Berne assure l'absence de toute représentation officielle du polisario sur ses terres    Rabat et Washington renforcent leur coopération militaire    Trois projets de décret au menu du Conseil de gouvernement    Bourse de Casablanca: Ouverture dans le vert    Aïd Al-Adha: l'offre en cheptel ovin et caprin estimée à 7,8 millions de têtes    Barid Al-Maghrib : émission spéciale de deux timbres-poste célébrant les relations d'amitié maroco-roumaine    Industrie : Lancement du programme «She Industriel» pour booster l'entreprenariat féminin    Avec le Gitex, le Maroc se positionne en pôle numérique régional    Gaza : plus de 810.000 personnes ont fui Rafah en deux semaines    Italie: Des dizaines de séismes dans la région de Naples    À seulement 20 ans, Bilal El Khannouss sacré meilleur joueur du championnat belge [Vidéo]    Le FC Valence met Selim Amallah sur la liste des transferts    Euro-2024 : Cristiano Ronaldo dans le groupe du Portugal    Real Madrid : Toni Kroos annonce la fin de sa carrière    Lalla Hasnaa préside le CA de la FM6Environnement    Météo: le temps qu'il fera ce mardi 21 mai    Le site archéologique de Chellah rouvert au public après sa restauration    Guinée-Bissau. Les législatives avant la fin de l'année    Tunisie. L'opposition dénonce les arrestations de journalistes    30 ans après l'apartheid, l'eau et l'électricité demeurent un luxe pour de nombreux Sud-africains    Cyclisme. Des Marocains au Tour du Mali    Présidentielle au Rwanda. Kagame brigue un 4ème mandat    Afrique du Sud. Jacob Zuma inéligible aux prochaines élections    Trésor : un besoin de financement de 10,2 MMDH à fin avril 2024    Caftan Ntaâ de Fès : Le Maroc porte plainte contre l'Algérie à l'UNESCO    Maroc-Guinée : vers le développement de la coopération dans le domaine du transport    Istiqlal : Depuis le 18e Congrès, la situation reste tendue entre les députés    BCP-BAD : 70 millions de dollars pour dynamiser le commerce en Afrique    Rabat: Réunion de coordination pour assurer l'approvisionnement des citoyens en bouteilles de gaz butane tout en respectant les prix de vente fixés    Championnat national de football féminin D1: L'AS FAR reçoit son Trophée de Championne 2024    Football D2/KACM-CODM (1-2) : Défaite amère et des chances anéanties...!    Série A / J37: La vidéo de la remontada de la Juve face à Bologne hier soir !    Ethiopie: Le Premier ministre Abiy Ahmed opère un léger remaniement ministériel    USA: Plus de 300 millions $ de pertes pour le groupe de médias de Trump au 1er trimestre    Grève des futurs médecins : Quelle formule pour la résolution d'une crise qui perdure ?    ONU: Une Néerlandaise nommée coordonnatrice spéciale pour le Liban    Le Pr Abdellatif Komat fait lecture de la synthèse de la 3ème édition du Forum MD Sahara    L'expertise italienne au service de la restauration de la mosquée Tinmel au Maroc    20th African Lion Exercise kicks off in Agadir    Températures prévues pour le mardi 21 mai 2024    Opération Transit 2024: Réunion à Tanger de la commission mixte maroco-espagnole    Séisme au Maroc : L'Italie va aider à restaurer la mosquée de Tinmel du XIIe siècle    How The Variations brought Moroccan rock to the world    Les Variations, le groupe qui a fait rayonner le rock marocain à travers le monde    Adidas dévoile une collection de t-shirts inspirés du patrimoine marocain    CV, c'est vous ! EP-71. Safia Bensouda, maquilleuse par passion, elle en a fait son métier    SIEL : Carton plein pour la 29e édition avec plus de 316.000 visiteurs    Le Maroc dépose une plainte officielle à l'UNESCO contre le vol du Caftan par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



OPPOSITION : Des enjeux contradictoires
Publié dans La Gazette du Maroc le 06 - 10 - 2007

Islamistes, Union Constitutionnelle et gauche non gouvernementale joueront chacun sa partie. L'opposition ne sera ni unie, ni animée des mêmes objectifs, une chance pour le gouvernement El Fassi.
