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21 managers au top
Publié dans La Gazette du Maroc le 05 - 01 - 2004


Miloud Chaâbi
Ynna Holding
Activité : immobilier, distribution, céramique, papier ...
CA 2002 : 5 milliards DH
Effectif : 11.650
Question : qu'est-ce qui fait encore courir Miloud Chaâbi ? Ce septuagénaire autodidacte, qui a bâti un empire, n'a plus rien à prouver. Sur le champ politique comme sur celui des affaires, il a brillamment réussi. Le milliardaire d'Essaouira - c'est le surnom par lequel il est connu à travers le monde - peut donc se payer une retraite dorée comme beaucoup de personnes en rêvent.
Pourtant, en cette fin d'année 2003, loin de lui toute idée de décrocher. Au contraire, Miloud Chaâbi se sent encore suffisamment d'attaque et pour faire fleurir ses affaires, lancées en 1948 par la construction d'une usine de carrelage, il n'hésite pas à avaler les kilomètres et à multiplier les montées et descentes d'avions entre le Maghreb (Maroc et Tunisie), le Moyen-Orient (Egypte) et l'Afrique de l'Ouest (Sénégal et Côte d'Ivoire) où rayonne désormais Ynna Holding qui a dégagé un chiffre d'affaires de 5 milliards DH en 2002.
Même si ses fils Omar et Faouzi sont, depuis, aux commandes, respectivement dans la gestion des affaires du groupe et dans la distribution, papa tient encore à être là dans son fauteuil de PDG.
En avril dernier, il a inauguré Gharb Papier et Carton, une filiale implantée à Agadir qui a nécessité un investissement de 110 millions DH avec 200 emplois créés et 30 000 tonnes de carton de production prévues.
Présent dans la pétrochimie à travers la SNEP (Société nationale d'électrodialyse et de pétrochimie); l'hydraulique, l'agriculture et le bâtiment avec Dimatit ; la céramique par Super Cérame; les batteries de démarrage et d'énergie (Electra); le papier et carton (Gharb Carton et Papier); les câbles téléphoniques et électriques (Afrique Câbles); la grande distribution (Aswak Assalam) et le tourisme (les deux hôtels Ryad Mogador), Ynna Holding a montré ses velléités pour le secteur des nouvelles technologies. Le groupe Chaâbi -c'est l'autre nom d'Ynna Holding- a volontiers accepté de sponsoriser les Linux Days, tenus les 5 et 6 décembre dernier au Technoparc, et dont l'objectif était de rassembler tous les acteurs du monde du logiciel au Maroc.
Quoi qu'il en soit Miloud Chaâbi, que ses collaborateurs qualifient de manager moderne dans sa gestion et traditionnel dans ses relations humaines, peut compter sur son équipe. La raison : il les traite bien puisqu'il n'hésite pas, au besoin, à accorder villas et voitures de fonction à ceux de ses cadres les plus méritants. Et cette générosité, les populations d'Essaouira la connaissent bien.
Ils sont nombreux les Souiris à s'être précipités pour s'arracher les appartements rez-de-chaussée plus deux qu'il vendait à des prix imbattables. Ils sont également nombreux les membres de familles pauvres de la ville qui, munis de leurs cartes, font chaque mois la queue devant ses deux usines de textile pour venir prendre leur "dû" dans la richesse de cet enfant du terroir qui a dernièrement porté sa fille à la présidence de la commune.
L'oeuvre de Miloud Chaâbi pour le Maroc et sa ville natale est loin d'être terminée. A Ghazoua, sur la route d'Agadir à 10 Kilomètres d'Essaouira, c'est tout une ville qui est train de sortir de terre. Son nom : Essaouira Al Jadida. L'envergure et l'originalité de ce projet immobilier de 10 000 logements prévus sur 180 hectares ont d'ailleurs permis à Ynna Holding de remporter le Grand Prix du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'urbanisme. La cérémonie de remise du prix a eu lieu le 24 décembre 2003 au Caire.
