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Abderrahim Bouabid : Une Icône marocaine
Publié dans La Gazette du Maroc le 30 - 10 - 2006

Une Icône marocaine, Abderrahim Bouabid l'a bel et bien été et à plus d'un titre : résistant de la première heure, chef de file de la gauche progressiste et social-démocrate, leader de l'Istiqlal, puis de l'UNFP et de l'USFP, ministre dans les premiers gouvernements de l'Indépendance en charge de l'Economie et des Finances. C'est son action fondée sur la réconciliation, la sagesse et le dialogue qui balisera finalement le chemin devant l'avènement de l'alternance réalisée près de dix ans après sa disparition : un itinéraire à revisiter.
Ceux qui l'ont connu de très près affirment d'emblée que sa carrière politique était à la fois exemplaire et fort édifiante pour les générations de jeunes militants nationalistes qui ont grandi avec lui. D'autres ajouteront volontiers qu'“autant il était doué, autant il était chanceux”. Tout au moins, il était plus chanceux que nombre de ses compagnons de route. Toujours est-il que feu Abderrahim Bouabid a toujours bénéficié d'une affection particulière, d'une grande sympathie et d'un charisme certain auprès de ses aînés et pères fondateurs du nationalisme marocain.
R'batis et Fassis impressionnés par le jeune Slaoui.
Ce jeune Slaoui, entreprenant et ouvert avait une bonne image aussi bien à Rabat auprès de feu Hadj Ahmed Balafrej qu'auprès des Fassis et à leur tête le Zaïm istiqlalien, feu Allal El Fassi. Alors qu'il était encore un simple jeune militant istiqlalien issu de la base et membre de plusieurs commissions de travail du parti dont notamment la fameuse commission politique fondée dès les années trente, il eut l'occasion de siéger avec les principaux leaders : Allal El Fassi, Mehdi Ben Barka, Ahmed Balafrej, Aboubakr Kadiri, sans oublier le chef de la résistance dans le nord feu Abdelkhalek Torrès qui les rejoindra quelques années plus tard.
Des réunions que suivaient de près feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et son Prince Héritier Moulay El Hassan.
Au fil des années, il consolidera sa position au sein du parti et fera rapidement son entrée au bureau politique. En effet, outre l'organisation et la coordination de l'action de la résistance nationale contre l'occupation franco-espagnole, Abderrahim Bouabid sera, quelques années plus tard, l'un des principaux négociateurs marocains à Aix-Les-Bains en 1955. Des pourparlers qui avaient réuni les fins politiciens marocains dont notamment Ahmed Réda Guédira, Ahmed Balafrej, Ahmed Cherkaoui, Mohamed Hassan El Ouazzani… Des négociations qui conduiront à l'indépendance nationale proclamée juste après le retour d'exil du libérateur de la Nation feu Mohammed V.
Ministre de l'Economie et des Finances
Dès les premières années de l'Indépendance, Abderrahim Bouabid se distinguera en particulier par ses qualités d'homme de droit, de juriste avisé, et d'orateur convaincant et hautement prolifique.
Une forte personnalité qui lui permettra de tenir une bonne place au sein des premiers gouvernements de M'barek El Bekkai en 1955 puis dans le cabinet d'Ahmed Balafrej et enfin dans le gouvernement dit progressiste de Abdallah Ibrahim. C'est lui qui enclencha en effet les premières mesures économiques et les grandes décisions stratégiques du Royaume en matière d'économie et de finances.
Mieux encore, Abderrahim Bouabid est aussi l'un des premiers ambassadeurs du Maroc en France. Un séjour parisien qui lui avait permis d'œuvrer pour effacer les souvenirs de la confrontation entre les deux pays dans les années cinquante et l'inauguration d'une nouvelle ère fondée sur l'indépendance dans le cadre de l'amitié, la coopération et le respect mutuel.
