La Fédération interprofessionnelle de la filière biologique «Maroc BIO» vient de signer une nouvelle feuille de route avec le ministère de tutelle à l'échéance 2030. Les détails. Signé à l'occasion du SIAM, ce contrat-programme définit le cadre général de la déclinaison de la Génération Green pour la filière biologique entre 2021 et 2030. L'objectif est d'augmenter les superficies, améliorer la productivité, développer l'aval de la filière à travers le conditionnement et la transformation, diversifier les débouchés et les marchés, moderniser les circuits de distribution et de commercialisation interne et augmenter les exportations. Il s'agira notamment d'atteindre, à l'horizon 2030, une superficie certifiée biologique de 100.000 ha, une production brute d'environ 600.000 t dont 114.000 t seraient destinées à l'export. Le coût global de la mise en œuvre des actions prévues dans le cadre de ce contrat-programme s'élève, sur la période 2021-2030, à près de 1,5 milliard dirhams, dont 0,75 milliard dirhams comme contribution de l'interprofession et 0,75 milliard dirhams comme contribution de l'Etat. Le contrat détaille les engagements des pouvoirs publics ainsi que ceux de l'organisation professionnelle sur les différents axes d'intervention, en ligne avec les fondements de la stratégie agricole Génération Green.
S'agissant du fondement « Priorité à l'élément humain », les parties prennent des engagements en faveur du renforcement de la classe moyenne agricole, des jeunes entrepreneurs agricoles, des organisations agricoles et de nouveaux mécanismes d'accompagnement. Nouvelle génération de classe moyenne Il s'agit de favoriser la protection sociale et la création de l'emploi. L'Etat s'engage à mettre en place une protection sociale obligatoire pour tous les opérateurs de la filière et leurs employés. Maroc Bio de son côté veillera à inciter les opérateurs à adhérer au système de protection sociale avec l'appui et l'accompagnement de l'Etat, et à communiquer les données et les informations relatives aux opérateurs et aux salariés éligibles à ce système.
Nouvelle génération de jeunes entrepreneurs Maroc Bio devra encourager l'entrepreneuriat des jeunes ruraux et des femmes rurales en identifiant les projets d'entrepreneuriat en menant des actions de sensibilisation, d'accompagnement et de formation au profit des jeunes entrepreneurs pour la réalisation de leurs projets. L'organisation professionnelle devra également appuyer les jeunes entrepreneurs à suivre des stages pratiques et des formations diplômantes. Pour accompagner Maroc Bio, l'Etat s'engage à mettre en place au profit des jeunes ruraux et des femmes rurales un dispositif d'accompagnement pour le montage de leurs projets, le renforcement de leurs capacités entrepreneuriales et l'identification des créneaux porteurs de potentialités de création de PME et TPE, de coopératives entrepreneuriales et de sociétés de prestation de services. L'Etat accordera des aides spécifiques aux jeunes entrepreneurs pour les inciter à concrétiser leurs projets. S'agissant de la formation et de l'insertion professionnelle, l'Etat s'engage par ailleurs à adapter les programmes de formation professionnelle agricole aux besoins des opérateurs de la filière biologique et d'offrir des formations de qualification aux jeunes entrepreneurs favorisant une meilleure insertion dans la vie active et aux entreprises des services de conseil, d'assistance et d'accompagnement pour améliorer leur performance et leur compétitivité.
Nouvelle génération d'organisations agricoles Dans le cadre du renfoncement de l'insertion des opérateurs le long de la chaine de valeur, Maroc Bio, à travers ces différents collèges œuvrera à l'encouragement de l'agrégation comme outils d'organisation des producteurs avec un objectif de mise en place de 4 projets au minimum. Pour dynamiser, autonomiser et améliorer davantage la gouvernance de Maroc Bio, celle-ci s'engage au renforcement de l'organisation et l'élargissement de la base des adhérents des différentes associations professionnelles constituant l'interprofession pour renforcer sa représentativité. Elle devra également contribuer à la collecte et à la communication des données statistiques relatives à la filière biologique pour alimenter et mettre à jour le Registre national de l'Agriculture. De son côté, l'Etat s'engage à encourager le développement d'organisations professionnelles de nouvelle génération, notamment les coopératives, les GIE et l'agrégation, comme outil d'organisation et contribuer à l'identification des agrégateurs potentiels pour la mise en place de 4 projets d'agrégation.
