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Délais de paiement : Les retards continuent d'asphyxier l'économie !
Publié dans La Vie éco le 11 - 12 - 2021

Les spécialistes s'attendent à un allongement additionnel de 40 jours notamment pour les petites structures qui ont dû attendre en moyenne 250 jours pour se faire payer en 2021 !
La tendance baissière des délais de paiement du secteur public est quasiment neutralisée par les retards persistants du privé.
Résultat : les défaillances pourraient dépasser 10 000 fin 2021.
Les mauvais comportements de paiement ont manifestement la peau dure ! Comme le disait si bien un patron d'une grande structure, une bonne partie des managers ont un conditionnement culturel les poussant à faire de la rétention des paiements, quand bien même leurs trésoreries sont bien garnies et permettent de régler sans délai. Cette tendance a été accentuée dans le contexte de crise, marquée par l'attentisme et le manque de visibilité qui poussent systématiquement les opérateurs économiques à garder les liquidités sur soi en arguant que personne ne sait de quoi le futur sera fait ! D'ailleurs, la même réaction psychologique est relevée auprès des particuliers et ménages qui ont des mouvements massifs de retraits de cash, comme l'attestent les données de Bank Al-Maghrib.
Sur les dix mois de l'année, en l'absence de données officielles actualisées sur les délais de paiement au Maroc, les spécialistes du renseignement commercial rapportent des délais moyens dépassant les 200 jours, notamment pour les très petites structures. Les spécialistes s'attendent à un allongement additionnel de 40 jours pour cette catégorie d'entreprises.
Du côté de l'Administration publique et des EEP, à en croire les statistiques de la Direction des entreprises publiques et de la privatisation, le délai moyen à fin juin s'établit à 40,4 jours contre 40,58 jours à fin juin 2020.Si globalement les délais de paiement des entreprises publiques s'inscrivent dans un trend baissier depuis plusieurs mois, il reste que certains établissements publics continuent de pratiquer des délais de paiement anormalement longs. C'est le cas par exemple de la Société d'études et de réalisations audiovisuelles (Soread) qui affiche des délais de paiement de 220 jours et de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable qui met, en moyenne, 177 jours pour payer ses prestataires.
De façon générale, pour Bank Al-Maghrib, «les pratiques de paiement semblent ne pas s'améliorer avec une persistance des comportements retardataires ». C'est dire qu'il reste du chemin à faire, surtout pour le privé, de sorte à respecter les 60 jours réglementaires. Les calculs effectués par BAM sur l'évolution des délais de paiement du secteur privé, fin 2018 déjà et qui reflètent des données structurelles, font ressortir une moyenne globale de 152 jours de chiffre d'affaires (JCA) pour les délais clients, et de 105 jours d'achat (JA) pour les délais fournisseurs, soit un dépassement de 45 jours par rapport au seuil réglementaire de 60 jours fixé par la loi. Dans ces conditions, le solde commercial des entreprises marocaines fait ressortir une position nette prêteuse avec une moyenne équivalant à 73 jours de chiffre d'affaires. Dans les détails de l'étude de BAM, plus de 40% des entreprises marocaines se font payer dans des délais supérieurs à 90 JCA et environ un quart d'entre elles règlent leurs fournisseurs au-delà de 120 JA. En procédant à la classification des entreprises par tranche de délais, un peu plus que la moitié des entreprises ont été payées dans les délais réglementaires de 60 jours, 8% entre 60 et 90 jours, délai pouvant être consenti entre les partenaires, et 41% dans des délais supérieurs à 90 jours, dont 84% d'entre elles observant des délais au-delà de 120 jours. Pour ce qui est des délais de paiement fournisseurs, 62% des entreprises honorent leurs engagements dans des délais inférieurs à la limite réglementaire, près du tiers des entreprises payent leurs fournisseurs après 90 jours, tandis que 79% d'entre elles sont dans des délais supérieurs à 120 jours. Selon BAM, cette configuration est restée la même depuis des années.
