Détenant un portefeuille d'enseignes consistant, BCF Group investit à tour de bras dans le secteur de la franchise. Dans le pôle immobilier, le holding compte s'attaquer courant 2007 au moyen et haut de gamme. Dans ses objectifs immédiats, des centres commerciaux ou d'affaires où le mètre carré ne sera pas inaccessible aux investisseurs. Building, Communication and Franchising, plus connu sous ses initiales BCF Group est un touche-à-tout. En dépit de sa création récente, le holding que dirige Abdelwahed Bencherif lancera entre décembre 2006 et le premier trimestre 2007 une série d'enseignes internationales au Maroc. Certaines ont déjà pignon sur rue à Casablanca. Au moins le groupe BCF aura dans son portefeuille avant la fin de l'année 2007 une huitaine de noms. C'est Eléphant Bleu, 5 à Sec, Bricorama, Rent.Car, Furla, Cuisines Plus, Caroll, Franck Provost. Quant au cas spécifique de Marionnaud, Adil Atta responsable Communication du groupe, parle de partenariat. «Marionnaud n'est pas une franchise. Marionnaud à l'international est en joint-venture avec le président du groupe BCF», souligne-t-il pour lever l'équivoque. Ouverture en cascade À partir du dernier mois de l'année en cours, les ouvertures d'enseignes de BCF Group vont se succéder les unes après les autres. Caroll qui est spécialisée dans le prêt-à-porter féminin haut de gamme ouvrira en même temps ses deux premiers magasins entre décembre 2006 et le début du premier trimestre 2007 au Méga Mall de Rabat et au Sandhi Mall de Casablanca. La troisième boutique de Caroll élira domicile au tout début de l'année 2007 à la Marina d'Agadir. À la même période, c'est-à-dire en décembre 2006, Furla fera de même au Mega Mall et en 2007 à Marrakech. Quant à Cuisines Plus, il y a onze mois déjà que cette enseigne opère à Casablanca. Un deuxième magasin est prévu sur Marrakech. 5 à Sec, le spécialiste du pressing ouvrira bientôt ses portes au Gandhi Mall. Pour Rent a Car le spécialiste de la location courte durée en France, le groupe envisage des ouvertures en aéroports ainsi que des agences de proximité au niveau des grandes villes. Quant à Bricorama, BCF Group est en négociation avec Marjane pour l'implantation des magasins. Pourtant, eu égard à la présence des produits de même qualité importés par d'autres enseignes, BCF Group ne semble pas craindre la concurrence. Loin s'en faut. «Sur le marché, nous n'allons pas opérer comme les autres marques. Au Maroc, tous les groupes se positionnent sur un seul secteur ou segment. Cela peut être de l'habillement ou du bricolage. Notre différence vient du fait qu'on rassemble un ensemble de franchises dans différents secteurs. Autrement dit, on essaie d'avoir des franchises multisectorielles», souligne Inje Oueslati, directrice marketing de BCF Group. Pour réussir ce positionnement stratégique sur le marché, BCF Group estime qu'il fera la différence en introduisant des enseignes comme 5 à Sec qui ont un positionnement à l'international assez intéressant. «Sur cette niche, nous n'avons aucun concurrent direct. Certes, il y a des indépendants, mais encore aucune enseigne organisée en franchise dans le pressing. Ce qui représente un atout de taille», ajoute Inje Oueslati. La même remarque est valable pour Eléphant Bleu dont le holding détient la carte en tant que master franchisé. «Au Maroc, il y a du lavage automatique mais pas en termes de self-service, c'est ce que Eléphant Bleu apportera au marché marocain comme valeur ajoutée par rapport à l'existant», poursuit-elle. Stratégiquement parlant, là où le top management du groupe n'est pas disert, c'est la future localisation de certaines enseignes dans les principales villes. «En France, par exemple, il est possible de développer son concept en dehors des villes, dans les banlieues. Au Maroc, on n'a pas atteint encore ce niveau», ajoute Inje Oueslati. Développer des zones commerciales Parmi les trois pôles qui constituent BCF Group, celui de l'immobilier est assurément le plus important. «C'est le plus important pour nous puisque c'est le plus pérenne. Il nous permet de réinvestir sur les autres pôles qui sont la franchise et la communication», avance Adil Atta. Pour l'heure, BCF Group est en phase d'acquisition de terrains. Selon une source proche du groupe, on annonce qu'avec l'aide des partenaires et des banques que le groupe cherche à investir dans des projets touristiques dans le Nord-Est du pays. En ce qui concerne le développement des zones commerciales, BCF Group s'y attelle déjà. «L'objectif est de faire évoluer aussi cette niche vers des centres beaucoup plus accessibles. Cela peut être des centres d'affaires ou commerciaux», rapporte la même source. Concrètement, en sept mois d'existence, le Groupe BCF se penche sur la réalisation d'une plate-forme. Les études sur ce projet sont, dit-on, presque bouclées. La plate-forme sera lancée courant 2007. La cherté du foncier donc de l'acquisition des centres d'affaires ou commerciaux pesant lourd dans l'implantation des enseignes au Maroc, a-t-elle donné des idées au BCF Group ? «Si on veut atterrir dans une localité, on a envie d'acquérir des locaux dans des zones stratégiques. Or, elles sont excessivement chères dans des villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech», remarque Adil Atta. Et de se poser la question : comment allez-vous faire pour gagner quand vous achetez des locaux dans des zones où le mètre carré est hors de portée ? Si toute enseigne a sa stratégie d'implantation selon la cible qu'elle vise, il faut reconnaître que la cherté du foncier est décriée par tous les opérateurs. On indexe du doigt le phénomène de spéculation qui handicape les projets et empêche les investisseurs à respecter leur plan de développement initial. Seul le développement des zones commerciales permettra de transcender cette problématique.