Certains le trouvent trop turbulent, d'autres un peu «populiste» ou «démagogue» sur les bords, mais lui, Mohamed Ziane, n'en a cure, persuadé du militant et patriote qu'il est, prêt à «mourir pour son pays» quelles qu'en soient les conditions. En réalité, le leader du parti marocain libéral, brillant avocat et ancien ministre des droits de l'homme qui avait osé démissionner pour protester contre les abus constatés pendant la fameuse campagne d'assainissement de 1996, ne va pas par quatre chemins. Non seulement Me Ziane a magistralement répondu à toutes les «attaques» pendant l'émission Hiwar, mais il s'en est sorti plutôt bien en séduisant et convaincant les téléspectateurs nombreux à le créditer d'un franc-parler peu commun, d'un courage politique en évoquant les «dérapages» du système de gouvernance, avant de révéler «crûment» quelques vérités pas toujours bonnes à dire. C'est vrai qu'avec pareil style frisant «l'insolence» et pouvant paraître quelquefois «choquant», le bâtonnier de Rabat a su remettre les pendules à l'heure de la confrontation politique «pure et parfaite» entre majorité et opposition. N'hésitant pas à épingler les «failles» du gouvernement, il aura fallu tout le talent juridique de notre personnage pour mieux apprécier le grand bond démocratique réalisé par nos institutions en citant notamment l'exemple d'un conseil constitutionnel «boudant» la majorité gouvernante. Au fait, il serait difficile d'imaginer un champ politique national sans un Ziane qui apporte sa science de la critique, sa vivacité, de la polémique et une spontanéité que n'a d'égale que sa sincérité quand il déclare être prêt à tout pour le bien de son pays.