L'espoir d'un consensus qui, enfin, allait mettre un terme à plus de trois décennies de confrontation entre les peuples de la région et qui semblait se profiler avec le processus de Manhasset soutenant le statut d'autonomie, vient de voler en éclats lors des travaux de la 4ème commission de l'ONU. L'acharnement de la république voisine est tel qu'il est difficile d'imaginer une salutaire décrispation des attitudes des parties au conflit au troisième round des négociations directes de Genève dans quelques semaines. Et même si nos diplomates, en veille à New York, ont riposté avec la fermeté requise pour faire échec aux attaques des adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume, force est de constater que l'entêtement des algéro-séparatistes est resté ancré dans le statu quo pour torpiller, avant terme, les prémices d'une solution négociée autour de l'initiative d'autonomie pour la région du Sahara. C'est en substance, d'ailleurs, les termes de l'ambassadeur permanent adjoint du Maroc auprès de l'ONU, Hamid Chabar qui s'est énergiquement dressé contre « l'obstination de l'Algérie à vouloir torpiller toute perspective de règlement de la question du Sahara ». Tout comme la mission marocaine résidente à New York a lancé, d'une seule voix, un appel pressant à la communauté internationale invitée à soutenir le plan d'autonomie que le Royaume se fait fort d'en respecter scrupuleusement toutes les règles et engagements envers les populations locales de Sakiat Al Hamra et Oued Eddahab. Une communauté internationale, est-il besoin de le rappeler, qui a montré une vague croissante de sympathie pour la voie marocaine de règlement du conflit du Sahara que traduit fidèlement des instances onusiennes qualifiant, dans la résolution 1754 du Conseil de sécurité en date du 30 avril, l'initiative marocaine de « sérieuse et crédible » et invitant les parties à entreprendre des négociations directes « sans conditions préalables » pour s'accorder « de bonne foi » sur une solution politique partagée tenant des « derniers développements sur la scène internationale» de l'affaire du Sahara, autrement le plan d'autonomie des provinces marocaines du Sud. Si les premiers rounds des rencontres de juin et août de Manhasset pouvaient prêter à optimisme pour la suite des pourparlers, l'Algérie vient de fermer les horizons dans son réquisitoire anti-marocain devant les Etats membres de la 4ème Commission des nations Unies. Récidivant dans l'escalade bouchant les perspectives d'une issue politique et diplomatique et laissant planer la menace de reprise des hostilités sur fond de course effrénée aux armements. Une Algérie qui entend dicter, seule, sa loi nourrie aux ambitions hégémonie de superpuissance régionale s'acharnant pour se tailler un couloir atlantique et qui n'a pas retenu, il y a une année de cela, le message de l'Assemblée générale du palais de verre new-yorkais qui rejetait une résolution sécessionniste et indépendantiste des adversaires du Maroc. Concessions possibles Si toutes les solutions préconisées auparavant ont essuyé un échec, de l'autodétermination à l'indépendance en passant par la partition ou les plans « hybrides » à la Baker , il faut dire que le projet d'Initiative d'un statut d'autonomie pour la région du Sahara se présente comme la voie du salut pour la région et les partenaires internationaux liés aux intérêts stratégiques de cette dernière. Pour au moins trois raisons évidentes. Primo, le plan d'autonomie est le résultat d'un très large consensus démocratique des acteurs politiques, des institutions représentatives comme le CORCAS et des populations sahraouies locales. Deuxio, ce plan a été soumis à grandes chancelleries de la planète dont les membres du Conseil de sécurité qui ont exprimé soit leur sympathie, soit leur soutien à l'initiative marocaine. Tertio, la volonté sincère de paix, d'entente et de concorde du Royaume confortée dans ses choix par le droit international fondé sur l'avis consultatif favorable de la CIJ de la Haye en 1975 et la résolution 1754 du Conseil de sécurité du 30 avril 2007. Incontestablement, notre pays a fait l'essentiel du chemin vers un règlement définitif et consenti, en s'interdisant d'insulter l'avenir des peuples frères de la région, toutes les concessions possibles pour que reprenne langue entre des adversaires qui s'étaient jurés, avant, la destruction réciproque complète.