Mourad Chérif
office chérifien
des phosphates
Activité : extraction, valorisation
et commercialisation des phosphates et produits dérivés
CA à l'exportation 2002 : 1,21 milliard dollars
Effectif : 11.808
En intégrant pour la première fois les structures de l'ONA, Mourad Chérif pensait-il qu'il allait un jour occuper le fauteuil de la présidence ? Inutile de chercher la réponse à cette question, le premier concerné étant le seul à la connaître. Il préfère d'ailleurs parler de ce qu'il compte réaliser plutôt que d'évoquer des rêves qui appartiennent au passé. Aujourd'hui directeur général du groupe OCP, Mourad Chérif a débuté sa carrière à l'ONA, notamment dans la filiale des mines au sein de laquelle il a progressivement gravi les échelons. Avant d'être promu DG des mines en 1980, il a d'abord été rompu à ce métier qu'il aime tant à travers un contact permanent avec cet environnement. Dans la région d'Ouarzazate, notamment, où il a occupé le poste de responsable de projets et chef d'exploitation de plusieurs mines du groupe, les échos qui parvenaient à ses supérieurs étaient bons, tellement bons qu'ils n'ont pas hésité à le promouvoir directeur du département des mines. Un poste qui l'a propulsé cinq ans plus tard vers la fonction de DG des mines. Quoi de plus encourageant pour cet ingénieur civil des mines, diplômé en 1969 de la prestigieuse Ecole nationale supérieure des mines de Paris? Mais pour notre homme, cela signifiait s'arrêter en si bon chemin… chose qui ne correspond guère à son tempérament. Voulant convaincre tout le monde que le nouveau poste lui sied comme un gant et qu'il est capable du mieux, il se lance dans un projet qui demandait du courage et beaucoup de persévérance. Il le réussit encore une fois ! Il s'agit du développement du projet de la mine de Guemessa, aujourd'hui connue dans le monde entier puisqu'elle fait partie des dix premières mines de zinc de la planète. Ses exploits sont gratifiés, peut être pas dans l'immédiat mais de la manière la plus belle que cela pouvait se produire. C'est ainsi qu'il fut désigné en 1989 directeur général du groupe ainsi que membre de son comité exécutif. Jusque là, Mourad Chérif était versé dans l'univers de l'entreprise privée. Il continua à l'être jusqu'en novembre 1993, date à laquelle il fut appelé à des fonctions ministérielles, occupant successivement les postes de ministre du Commerce extérieur, des Investissements extérieurs et de l'artisanat, puis ministre des Finances et des investissements. Le défunt roi Hassan II cherchait ainsi à faire émerger une nouvelle image de la fonction de ministres qui remplissent leurs missions autrement.
1995, Chérif opérera un retour à ses vieilles amours : le monde complexe de l'entreprise. Complexe est justement le terme qui colle parfaitement à sa nouvelle mission, celle de directeur général de l'OCP, la plus grande entreprise publique du pays. Ceci ne l'empêcha pas pendant huit mois de faire à nouveau partie du gouvernement en tant que ministre de l'Habitat, de l'emploi et de la formation professionnelle, mais tout en conservant son poste de D.G de l'OCP. Il l'occupa d'ailleurs même après sa désignation à la présidence du groupe ONA, en avril 1999. Mais pas pour longtemps puisqu'il fut remplacé quelques mois après par Mohamed Berrada, l'actuel DG de RAM. Le 9 avril 2002, Mourad Chérif est chargé, à nouveau, des fonctions de Directeur général du Groupe OCP où il a initié une politique d'externalisation et de recentrage sur le métier de base. Cette mesure n'a pas été appliquée d'une manière aléatoire, puisqu'elle a permis de surcroît de participer à la création de PME par voie d'essaimage au profit de quelques uns de ses salariés constitués individuellement ou en groupe. Le rôle de l'entreprise suivant cette méthode consiste à aider le créateur potentiel à développer son projet durant une période d'incubation en interne. Elle procure à l'entrepreneur potentiel le soutien de son ancien employeur pendant toute la phase de la création de l'entreprise.
