait plutôt le ridicule. Les cadets de quelque club bénéficiant de quelques estimables privilèges, étaient par exemple appelés à affronter leurs homologues ou supposés l'être représentant quelques clubs démunis, privés de tout : de l'équipement, jusqu'au transport en passant par l'encadrement… C'est ce qui faisait dire au regretté Hassan Hirs, ex-Wydad et ex-Raja, quand il avait à s'occuper des cadets chez les Verts . « Je dois peut-être bomber le torse. Je dois être sûrement le meilleur entraîneur sur terre. Je viens de gagner aujourd'hui 15 à 0, la semaine dernière c'était 9 à 0 et on va sûrement faire des ravages pour le prochain match…C'est un sacré problème. J'ai des jeunes qui se prennent pour des superstars. Comment leur faire comprendre que ces matchs ne doivent pas servir de référence par ce qu'il n'y avait pas d'adversaire en face, alors que je leur ai toujours répété qu'il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire ». Pauvre Hassan Benabicha qui vient de se voir confier le onze national cadets. La détection et la sélection ne sont que le prélude d'un travail des plus ingrats. Quant à Saïd Chiba, il a dû sentir le coup et a préféré claquer subitement la porte.