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L'ombre de Mohamed Guerbouzi
Publié dans La Gazette du Maroc le 29 - 03 - 2004


Les Marocains d'Abou Moussab Al Zarkaoui
C'est une organisation qui n'a pas vu le jour quelques années avant le début de ce que l'on appelle aujourd'hui “les guerres saintes des islamistes”. Sa formation n'est pas tributaire de l'engagement des Marocains en Afghanistan ou en Bosnie et autres Tchétchénie et Daguestan. C'est une formation aux origines lointaines qui remontent au début des années 80. Elle compte parmi ses rangs des activistes qui ont pris part aux attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. La Gazette du Maroc jette la lumière sur cette formation terroriste dont les membres les plus célèbres font aujourd'hui l'objet de recherches internationales à grande échelle.
Que Jamal Zougam, Marocain de Tanger vivant en Espagne depuis plus de quinze ans, soit du groupe islamiste des combattants du Maroc ou pas, ceci ne change rien à ses relations avec un certain Mohamed Guerbouzi, citoyen marocain qui a élu domicile à Londres depuis quelques années où il a comme grand ami et confident un personnage célèbre comme Abou Qatada, arrêté depuis un an par les autorités britanniques pour propagande terroriste. Avant d'aller plus loin dans l'analyse des liens entre groupes et groupuscules en Europe, rappelons quelques évidences qui peuvent nous aider à cerner ce groupe. Abou Qatada est en fait le chef spirituel d'Al Qaïda ou de sa franchise, ou de sa succursale, de sa devanture (comme il nous plaira) en Europe. C'est un allié très intime de Imad Eddine Barakat Yarkas, connu sous le nom d'Abou Dahdah, lui même gérant attitré de la franchise espagnole de la même maison mère qui, elle, est dirigée en haut lieu, sur les hautes montagnes entre l'Afghanistan et le Pakistan, par Oussama Ben Laden, ce qu'il en reste ou alors Ayman Zawahiri sinon le nouvel homme fort de la nébuleuse, le Jordanien Abou Moussab Al Zarkaoui. Comme on l'a dit, Mohamed Guerbouzi, quant à lui, est un ami très proche du même Abou Qatada. Il serait déjà entré en contact avec Abou Dahdah et d'autres chefs de cellules européennes comme Ben Khmais, l'Algérien tombé à Milan ou encore Tarek Maâroufi, le ponte islamiste de Bruxelles. Aurait-il connu les autres Marocains impliqués dans les trois attentats des 11 septembre 2001, 16 mai 2003 et 11 mars 2004 ? La réponse est très simple. Oui, il les a connus, ils l'ont pour la plupart rencontré au moins une fois à Londres ou au Maroc. A-t-il connu les frères Benyaïch, Saâd Houssaïni, Karim Mejjati, Driss Chebli, Abdellatif Mourafiq et les autres ? Oui et c'était lors d'une rencontre au sommet en Turquie où il a été nommé chef de cellule et chef de la commission militaire qui devait prendre en charge la région du Maghreb. La décision de frapper le Maroc a été prise par le premier cercle d'Al Qaïda, lors d'une réunion qui s'est tenue en Afghanistan d'abord avant de déléguer à une sous-commission qui a tenu son quartier général pendant quelques jours en Turquie. C'est après ces réunions que le chef d'Al Qaïda, Oussama Ben Laden, a ordonné la constitution de deux factions militaires . D'un côté le GICL (le groupe islamiste des combattants de Libye), de l'autre, le GICM ( le groupe islamiste des combattants du Maroc). C'est aussi à cette réunion que le choix de Ben Laden et de ses hommes s'est porté sur deux personnes qui ont été chargées de diriger ces opérations: Abou Moussab Al Zarkaoui (lire article “le nouveau spectre de l'Europe ”), un Jordanien proche de Ben Laden, et Mohamed Guerbouzi, un Marocain naturalisé britannique et domicilié à Londres. La suite, nous la connaissons tous. Des poches ont été créées et des commandos ont vu le jour qui ont accouché de kamikazes inconnus des services de police qui pistaient déjà beaucoup d'activistes qui finiront par tomber.