Actif, Mourad Chérif l'est aussi dans le monde associatif. Il est d'ailleurs président de l'Association marocaine pour la recherche et le développement dont l'objectif est de promouvoir cette activité au sein de l'entreprise. Son édition pour cette année est plus étoffée que les précédentes. Comportant 4 catégories de prix, elle va primer les entreprises innovantes, les travaux des meilleures équipes de recherches universitaires, les innovations technologiques des inventeurs ainsi que l'esprit inventif des jeunes âgés de moins de 19 ans. Le total des prix à gagner est de 500.000 DH. Une participation louable à la promotion de l'esprit d'innovation dans un pays où l'effort d'investissement dans la recherche, pourtant combien cruciale, ne représente que 1% du PIB.
Chakir Fassi Fihri
Saga/Capricorn One
Activité : conseil en communication CA 2003 : 130 millions DH
Effectif : 55
Comment peut-on, en l'espace uniquement de dix ans monter, petit à petit un groupe faisant partie aujourd'hui du trio de tête du secteur de la communication? C'est le pari réussi par Chakir Fassi Fihri. Normal pour ce manager animé par les challenges. Pour l'exercice 2003, le groupe compte augmenter son chiffre d'affaires de 35%. Cet exercice est exceptionnel compte tenu du nombre important de budgets décrochés par le groupe, indique le PDG. Le portefeuille clientèle est composé de gros annonceurs. Pour ne citer que Maroc Telecom, Banque commerciale du Maroc, Banque centrale populaire, RAM, ONCF, Centrale laitière, Accor, etc.
Avant de créer Saga communication en 1993, Fassi Fihri a été pendant douze ans directeur central à la BMCE. Une fonction qui lui a permis de coiffer la direction marketing et communication de cette institution bancaire. Il en garde de beaux souvenirs. "Je faisais partie des proches d'Abdellatif Jouahri à l'époque où il a été Président de la banque. J'ai beaucoup appris de lui", confie Fassi Fihri. Et d'ajouter : "l'idée d'entreprendre est le chemin logique de ma carrière".
Titulaire notamment d'une maîtrise en sciences économiques et d'un DES en problèmes structurels de développement, aujourd'hui le patron de Saga fait partie de cette catégorie de managers qui détestent les structures lourdes pouvant par leur forte croissance générer une dépersonnalisation des rapports, autant en interne que vis-à-vis des partenaires.
Dès son démarrage, Saga communication s'est rapidement forgé une bonne réputation aussi bien auprès des annonceurs marocains que des multinationales présentes sur le marché local. Fassi Fihri n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Anticipant les nouveaux besoins du marché, il participe à la création de Team Direct devenu LTB, agence spécialisée en hors-médias. C'est autour de Capricorn One de voir le jour en 1999.
Le fondateur tient à préciser que les trois structures, dont les équipes respectives sont totalement autonomes, ont pour seul intérêt commun une organisation en synergie sur les activités média, relations publiques et production audiovisuelle.
Une chose est sûre : l'ensemble Saga, Capricorn One et LTB fait partie du club des grandes entreprises. Du moins, si l'on en juge le chiffre d'affaires cumulé par les trois structures qui cependant ne constituent pas un groupe au sens juridique du terme.
Face aux nouvelles orientations du marché, le groupe s'est associé en septembre 2002 avec le portail Caramail (Lycos). Ce partenariat a débouché sur la création d'une régie publicitaire pour vendre des espaces sur le Net pour le compte des annonceurs nationaux. Dans la même logique d'une stratégie
de développement, Saga communication a créé en avril 2003, le réseau Maghreb communication Network en partenariat avec des leaders du secteur à Alger et Tunis. La proximité maghrébine, souvent nécessaire à la rationalisation des budgets de certaines multinationales, a ainsi vu le jour.
Cette stratégie de croissance que Fassi Fihri continue de tracer sans relâche converge dans sa finalité vers le seul souci d'accompagnement des clients sur leurs marchés-cibles. Ce mode d'organisation et d'intégration adopté par le fondateur garantit une croissance externe sans le recours au partenariat avec les réseaux internationaux. "Compte tenu de la professionnalisation des métiers de la communication, ce qui m'intéresse davantage c'est de gagner en nouveaux outils pour approfondir les connaissances sur les marchés-cibles", souligne-t-il.
