Mohamed Moutawakkil Vanité, tout est vanité. Et quand c'est Mohamed Moutawakkil qui le dit, c'est que c'est vrai. Davantage vrai que le bonhomme y consacre toute sa lucidité. Et il en a, à gogo, lui. Je devais présenter Mohamed Moutawakkil. Il se dit militant des droits de l'homme, natif du Sahara et dans les secrets des Dieux, paraît-il. Quasiment programmé pour se lancer dans les raisonnements les plus loufoques. Comme par exemple sacrifier l'intégrité territoriale du pays au profit d'un nihilisme qui à peine, se voile-t-il la face. Périlleux, ses propos sèment la suspicion et, au nom d'une noble cause débite un discours anti-marocain. La lancée est fâcheuse : c'est une leçon de calomnie drapée dans un pseudo-sentiment de compassion avec des victimes. Que dit, au fond, Mohamed Moutawakkil ? "Les déclarations de Driss Benzekri (président de l'IER, NDLR), selon lesquelles le travail de l'IER survient dans le cadre de l'intégrité territoriale, ne sont que des paroles vaseuses et des slogans vagues "a-t-il déclaré à "Al Ayyam". On ne le voit que trop : notre Moutawakkil est scandalisé par ce rapport établi par Driss Benzekri. Et si les victimes, dans les régions sud du royaume ont un droit à revendiquer, elles doivent le faire selon la science louche de l'interviewé, dans un autre cadre que l'intégrité du pays. Et qu'à l'union et le patriotisme qui ont toujours fait l'histoire du pays doit se substituer une volonté d'isolement, sinon de séparatisme, qui, elle seule, sied à la revendication "droit de lhommiste". D'ailleurs, M. Moutawakkil le dit sans ambage: "si la page doit être tournée, il faut qu'elle le soit selon la logique des victimes et non celle de l'intégrité territoriale" ! Voilà donc le nouveau concept de la réconciliation et de la réhabilitation quand la gangrène de la bêtise s'empare des esprits. Les victimes sont par définition exclues de l'appartenance commune, et cela est d'autant plus logique que Moutawakkil ne voit aucun rapport entre des Marocains du Sahara et le Maroc. Allons jusqu'au bout de son raisonnement et osons conclure que si le Maroc doit "négocier" avec ses victimes, il est obligatoirement tenu de laisser tomber son intégrité térritoriale. L'un est diamétralement opposé à l'autre. Ce à quoi il faut ajouter que, dans le cas contraire, "l'IER ne serait qu'une annexe du ministre de l'Intérieur". Plus le verbe est exquis, plus la bêtise est bien habillée ! A nous tous qui croyons que la première des vertus c'est le dévouement à la patrie, M. Moutawakkil répond par l'absurde : il faut mettre en veilleuse cette vertu, sine die. Car, le contraire ne serait que slogan et chimère, et que toute forme de défense des droits des victimes qui va de pair avec l'intégrité territoriale est scandaleuse ! Il ne faut donc faire que les sottises qui nous plaisent. Dans le cas de M. Moutawakkil, cela revient à dire que "L'instance de Benzekri tend des pièges (sic) aux victimes, les ravit et les entraine pour des raisons non avouées". On imagine la stupeur du président de l'IER en lisant ces divagations. Mais, à lui, nous conseillons cette consolation de Charles Baudelaire, lui, qui connaît bien "les fleurs du mal". "La bêtise est souvent l'ornement de la beauté, c'est elle qui donne aux yeux cette limpidité morne des… étangs" ! Qu'à cela ne tienne !