Pour inverser la vapeur et faire revenir les délais à des niveaux acceptables, l'Observatoire des délais de paiement, relevant du ministère de l'économie et des finances, accélère les réunions. Cet organisme a publié un premier rapport, très pointu et surtout prometteur quant à la résolution de cette vieille problématique ! On y apprend que la tendance baissière des délais de paiement du secteur public se poursuit grâce aux actions mises en œuvre par les opérateurs publics et qui ont déjà commencé à apporter leurs fruits, consacrant en particulier l'exemplarité de l'Etat. Toutefois, certains opérateurs publics doivent déployer davantage d'efforts pour réduire leurs délais de paiement et améliorer les relations avec leurs partenaires à travers des actions concrètes à même d'éliminer les zones grises de leur processus de paiement. Aussi, l'ODP met en exergue la nécessité de mener une réflexion profonde et concertée afin de mettre en place des solutions innovantes, adaptées et efficaces à la problématique des délais de paiement du secteur privé, principalement la question de la recrudescence des dettes inter-entreprises, défavorable aux PME et aux TPE.A cela s'ajoute l'urgence d'accélérer les réformes en cours, notamment la mise en place d'un dispositif de sanctions et la dématérialisation des échanges aussi bien entre les secteurs public et privé qu'entre les opérateurs du secteur privé. Selon le département des finances, la publication de ce rapport fait suite aux décisions prises lors des troisième et quatrième réunions de l'Observatoire des délais de paiement et conformément à l'article 8 du décret n°2-17-696 du 30 novembre 2017 fixant les modalités de fonctionnement et la composition de l'Observatoire.
Il va sans dire que cet allongement des délais de paiement a des effets néfastes sur le tissu productif et surtout les petites entreprises dont la structure financière n'est pas aussi solide pour tenir avec des trésoreries au bord de l'asphyxie. Selon une étude du Haut-commissariat au plan (HCP), publiée en début d'année, «40% des entreprises n'ont aucune réserve de trésorerie et 8% ne disposent que d'une réserve équivalente à un mois».
A en croire les données d'Inforisk, environ 5 100 défaillances ont été comptabilisées pour les six premiers mois de l'année, soit une hausse de 96% par rapport à la même période de 2020. En effet, selon l'étude réalisée par Inforisk, «avec la pandémie mondiale, le Maroc a connu, en 2020, sa plus grave crise économique depuis des décennies». Cette situation explique, en partie, la hausse vertigineuse des défaillances enregistrées chez les entreprises marocaines. En neutralisant l'effet de l'année 2020, les défaillances n'auraient enregistré qu'une hausse limitée de 23% par rapport à 2019. Les choses risquent d'empirer pour les opérateurs privés, car l'allongement persistant des délais de paiement continue de mettre à mal leur trésorerie. Auprès d'Inforisk, l'on prévoit que les défaillances pourraient atteindre le chiffre de 11 000 à fin 2021, soit une hausse de 65% par rapport au total 2020 et 30% par rapport à 2019.
Des sanctions pécuniaires pour dissuader les retardataires !
Des décisions ont été prises lors des 3e et 4e réunions de l'Observatoire des délais
de paiement tenues respectivement le
7 février 2020 et le 15 février 2021 pour la réduction des délais de paiement dont notamment :
* La mise en place d'un dispositif de sanctions pécuniaires à l'encontre des entreprises présentant des délais au-delà des limites réglementaires dont le produit sera affecté à l'appui au financement de l'entrepreneuriat ;
* L'intervention en amont du processus de facturation afin de réduire les délais non apparents ;
* L'introduction de manière progressive du dépôt électronique des factures au niveau des EEP.
Un passage obligé pour l'amélioration du climat des affaires
C'est une première expérience qui s'inscrit dans une démarche progressive et constructive interpellant les opérateurs publics et privés pour intensifier leurs efforts en vue d'une meilleure maîtrise de leurs processus de paiement. Et des efforts, il va en falloir encore plus, puisqu'il ressort du document, qui a traité le sujet sur les années 2018 et 2019, que le Maroc n'est pas encore au niveau de cette réforme majeure qui vise l'amélioration du climat des affaires et la relance de l'économie nationale. En effet, si les indicateurs du secteur public sont globalement rassurants et s'inscrivent en droite ligne avec les engagements de l'argentier du Royaume et la loi n°49-15 du 25 août 2016, modifiant et complétant la loi n°15-95 formant Code de commerce et édictant des dispositions particulières relatives aux délais de paiement, il n'en est pas de même pour le secteur privé, où les insuffisances d'application de la loi persistent. Le rapport indique, en effet, que le niveau des délais de paiement des entreprises privées demeure largement supérieur aux délais réglementaires.


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