De là à envisager une présence dans le secteur audiovisuel, ouverture du paysage oblige, rien ne paraît exclu. Par tempérament et par conviction, ce manager sait facilement imposer ses méthodes, confient certains de ses proches. En d'autres termes, c'est l'implication des collaborateurs qui est de mise. D'une sensibilité parfois exacerbée, Fassi Fihri est convaincu que l'on peut toujours faire autant pour soi que pour les autres.
Profondément sincère, ce qui le révolte c'est la misère qu'elle soit matérielle ou intellectuelle.
La rigueur qu'il tient certainement des douze ans passés dans les arcanes de la banque, il a su l'inculquer aux profils dont il s'entoure.
Développant un sens inouï de l'observation, on lui reconnaît une forte connaissance de l'environnement et une aisance dans l'anticipation. Autant d'atouts ayant permis à ce manager de développer naturellement un statut de conseiller apprécié et reconnu.
Abdellatif Jouahri
Bank Al Maghrib
Activité: Banque Centrale
Total actif : 105 milliards DH
Concours financier à l'Etat : 5,5 milliards DH
Capital et réserves: 5,36 milliars DH
C'est un parcours sans faille qu'a suivi Abdellatif Jouahri, l'actuel gouverneur de Bank Al Maghrib. Homme de rigueur, il est surtout connu dans les hautes sphères de la finance pour sa capacité à gérer les dossiers les plus épineux. Il ne s'investit pas dans une mission sans qu'il ne soit loué pour la qualité de son travail.
Nommé à la tête de la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite), il savait parfaitement ce que l'on attendait de lui: élaborer un plan de réformes qui puisse absorber tous les maux du système des retraites au Maroc.
Déficit budgétaire, déséquilibre financier des caisses, défaillance du système de gestion en sont les principales difficultés. Son travail approuvé, les prémices de la réforme globale du système apparaissent. Nommé en avril 2003 gouverneur de la Banque centrale, il continue d'occuper son poste à la tête de la CIMR. En dépit de ce cumul de fonctions qui ne lui laisse pas de répit, Jouahri s'est attaqué avec brio à l'autre dossier brûlant du moment.
Dès sa désignation, la principale décision qu'il a prise fut d'assigner les banques de respecter scrupuleusement les clauses des lois en vigueur. Les déboires qu'a connus le système bancaire, illustrés notamment par le cas CIH, ne le laissent pas indifférent. Il fallait impérativement introduire une bonne dose de transparence dans ce système exposé à une dérive certaine si l'une des règles de fonctionnement n'est pas consciencieusement appliquée.
Sa nouvelle casquette de banquier des banquiers nous renvoie à la période où il était PDG de la BMCE. Un poste qu'il avait occupé dix ans durant avant de céder la place à Othman Benjelloun.
Pour celui qui a été ministre des Finances de 1981 à 1986, le monde de la finance est un terrain qu'il maîtrise parfaitement. A cette époque, Abdellatif Jouahri avait en charge notamment de restructurer le secteur public. Cette nomination n'a pas été le fruit du hasard, puisqu'il compte dans son palmarès l'une des plus belles réussites dans le domaine de la réforme des secteurs publics. Il avait en effet activement participé à la réorganisation des structures des offices publics. A la tête du ministère des Finances, Jouahri se lança dans un défi majeur, celui de maîtriser la dette extérieure et de la ramener à des niveaux supportables pour les générations futures.
N'a-t-il pas été en outre le maître artisan du fameux programme d'ajustement structurel (PAS) dans lequel le Maroc s'est engagé cinq ans durant sur recommandation de la Banque mondiale et du FMI. Disposant des armes qu'il faut, l'actuel wali de Bank Al Maghrib est toujours fidèle à sa ligne de conduite où la rigueur et l'efficacité sont les maîtres-mots. C'est ce qui lui vaut d'ailleurs l'appellation de “l'homme des grandes réformes”.