La majorité reconduite aura en face une opposition hétéroclite. Notons d'abord que beaucoup de «petits» partis ont été obligés, pour des raisons alimentaires, de s'associer à des groupes parlementaires de la majorité et donc de quitter les rangs de l'opposition. Il s'agit de l'alliance AHD – PND, du FFD et du PS. Ils ont fait campagne contre l'action de la majorité, ils vont la soutenir au Parlement, cela n'étonnera que ceux qui veulent mettre la pratique démocratique marocaine au diapason de l'universel. Le PJD lui, est bien dans l'opposition alors qu'il se voyait à la primature. Normalement, il devrait être le principal animateur de l'opposition dans l'enceinte du Parlement et il a déjà annoncé son endurcissement. Ce n'est pas une attitude de dépit. Les observateurs et quelques cadres du PJD font le même constat. Après le 16 mai, les islamistes ont mis beaucoup d'eau dans leur… venin. Le désir de montrer patte blanche pour accéder aux affaires accentue le trait. Othmani et ses troupes ont arrondi les angles, ils ont sûrement perdu leurs soutiens les plus extrêmes. Ce qui n'est pas nécessairement une bonne nouvelle, parce que ces soutiens peuvent basculer dans l'extrémisme. Par pure tactique, le PJD a épargné l'Istiqlal et concentré ses attaques sur l'USFP. Les dirigeants intégristes savent que le chemin le plus court vers les ministères passe par une alliance avec les conservateurs de l'Istiqlal et donc par l'implosion de la koutla. Celle-ci ayant la vie dure, ils auront une législature pour attaquer à tout crin. Le social, le populisme même, sera leur potion magique, en plus des thèmes récurrents ayant trait à l'ouverture de la société.
Le retour du cheval
La grande nouvelle du scrutin du 7 septembre, c'est le redémarrage de l'Union Constitutionnelle. Ce parti a été durement touché par le limogeage de feu Driss Basri. Celui-ci avait pénétré le parti qui se voulait libéral dès 1983. Abdelaziz Messioui le raconte dans un livre, sur les 87 élus, la direction du parti de Maâti Bouabid n'en connaissait même pas la moitié, les autres c'est l'intérieur qui les a fournis. Abied et ses compagnons ont eu le courage de faire eux-mêmes la purge dès l'annonce du limogeage de Basri. Sept ans après, leurs résultats sont bons et sans l'énorme bêtise de la liste nationale, ils talonneraient l'USFP. Au Parlement, l'UC sera tout de même pris en tenaille entre le discours du PJD et ses convictions libérales; face à un gouvernement dont la politique est d'inspiration libérale. L'UC qui dirige plusieurs grandes villes devra reconquérir une crédibilité gouvernementale en attendant que le Wifak renaisse de ses cendres. Cette alliance de droite, naturelle, s'imposera en cas de dissolution de la Koutla comme une alternative à l'entrée du PJD au gouvernement. C'est justement ce qui barre la route, logiquement, à toute alliance avec les Islamistes et ouvre la perspective d'une opposition axée sur la bonne gouvernance, la réduction des charges des entreprises et un zeste de populisme. Le groupe parlementaire réunit de vieux routiers de la politique et de jeunes profils, l'alliage sera intéressant à suivre et l'attitude au Parlement crédibilisera ou pas le retour de ce parti au premier plan, maintenant que les «partis administratifs» n'existent plus.
À gauche : le désert
La gauche non gouvernementale, trop divisée malgré les alliances ne peut même pas envisager un groupe commun. Le parti socialiste de Bouzoubaâ a préféré déserter les rangs et rejoindre le groupe PPS. Les autres devront faire de la figuration, le règlement intérieur du Parlement étant ce qu'il est. C'est donc dans la société que cette opposition peut s'exprimer, les parlementaires ne servent que de caisse de résonance institutionnelle à l'activité d'agitation propagande, qu'ils peuvent en retour alimenter en épaisseur technique, par une meilleure connaissance des dossiers. S'il ne se délite pas, le Parti travailliste a encore du champ, son attitude de débats ouverts, agrémentée de son statut d'opposant, peut lui permettre d'engranger. Par contre la coalition des gauches (Taliaâ, CNJ, PSU) s'enferme dans son schéma actuel. Contestation sur les fronts du social et de l'approfondissement des libertés. Les deux contraintes majeures restent en place. L'AMDH le fer de lance est phagocyté par les gauchistes d'Annahj qui récupèrent tout et cassent toutes les dynamiques. La deuxième contrainte vient de l'affaiblissement des syndicats. Difficile dans ce contexte de peser autrement que par les effets médiatiques et ceux-ci ont montré leurs limites. Le Maroc a pourtant besoin que cette gauche se structure pour peser sur la dérive droitière, opportuniste, démoralisante de la gauche gouvernementale qui n'a plus de référentiel. La différence des enjeux est telle que l'opposition ne représente aucun danger institutionnel pour la coalition au pouvoir. Est-ce à dire qu'on se dirige vers une législature tranquille ? Non, parce que la coalition est minée de l'intérieur et que les partis qui la constituent sont en déliquescence. A la moindre crise grave, elle risque d'éclater. C'est ce but que devraient se fixer les oppositions : un big bang politique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.