Au menu des entretiens jordano-marocains, des questions diplomatiques et économiques de première importance ont été débattues. Le communiqué commun en a consigné la teneur et les contours. Mais il est une question dont on ne sait pas si les ministres des deux Royaumes ont traitée. En effet, loin des préoccupations économiques et diplomatiques, les responsables marocains et jordaniens ont-ils évoqué le cas des 35.000 Marocaines qui séjournent en Jordanie ? En effet, le phénomène a pris de l'ampleur ces quatre dernières années : les discothèques, centres de relaxation et autres boîtes de nuit attirent de plus en plus de clients et emploient ces Marocaines. Selon les sociologues, la présence massive de réfugiés irakiens en Jordanie a sans doute favorisé ce marché. Aussi, selon le site «Elaph.com», le ministère jordanien de l'Intérieur a décidé de réglementer l'entrée et le séjour sur le territoire jordanien des Marocaines, et a fixé de nouvelles règles qui limitent drastiquement leur présence dans le Royaume hachémite. «Les Marocaines sont connues en Jordanie pour leurs activités très lucratives dans des “centres de relaxation”, où les pratiques se rapprochent davantage de la “prostitution” que des simples massages. Elles sont également très demandées dans les boîtes de nuit et autres discothèques, où elles travaillent comme serveuses et “rabatteuses”. En fait, pour décrocher les autorisations d'entrée et de séjour pour leurs futures employées Marocaines, l'employeur jordanien se rendait au Maroc où il épousait jusqu'à quatre jeunes filles, conformément à des pratiques encore admises en Jordanie, et revenait avec son “harem”, le faisant ensuite travailler dans les métiers de la nuit et des plaisirs» A Amman, le ministère de l'Intérieur vient donc de promulguer une loi stipulant que «l'époux jordanien sera désormais responsable des comportements de ses épouses. Si le couple divorce, le mari devra obligatoirement remettre le passeport de son épouse aux autorités qui procèderont à l'expulsion immédiate de la femme».