Abdelkader Masnaoui
Cabinet Masnaoui
& mazarD
Activité : expertise comptable, conseil corporate, conseil en management et système d'information
CA : N.C
Effectif : 85
Abdelkader Masnaoui, 60 ans, est un expert comptable de haut vol. Lui et deux amis associés ont commencé dans une petite villa à Kénitra avec une mise modique. Trente ans plus tard, il possède l'un des plus grands cabinets du pays. A ses côtés, les big five (les cinq plus gros cabinets mondiaux) font figure de nains.
Un jeune étudiant qui venait d'avoir son diplôme, avec presque rien en poche, se lance dans un métier alors peu connu au Maroc, l'expertise comptable. Avec deux de ses amis, il ouvre un cabinet modeste à Kénitra en croyant fermement en l'avenir. Quelques bureaux et chaises suffisaient ; l'ordinateur était alors inaccessible au métier. On est le premier octobre 1973, Abdelkader Masnaoui venait de rentrer de France, depuis juste trois mois. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.
Trente années plus tard, le cabinet Masnaoui occupe un immeuble de 7 étages, situé sur le prestigieux boulevard Abdelmoumen, à quelques mètres des sièges des plus grandes banques du pays : Banque populaire, Société générale, BMCE ou encore Wafabank. Comment en est-il arrivé là ? L'homme est toujours entre deux rendez-vous. Mais malgré son agenda chargé, il prend toujours le temps de rappeler. "Gérer les contacts avec l'environnement fait partie des clés de la réussite", dit-il en souriant. Dans un bureau simple où une pile de livres sur une bibliothèque domine une table de réunion, Abdelkader Masnaoui entame le récit de sa carrière. Le téléphone n'arrête pas de sonner. Il y répond, après s'être excusé, sans pour autant perdre le fil de la conversation.
Tout a commencé avec les opérations de marocanisation des années 1970 où le capital national devant faire l'expérience de l'entreprise moderne avait besoin d'être accompagné dans les pactes d'actionnaires, de changer de statuts des sociétés ou de monter des dossiers de financement. "Il fallait logiquement accompagner les jeunes hommes d'affaires marocains à remplacer le capital espagnol et français dans les sociétés privées", affirme-t-il. Par ailleurs, l'Etat, à travers les divers codes des investissements, avait commencé à encourager le capital privé. Il y avait donc beaucoup d'opportunités à saisir pour le jeune expert comptable.
Ensuite, il fallait accompagner ces mêmes entreprises pour un assainissement comptable en vue d'améliorer leur gestion. Masnoui, qui a perdu son prénom sur le chemin de la rigueur, avait, entre temps, ouvert son cabinet à Casablanca en octobre 1976. Les dates sont ancrées dans sa mémoire. Il se rappelle jusqu'au jour où les événements marquants de sa vie sont arrivés. Une telle mémoire force l'admiration, tout autant que la rigueur qui la sous-tend.
En reprenant la clientèle du cabinet, de meilleures perspectives de développement
se présentaient à lui. Il faisait ainsi progressivement sa place au soleil sur un marché où n'était présent qu'un seul parmi les "big five", à savoir le cabinet Price Waterhouse. Ce n'était que le début de la belle aventure, puisque les années 1980 seront aussi riches en défis et en opportunités.
Quand avec le début de cette décennie les programmes d'ajustement structurels virent le jour, les institutions de Bretton Woods exigeront une plus grande visibilité et une rationalisation du secteur public. "Les entreprises publiques qui n'étaient pas habituées à faire appel au conseil de cabinets externes devaient rompre avec cette logique de fermeture à l'expertise". Mais peu de cabinets étaient alors préparés. Et cela Masnaoui en a rapidement pris conscience et procédera rapidement à la mise à niveau de ses troupes qui s'agrandissaient.
