M. Bourita reçoit le ministre comorien des AE, porteur d'un message du Président Azali Assoumani à SM le Roi    Sahara : de l'autonomie négociée à la souveraineté imposée, le Maroc à la croisée des chemins    Les séquestrés de Tindouf    L'Institut judiciaire de Dubaï et l'Institut supérieur de la magistrature du Maroc scellent un accord de coopération juridique    Bourse : le MASI freine sous pression technique, mais garde le cap    Sophia Koukab : "L'IA ne doit pas rester l'apanage des métropoles"    Le Groupe Vicenne obtient le visa de l'AMMC pour son introduction en bourse    La nouvelle usine marocaine de matériaux pour batteries érigée par le groupe chinois Tinci sera à vocation internationale, selon le rapport de suivi    La FAO révèle la surexploitation des poissons au large du Maroc et en Afrique de l'Ouest    Le Maroc au 16e rang d'un classement mondial sur la transition vers le véhicule électrique    Opération Marteau de Minuit : l'action anticipatoire contre le régime nucléaire et terroriste iranien    Restaurateurs touristiques : Imane Rmili reconduite a la tête de la fédération nationale    Abdellatif Hammouchi appelle à une mobilisation nationale face aux crimes contre la richesse forestière    Festival Gnaoua: les moments forts de la 26e édition    Festival Gnaoua d'Essaouira : promesses renouvelées et failles répétées lors de l'édition 2025    Les Lions de l'Atlas dans le viseur des cadors de Serie A    Coupe du monde des clubs : Voici le programme de ce lundi    Mondial des clubs: Manchester City domine Al Ain et valide son billet pour les huitièmes    Revue de presse de ce lundi 23 juin 2025    Évasion fiscale et avoirs non déclarés à l'étranger : Des hommes d'affaires marocains dans le viseur de l'Office des changes    Jugements ignorés et pots-de-vin exigés : Des communes sous le coup d'enquêtes administratives    Le 51e Conseil des ministres des AE de l'OCI souligne les efforts du Roi au profit de l'Afrique    À Mawazine, Nancy Ajram "snobe" les symboles nationaux marocains    Faux document, vraies complicités : intox algérienne sur fond d'Iran    Guterres "gravement alarmé" par les bombardements américains sur l'Iran    Iran-Israël-USA : les pays arabes "préoccupés", appellent à la retenue    Youssef Maleh quitte Empoli et retourne à Lecce    Le paradoxe marseillais autour d'Azzedine Ounahi    Sans Al Adl wal Ihsane, Rabat a accueilli une marche de solidarité avec l'Iran    Wydad Casablanca exits FIFA Club World Cup after defeat to Juventus    Protests erupt in Spain over Moroccan man's death at hands of police    Without Al Adl wal Ihsane, Rabat holds solidarity march for Iran    Coupe du trône de football : La RS Berkane rejoint l'Olympic Safi en finale    Coupe du trône de basketball (demi-finale aller) : Le FUS Rabat bat l'Ittihad Tanger    Désintox : Des comptes X algériens publient un «document secret» sur des «officiers marocains tués en Israël»    Mawazine 2025 : OLM Souissi chavire sous les beats de 50 Cent    Mawazine 2025: Mounim Slimani, l'étoile tangéroise qui réinvente la pop arabe    Le Maroc figure modestement dans le classement QS 2026 des universités mondiales    Une tribune du stade 5-Juillet s'effondre à Alger, causant la mort d'un spectateur    Des députés du parti belge "Mouvement Réformateur" plaident pour la reconnaissance par Bruxelles de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et soutiennent l'ouverture d'une représentation économique à Dakhla    Le Wydad de Casablanca au Mondial des Clubs : une participation terne qui interroge l'entraîneur, la direction et ternit l'image du football marocain    Le Maroc envisage de participer à la reconstruction des territoires rendus à l'autorité nationale azerbaïdjanaise    Trafic international de cocaïne déjoué à Guerguerate : saisie de près de cent kilogrammes dissimulés dans un camion de transport    Le premier épisode de la saison 9 de l'émission "The Chinese Restaurant" met en lumière les atouts touristiques du Maroc    (Vidéo) Makhtar Diop : « La culture est une infrastructure du développement »    Rita, 4 ans, fauchée sur la plage : l'émotion grandit, la justice interpellée    De Saddam à Khamenei, la mal-vie des partis marocains qui soutiennent l'Iran    Gnaoua 2025 : Ckay ou lorsque l'Emo afrobeat s'empare d'Essaouira    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abbas Lemsaâdi : Premier assassinat politique du Maroc indépendant
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

L'un des pionniers de la résistance et de l'Armée de Libération nationale dans le Rif, Abbas Lemsaâdi, originaire de Ouarzazate, résistant à Casablanca a installé son quartier général dans le Rif et se proposait de poursuivre la lutte dans le nord et l'oriental jusqu'à l'indépendance totale de l'ensemble des pays du Grand Maghreb.
Assassiné en juillet 1956, sa mort commanditée à partir de la direction de l'Istiqlal à Rabat coiffée par un certain Mehdi Benbarka, est le premier grand acte de règlement de compte et d'assassinat politique au Maroc. Portrait d'un révolutionnaire sacrifié.
De son vrai nom Mohamed Ben Abdallah Lemsaâdi, il était plutôt connu par son nom de guerre : Abbas Lemsaâdi, l'homme qui sera plus tard, le chef incontesté de la résistance et de l'Armée de Libération dans le nord du Maroc, en particulier dans la zone du Rif et l'oriental. Il était pourtant originaire de la région de Ouarzazate et faisait partie des quatre leaders de la direction de ce mouvement, dont le but était encore plus vaste puisqu'il s'agissait à l'époque de la libération de l'ensemble du Grand Maghreb arabe.