De scission en scission
On retrouvera également Abderrahim Bouabid parmi les principaux artisans de la scission du parti de l'Istiqlal et membre de la commission d'organisation du premier congrès de l'UNFP (Union nationale des forces populaires) aux côtés des pionniers du courant de gauche que furent Mahjoub Benseddik, Abdellah Ibrahim, Abdelkrim Benjelloun, et bien évidemment ses alliés stratégiques Mehdi Ben Barka et Fquih Basri.
Même si le départ de Abderrahim Bouabid avait profondément attristé la direction de l'Istiqlal et notamment le Zaïm Allal El Fassi qui voyait déjà en lui l'un de ses successeurs potentiels, Abderrahim Bouabid gardera une place particulière dans les cœurs des militants nationalistes et de tous les jeunes Marocains qui ont eu l'occasion de le côtoyer à cette époque.
Et tandis que ses camarades ont choisi, dans les années soixante, de s'opposer frontalement au régime avec l'exil de Ben Barka, Fquih Basri et avec eux des centaines d'anciens résistants réfugiés notamment en Algérie, Abderrahim Bouabid choisit de rester au Maroc et de faire de son mieux pour garder intactes ce qui restait encore du patrimoine de l'UNFP. Avocat des militants Ittihadis dans les différents procès politiques qui se sont succédés au Maroc tout au long des années soixante notamment à Marrakech, Casablanca, Kénitra et Rabat, Abderrahim Bouabid sera l'un des principaux animateurs de la première «Koutla Démocratique» à la fin des années 70, puis s'engagera dans une alliance stratégique USFP-Istiqlal dans la foulée de la nouvelle scission provoquée au sein de l'USFP et l'émergence de l'actuel courant social-démocrate dont les principaux chefs s'appelaient Abderrahim Bouabid, Omar Benjelloun et Mohamed Elyazghi.
Emprisonné à Missour pour son opposition au référendum au Sahara
Même s'il bénéficiait de l'estime de feu le Roi Hassan II, Abderrahim Bouabid sera aussi parmi ceux qui vont être arrêtés et emprisonnés dans les années 80. Juste après l'acceptation par le Maroc du principe du référendum d'autodétermination au Sahara, Abderrahim Bouabid ne manquera pas de manifester sa désapprobation et rappellera haut et fort qu'il s'agissait d'une «violation flagrante de la Constitution marocaine et que c'était au peuple de décider s'il acceptait ou non une décision qui pouvait s'avérer hautement préjudiciable pour l'unité et la cohésion nationales. Il sera immédiatement arrêté et emprisonné pendant plusieurs mois à Missour, lui, qui était pourtant ministre d'Etat dans le cadre du conseil ministériel élargi formé par feu Hassan II dans les années 80 lorsque l'Algérie et le Polisario avaient multiplié les attaques meurtrières contre les positions des FAR au Sahara.
Homme de bon sens et de sagesse, défenseur du pluralisme et de la démocratie, résistant de la première heure et volontaire de la glorieuse Marche verte pour la libération du Sahara, avocat de l'Indépendance authentique, de la justice et militant pour une meilleure répartition des richesses nationales.
Tel était l'itinéraire de Feu Abderrahim Bouabid, une vie entière sacrifiée au service du Maroc jusqu à sa mort en 1992 après une longue maladie. Une journée mémorable dans l'histoire du Maroc lorsque des dizaines de milliers de Marocains de toutes les tendances politiques avaient tenu à lui faire des adieux historiques à Rabat, témoignant toute la considération qu'ils avaient pour cet homme d'Etat resté fidèle à ses principes.
A l'inverse de tous ses grands co-légionnaires, Abderrahim Bouabid était resté un homme de dialogue et de persuasion opposé aux actions violentes et à toutes les formes d'extrémisme.C'est en grande partie grâce à ces qualités que le parti des Forces Populaires mené par son successeur et ami, Abderrahman El Youssoufi, a pu couronner sa longue marche en beauté en pilotant la transition démocratique en 1999 et qu'il continue encore d'en tirer de précieux dividendes en devenant, l'une des principales composantes de la majorité gouvernementale dirigée aujourd'hui par Driss Jettou.
Traduit de l'arabe par
Omar El Anouari


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