Mieux encore, avec quelques autres confrères dont Mechat et Abderrahman Saïdi, des projets d'envergure seront lancés pour mieux asseoir la profession. Il s'agissait, entre 1981 et 1982, de mener une réflexion poussée sur la profession, de mettre en place la formation nationale d'expertise comptable et un plan comptable national. Au final, il produira l'unique mémento conforme au nouveau plan comptable des entreprises et qui a valeur d'un mémento Francis Lefèbvre. Son Bulletin d'information périodique (BIP) a acquis au fil des mois une renommée à la hauteur de celle du cabinet.
En réussissant ces paris, Masnaoui continuait à se faire un nom au sein de la profession. Dès lors, il devient incontournable dans toutes les réflexions menées pour améliorer l'environnement des affaires au Maroc. Il fera partie des commissions nationales pour le code des sociétés ou bien pour le droit des sociétés, après avoir été d'un apport certain lors de la mise en place de l'Ordre national d'expertise comptable.
Cela était suffisant pour que ce Marocain entré plus tard dans le premier réseau d'expertise francophone, celui de Mazard, soit sous les feux de la rampe. Il a participé à la fusion d'Axa avec la Compagnie Africaine ou encore à celle de la Samir avec la SCP.
Aujoud'hui, le cabinet a fini de raffermir sa pluridisciplinarité. A côté de l'audit comptable et financier, le cabinet est dans le conseil Corporate, également dans le conseil en management et système d'information.
Ce succès se lit d'ailleurs à travers le nombre de ses employés. Le cabinet Masnaoui compte en effet 70 intervenants et pas moins de 15 administratifs.
C'est avec beaucoup de philosophie qu'Abdelkader Masnaoui aborde la vie. Mais, ce père de quatre enfants sait "que la réussite est un challenge de longue haleine et qu'il faut relever des défis quotidiens". Pour lui, la vraie réussite n'existe que "quand on est utile aux autres".
Ahmed Nakkouch
Office national de l'electricite
Activité : production et distribution d'électricité
CA 2002 : 12,08 milliards DH
Effectif : 9.400
Ce féru de mathématiques, ingénieur civil de l'Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne est décrit par ses collaborateurs comme un bourreau du travail. Ahmed Nakkouch, le patron de l'Office national de l'électricité est aussi connu pour son caractère réservé à la limite de la timidité. Mais derrière ces différents qualificatifs se cache un fin stratège. Ce natif d'El Jadida a débuté sa carrière à l'Office chérifien des phosphates (OCP) dans les exploitations à ciel ouvert à Khouribga pendant douze années. Il a notamment dirigé le lancement du projet de Sidi Chennane et participé à la reconversion des mines souterraines de Khouribga.
Remarqué par son prédécesseur, Driss Benhima, il a intégré l'ONE en1994 après un bref passage dans le secteur privé en tant que directeur de la cimenterie d'Agadir appartenant au groupe Ciments du Maroc. Nakkouch est souvent présenté comme l'homme des Offices.
Depuis sa nomination à la tête de l'Office en mars 2001, la stratégie de Ahmed Nakkouch a été claire et limpide. En bon gestionnaire, il a rapidement mis en place un plan stratégique pour tirer la productivité de l'Office vers le haut. Une vision antinomique de ce qui se passe dans les établissements publics, devenus pour la plupart des canards boiteux maintenus sous perfusion par la manne financière de l'Etat.
Cette stratégie est sous-tendue notamment par la modernisation du secteur électrique national, l'ouverture partielle et progressive du marché de l'électricité à la concurrence et l'intégration du marché électrique marocain dans le marché européen pour la construction d'un vaste marché régional de l'électricité euro-maghrébin. Parallèlement à ce projet, l'ONE sous la direction de Nakkouch, est en train de réaliser un management efficace pour améliorer la qualité de service de la clientèle. "Depuis sa nomination à la tête de cet office, les lourdeurs bureaucratiques appartiennent à l'histoire", affirme avec fierté ce cadre moyen de l'ONE qui a 25 années de service derrière lui. Toute cette vision managériale a pour finalité de préparer cet organisme au projet de libéralisation progressive du secteur électrique marocain. Et cela est d'une importance capitale pour le développement du Maroc. Car il s'agira de l'accès du tissu économique national à un prix compétitif de l'électricité, la référence étant les prix européens, en particulier ceux du marché espagnol.