Quand Mohamed Guerbouzi cible le Maroc
Guerbouzi, qui est recherché par la police marocaine dans l'enquête sur les attentats terroristes de Casablanca, a pris la fuite de son domicile jeudi soir pour prendre refuge ailleurs en Grande Bretagne avec sa femme et ses enfants, selon le journal indépendant qui ajoute que des inspecteurs de la police espagnole auraient informé Scotland Yard que Guerbouzi était en contact étroit avec Jamal Zougam, le principal suspect dans les attentats de Madrid. C'est ce qu'on lit dans les journaux. Mais d'autres sources détaillent que c'est le même Guerbouzi qui aurait sollicité la protection de la police britannique sous prétexte qu'il était pisté et menacé par les services marocains et espagnols. Une autre source nous dira que les autorités britanniques l'ont mis au vert pour attendre le dénouement des enquêtes en Espagne et ailleurs pour voir si son implication est effective, comme le disent les services de police marocains, ou non. Quelle que soit la réalité qui se cache derrière toutes ces versions, Guerbouzi se tient “caché” selon le quotidien britannique "The Times" avec sa famille au nord de Londres.
Pourtant, on ne peut pas ne pas demander au gouvernement britannique pourquoi il n'a pas arrêté le Marocain malgré le fait qu'il serait l'un des
suspects dans les attentats de Madrid.
Quoi qu'il en soit, la police espagnole a fait savoir que Zougam aurait eu plusieurs communications téléphoniques avec le nord de Londres durant les jours précédant les attentats de Madrid. De source policière, on nous affirme que cette piste du nord de l'Angleterre n'est autre que Guerbouzi. Cette même source confirme les inquiétudes des Marocains qui, eux, savent que Guerbouzi est très impliqué dans les attaques de Casablanca où il aurait employé Saâd Houssaïni et Karim Mejjati. D'autres sources se demandent pourquoi le gouvernement britannique n'a pas répondu à la condamnation du Maroc à 20 ans de prison à l'encontre de ce même Guerbouzi qui réside en Grande Bretagne depuis 16 ans. Plus encore, le ministère britannique de l'intérieur aurait déclaré qu'il avait obtenu un visa lui permettant de rester indéfiniment dans le pays. Ce qui gèle les volontés marocaines de le voir un jour rentré au pays, purger ses vingt ans de réclusion. Ce qui reste par contre sûr même pour les autorités britanniques, c'est que Guerbouzi assistait fréquemment aux réunions religieuses tenues par Abou Qatada, détenu depuis plus d'un an par les autorités britanniques dans le cadre de la loi antiterroriste et accusé par le juge espagnol Baltasar Garzon d'être "l'ambassadeur d'Al Qaïda en Europe".
Abdelhak Najib
& Karim Serraj
L'Italie, prochaine cible
Encore un Marocain qui fait parler de lui en Italie. Les autorités italiennes ont arrêté un Marocain dont l'ordinateur contenait la revendication d'une série d'attaques commises en Irak par un groupe rebelle qui se réclame d'Abou Moussab Al Zarkaoui. Cela s'est déroulé dans la ville de Brescia au nord de l'Itlaie. Il s'agit de Abdelkader Laâgoub, un ressortissant marocain âgé de 38 ans qui a été interpellé dans le cadre d'une enquête menée au sujet d'une cellule islamiste présumée qui serait liée à une mosquée de la ville de Crémone, située dans la province de Brescia. Le Marocain s'est vu très vite accusé “ d'association subversive à but terroriste ”. La revendication d'attaques trouvée sur le disque dur de son ordinateur est attribuée au groupe Ansar Al Sunna. C'est là un mouvement que les autorités américaines considèrent comme branche dissidente du groupe Ansar Al Islam, l'une des multiples branches islamistes armées relevant de la même mouvance qu'Al Qaïda. Selon Vincenzo Di Peso, le Marocain, Abdelkader Laâgoub, a été l'objet d'une enquête depuis octobre 2002. Selon notre enquête, il s'est avéré que le prévenu n'était autre que le beau-frère de l'imam de Crémone, Ahmed El Bouhali, que la police italienne a toujours présenté comme le chef de la cellule terroriste de la ville de Crémone. Arrêté en 1998 puis relâché, Ahmed El Bouhali a disparu de Crémone depuis 2001. Selon nos sources, il serait déjà en Afghanistan après un passage au Maroc pour la fête de l'Aid Al Adha de l'année dernière. Une autre source policière le soupçonne d'être sur le sol iranien depuis au moins un an. Tout ceci nous renvoie au soir du 12 mai 2002 dans le métro de Milan. C'est là qu'aurait dû survenir un attentat dans le métro de la ville. Un acte qui devait logiquement répondre aux multiples arrestations survenues dans le milieu islamiste de la