C'est au Bouregreg que Rabat et Salé doivent leur naissance depuis plus de 20 siècles. Cet oued était impétueux, vif et sain. Il est devenu sale et lent, à cause de la pollution. On ne connaît de lui que ses cinq derniers kilomètres et beaucoup ignorent qu'il prend sa source dans le Moyen Atlas. Depuis la création d'un barrage en 1974, l'ardeur de ses eaux a été bien tempérée. Dans l'Antiquité, il se nommait Oued Sala (rivière salée). C'est au 13ème siècle qu'il devient Bouregreg, venant de "regrag" ("gravier" en berbère). Trait d'union entre Rabat et Salé, ce fleuve a toujours posé problème pour sa traversée. Plusieurs ponts ont existé, au temps des Almohades, lors de la lutte entre les Andalous de Salé le Neuf et les Salétins de Salé le Vieux au 17ème siècle.Tous ont été détruits par les flots, les guerres... Le premier pont routier date de 1919. Il y eut ensuite le bac à vapeur en 1913. Le pont Moulay Hassan reliant la Tour Hassan aux remparts de Salé date de la fin des années 50. Grâce au Bouregreg, Rabat disposait du plus grand port fluvial du Maroc.Il fut du 14 au 18ème siècle, le seul port marocain à ravitailler le pays.À cette époque, les autres ports étaient aux mains des étrangers, Espagnols, Portugais ou Anglais.C'est au 17ème siècle que les pirates de la République du Bouregreg firent de Salé, la capitale de la piraterie.Le déclin du port de Rabat est dû au tremblement de terre de Lisbonne de 1755 qui a renforcé la "barre" océanique à l'embouchure de l'oued, rendant son accès plus difficile. Ensuite, l'envasement permanent s'est aggravé par défaut d'entretien. La concurrence du port de Casablanca, plus pratique pour les navires de gros tonnage a fait le reste.