Pour réussir cet objectif, l'ONE a fait appel au service du célèbre cabinet d'audit américain, Mc Kinsey et Wafa Trust en 2002, pour l'assister à mettre en œuvre ce projet de modernisation du service public. L'objectif dévolu à ce duo est de mener à bien deux missions essentielles dans la restructuration de l'Office. C'est d'abord, l'élaboration du plan sectoriel de libéralisation sur la base des principes et du schéma arrêtés par le dernier conseil d'administration de l'ONE. Celui-ci comprend une définition précise de l'organisation et du fonctionnement du secteur, y compris les contours et le rôle de la régulation, la définition et le chiffrage des différents prix, une évaluation de l'impact économique
de la libéralisation du secteur et des risques associés. Et ensuite, le positionnement stratégique de l'ONE dans le nouveau contexte de libéralisation, incluant la définition du rôle de l'ONE, l'évaluation de sa position concurrentielle et l'élaboration d'un business plan.
Mais ce serait inexact de limiter le parcours de cet homme de 48 ans et père de trois enfants à la seule rationalité économique. Ahmed Nakkouch est aussi un mordu du sport. Son dada est le football. Il fut président de l'équipe fanion de Khouribga (OCK).
Noureddine Omary
Groupe Banques populaires
Activité : banque
Produit net bancaire 2002 : 4,29 milliards DH
Effectif : 6.619
2001, les nombreux scandales dans le monde des institutions financières publiques occupent encore les esprits. Après ce douloureux mais récent passé, on est forcément tenté de recourir à des hommes dont l'intégrité est sans faille. Mais pour relever les défis d'une économie qui s'ouvrent dans un secteur bancaire en forte mutation, ces seules qualités ne suffisent pas. Ce profil qui n'est sans doute pas facile à trouver est quelque part à la tête de ce qui est encore la première banque marocaine. Il s'agit en effet de Noureddine Omary, président du groupe Banques populaires. C'est donc dans un tel contexte qu'il est tiré du secrétariat général du ministère des Finances qu'il occupait depuis 1998, pour être nommé par le Souverain à la tête de la BCP.
C'est un homme rompu au contrôle des établissements publics qui vient d'être promu à ce poste autrement stratégique pour l'économie nationale. Est-il besoin de rappeler qu'en 1994 il avait été nommé à la tête de la Direction des établissements publics et des participations. C'est durant cette période que le fameux rapport Jouahri avait été présenté à Feu Hassan II qui avait appelé à une amélioration du contrôle des EEP. Au cours de sa carrière administrative, Noureddine Omary a été désigné en tant qu'administrateur représentant le ministère des Finances auprès de différents établissements et entreprises publics. Il a eu également à représenter l'Administration des douanes dans ses relations avec de nombreux organismes internationaux tels la Banque mondiale, le F.M.I., l'Organisation mondiale du Commerce, en plus de sa participation à diverses négociations bilatérales ou régionales à caractère commercial ou purement douanier. Mais ce père de deux enfants a fait ses premières armes dans une institution qui a fortement contribué à forger son caractère. Il s'agit en fait de l'inspection générale des finances. En 1970, le jeune Omary qui n'avait alors que 23 ans, sort major de la promotion du concours de l'IGF. Il est ensuite affecté à l'Administration des douanes où il exerce de nombreuses fonctions, jusqu'en 1980. A cette date, il accède aux fonctions de directeur des affaires générales et du contentieux de cette institution. Sept ans plus tard, il devient Directeur des affaires techniques de l'Administration des douanes et des impôts indirects (ADII), poste qu'il gardera jusqu'en 1994 après sa nomination à la DEPP.
Comme si les douanes lui collaient à la peau, il reviendra à l'ADII, deux ans plus tard en tant que directeur par intérim.
Aujourd'hui, il a préparé l'ouverture du capital de la Banque centrale populaire, comme il l'affirme lui-même. La banque est fin prête.


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