ville. Il faut signaler aussi que cet attentat devait avoir lieu au moment où l'Italie se préparait à accueillir certains des treize Palestiniens bannis dans le cadre de l'accord trouvé pour mettre fin au siège de la Basilique de la Nativité de Bethléem. C'est un dégagement de fumée noire repéré en milieu de soirée dans un couloir de la station de métro sous la cathédrale de Milan qui a permis de découvrir une grosse bouteille de gaz propane de trente kilos cachée dans un sac sous un escalier roulant. La valve de la bouteille avait été ouverte et un feu avait été allumé dans le but de la faire exploser. Ce sont les draps trouvés sur place avec des inscriptions en italien et en arabe qui ont ouvert la piste des islamistes. On y lisait: “ nous combattons pour la cause d'Allah et nous ne cesserons pas tant que vous ne vous serez pas mis à adorer un seul Dieu. Dieu est grand ”. La piste est remontée alors à quatre Tunisiens arrêtés en avril 2001 à Milan et soupçonnés d'appartenir au réseau italien d'Al Qaïda. Ils ont été condamnés fin février 2002 à des peines de 4 à 5 ans de prison. Parmi eux, Essid Sami Ben Khmais, âgé de 33 ans, est considéré comme le chef d'une cellule islamiste servant de soutien logistique aux réseaux liés à la nébuleuse d'Oussama Ben Laden. Aujourd'hui la piste italienne n'est pas du tout à exclure, parce que contrairement aux dires et menaces des différents groupes de revendications, ce ne sont ni la France ni la Grande Bretagne qui seront frappées mais bel et bien l'Italie et plus précisément Milan qui compte un grand nombre d'islamistes et de cellules dormantes. L'Italie est aussi une cible privilégiée parce que c'est un lieu de passage relativement aisé où les trafics de clandestins et autres types d'infractions ont une logistique déjà bien installée. C'est surtout une passoire qui souvent ne filtre pas et permet à des centaines d'individus de se fondre dans la nature sans laisser de traces.
Saïd Atmani
L'autre Marocain
Un autre Marocain natif de Tanger a été au centre d'une grande médiatisation en Europe. Accusé d'appartenir “à un réseau de soutien à des islamistes armés” en France, ses liens avec d'autres activistes marocains sont aujourd'hui avérés. Retour sur un autre visage de la filière marocaine essaimée en Europe.
Saïd Atmani a 35 ans. Il est né à Tanger. Il a été accusé d'appartenir “à un réseau de soutien à des islamistes armés” en France. Son passage devant le tribunal de Paris, il y a quelques mois, avait un caractère particulier qui aujourd'hui doit nous ramener vers ce qui se passe en Espagne et en Belgique où plusieurs Marocains sont accusés. Selon la présidente Michèle Bernard-Requin: “la prévention concerne des faits pour participation à Roubaix, au Canada, en Turquie, en Bosnie et en Belgique, en 1996, 1997 et 1998, à une association de malfaiteurs à visées terroristes” et pour “falsification de documents administratifs”. On ne parle pas d'attentats ni de tentatives d'attaques mais le lien avec des groupes islamistes radicaux est avéré. Quand on creuse dans les moindres détails de l'enquête, il apparaît que le Marocain a connu “le jihad” aux côtés des forces de Sarajevo comme un grand nombre d'autres Marocains qui avaient dans le temps élu domicile dans les camps de Zenica. Suite à son implication dans des réseaux liés à Al Qaïda, il a été extradé de Bosnie et déchu de la nationalité bosniaque. Ce qu'il faut dire c'est que Saïd Atmani, connu aussi dans son milieu sous le nom de Karim, a séjourné à Montréal durant l'été 1996 et aurait - selon l'accusation - le même rang que Ressam et Kamel, deux grands activistes algériens du GIA, au sommet de ce trafic international de papiers “pour faciliter l'introduction et l'exfiltration de soldats de l'Islam en Afghanistan et en Bosnie”
Saïd Atmani aura admis avoir recherché en Italie, à l'Institut culturel islamique (ICI) de Milan, “un passeport scandinave falsifié pour aller au Canada, contre 500 marks”. Pourtant, dans son réquisitoire définitif établi en 2000, le procureur Trévidic avait souligné son implication: “La DST avait constaté que le numéro 354 82 91, où Saïd Atmani (utilisant sept alias différents) pouvait être joint au Canada. Il avait été en relation avec le nommé Abou Zoubeïda, chargé de la réception des moudjahidines étrangers à Peshawar (Pakistan) et responsable des relations extérieures du camp de Khaldem en Afghanistan, et également proche d'Oussama Ben Laden, leader actuel du jihad international.”
A.N & K.S


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