Compagnon de Boudiaf et Larbi Ben Mhidi
Un poste de commandement au sein duquel siégeaient deux marocains : Abdallah Senhadji et Abbas Lemsaâdi aux cotés de leurs compagnons algériens Mohamed Boudiaf et Larbi Ben M'hidi.
Mais, c'est à Casablanca, qu'Abbas Lemsaâdi fera ses toutes premières armes sous la direction des compagnons de feu Mohamed Zerktouni. Il était aussi parmi les militants les plus actifs du parti de l'Istiqlal au niveau de Casablanca.
Arrêté par les forces d'occupation française en 1952 dans la vague de répression et d'arrestations ayant suivi les manifestations ouvrières déclenchées à la suite de l'assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hachad, il rejoindra le nord du Maroc, juste après l'annonce de la mort de Feu Mohamed Zerktouni. Dès son installation dans le Rif, il se consacra totalement à la lutte armée contre le double colonialisme, espagnol dans le nord et dans le Rif et français dans l'oriental, pour mieux appuyer la lutte pour l' indépendance, qu'engageait déjà le peuple algérien de l'autre coté de la frontière.
La sincérité qui coûte trop chère
Abbas Lemsaâdi était d'abord connu en tant que militant sincère et tout à fait désintéressé, un révolutionnaire exigeant avec lui même et intraitable avec les autres. Sérieux dans son action et dans ses relations humaines. Beaucoup de ceux qui l'ont connu de près, affirment encore aujourd'hui, que son caractère hyper sérieux et sa droiture à toute épreuve, étaient peut-être à l'origine de tous les malheurs et des épreuves qu'il a endurés, notamment avec certains de ses compagnons d'armes.
Tous ses proches précisent également que Abbas Lemsaâdi était un chef totalement autonome, indépendant dans sa façon d'agir, d'exprimer son point de vue et d'expliquer ses attitudes. Il avait à ce titre eu des contacts réguliers avec Mehdi Benbarka à Rabat, loirsque celui-ci, assumait la responsabilité au plus haut niveau, au sein de la direction du parti de l'Istiqlal. Il avait surtout sollicité le soutien de la direction du parti, pour lui apporter les armes et la logistique nécessaire, susceptibles de lui permettre de poursuivre sa guerre sainte jusqu‘à la libération de tout le Maghreb Arabe .
La rupture avec Benbarka
Face aux hésitations et aux atermoiements d'un Mehdi Benbarka, beaucoup plus préoccupé par les retombées politiques de la poursuite de la résistance dans le nord, Abbas Lemsaâdi finira par se révolter, alors que Benbarka excédé par son refus de respecter la discipline du parti, finira lui aussi par lâcher : «Vous êtes des révolutionnaires, nous sommes des politiciens. Chacun a ses raisons que la raison n'a pas».
A partir de ce différend, le fossé ne cessera de se creuser entre les deux hommes. Abbas Lemsaâdi choisira alors de faire cavalier seul, de s'éloigner définitivement de tout ce qui est action partisane et des hommes politiques dans leur ensemble. Il se définissait dès lors, comme un authentique guérillero au service de la libération de l'ensemble des pays du Maghreb. Il continuait alors à recruter des volontaires au service de sa cause, à travers les montagnes du Rif et de tout l'Atlas marocain.
C'est principalement pour cette raison, que de nombreux résistants et militants marocains de l'époques, n'étaient pas surpris d'apprendre, au soir du 8 Juillet 1956, quelques mois à peine après la proclamation de l'indépendance marocaine, que Abbas Lemsaâdi a été assassiné et que l'auteur s'appelait tout simplement feu Karim Hajjaj, qui fut entre autre un militant de l'UMT, président de la section Football du Raja et avant tout, un résistant notoire de Casablanca. Tout le monde savait qu'il agissait pour le compte de l'Istiqlal et de sa branche armée, dirigée par Fquih Mohamed Basri et Mohamed Bensaid Ait Idder, les deux principaux hommes de mains de Benbarka.
Le premier règlement de compte
Quelles que soient les raisons mystérieuses de cet assassinat, que son auteur Karim Hajjaj avouera devant feu le roi Hassan II, il n'en reste pas moins qu'il s'agissait ce jour-là, du tout premier grand assassinat politique dans l'histoire du Maroc indépendant. Karim Hajjaj ne sera pas pour autant poursuivi et jugé, au même titre que ses commanditaires. Tout le monde semblait considérer cette mort comme une résultante normale. Un simple règlement de compte entre compagnons de lutte.
Juste après l'assassinat de Abbas, l'Armée de libération sera tout simplement démantelée. Ses principaux chefs vont, pour la plupart, rejoindre les rangs des Forces Armées Royales, alors que les amis fidèles de Lemsaâdi n'avaient d'autres choix que d'observer le silence. Le silence que docteur Abdelkrim El Khatib, Mahjoubi Aherdane, Abdallah Senhdji, Houcine Berrada, El Ghali Laraki, Said Boinailat, Mehdi Benaboud et autre Hassan Laârej, ses co- légionnaires du mouvement de résistance n'ont pu briser, malgré toutes les actions entreprises pour transférer le corps de Abbas Lemsaâdi de la ville de Fès vers la région du Rif.
Abbas Lemsaâdi restera dans le cœur de ses compagnons et de ses disciples, comme un authentique leader, un chef guerrier et un militant convaincu en l'union inéluctable des peuples du grand Maghreb.
Prochain article :
Cheikh Abou Chouaib Doukkali
Combattre le charlatanisme par la religion


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.