Nouvelle génération de mécanismes d'accompagnement Dans le cadre de la promotion de nouvelles technologies d'information, Maroc Bio veillera à l'utilisation des outils digitaux et technologiques au niveau des maillons de la chaine de valeur à savoir la production, la valorisation et la commercialisation. L'organisation entreprendra des actions d'information et de sensibilisation des opérateurs et des investisseurs potentiels par rapport aux techniques de transfert de technologie et de l'innovation. L'Etat s'engage à apporter sa contribution technique, financière et institutionnelle dans ce sens à travers, entre autres, le conseil pour la modernisation des procédés de production, de valorisation, de transformation et de commercialisation de la filière biologique, ainsi que le renforcement de la liaison Recherche & développement-conseil à travers la mise en place de plates-formes d'innovation.
S'agissant du fondement « Pérennité du développement agricole », les Parties s'engagent à développer la filière biologique, à améliorer les circuits de distribution, à renforcer la qualité, l'innovation, la Recherche & développement et soutenir la préservation des ressources naturelles. Développement de la filière biologique Maroc Bio s'engage à réaliser les investissements nécessaires pour augmenter la superficie cultivée certifiée biologique et augmenter la production. De son côté, l'Etat s'engage à maintenir l'octroi de l'aide d'appui à la certification et à la conversion des unités de production et à mettre en place une prime à l'hectare à la reconversion en agriculture biologique, dont le montant sera arrêté d'un commun accord entre le MAPMDREF, le MEF et Maroc Bio. Pour répondre aux besoins de l'agriculture biologique, des mesures sont à entreprendre pour assurer la disponibilité des intrants dans le marché local et pallier la préoccupation majeure des opérateurs pratiquant ce mode de production. Dans ce sens, Maroc Bio s'engage à contribuer aux différentes adaptations réglementaires et procédurales nécessaires au développement de la filière biologique. Par ailleurs, l'Etat s'engage à adapter la réglementation et les procédures liées à la production et la commercialisation des intrants biologiques. Concernant la valorisation des produits biologiques, Maroc Bio veillera à l'identification et au référencement des unités de valorisation de la production biologique. L'organisation procédera également à la mise à niveau des unités de valorisation pour l'obtention de l'agrément ou l'autorisation sanitaire de l'ONSSA. L'Etat s'engage à maintenir le soutien financier aux investissements pour la mise à niveau des unités de valorisation.
Développement de la commercialisation et de la consommation des produits biologiques L'organisation du marché local nécessite la mise en place de mécanismes innovants pour contrôler le marché et garantir la fidélité des débouchés de la production nationale biologique. À cet effet, Maroc Bio s'engage à mener une étude pour l'instauration d'une procédure d'agrément ou de certification des magasins et de points de vente des produits biologiques et conclure des accords avec les GMS et/ou les magasins spécialisés pour l'approvisionnement de celles-ci en produits biologiques. L'Etat veillera à l'appui des professionnels pour la mise en place d'une procédure d'autorisation ou d'agrément des points de vente des produits biologiques et des professionnels dans les démarches de conclusion des contrats et des accords de commercialisation avec les GMS et/ou les magasins de ventre, et avec les autres débouchés tels que les hôtels, les cantines scolaires, les restaurants et les hôpitaux. Pour développer les exportations des produits biologiques, L'Etat et les professionnels s'engageront à la mise en place de tous les outils de promotion des produits biologiques sur le marché international afin de stimuler la demande par l'aval et induire un effet d'entrainement sur la conversion et l'investissement dans la filière. Les formes de cette promotion peuvent être axées sur la diversification de la production et la prospection des nouveaux marchés. Quant à la promotion de la consommation des produits biologiques au niveau du marché local et à l'export, L'Etat et les professionnels veilleront à la mise en place de tous les outils de promotion et de communication autour des produits biologiques auprès des opérateurs et des consommateurs afin de stimuler la demande. Qualité, innovation et green-tech Maroc Bio s'engage à renforcer le système de contrôle de toute la chaine de production biologique depuis l'amont jusqu'à l'aval conformément à la réglementation en vigueur, mettre à niveau des laboratoires d'analyse des produits agricoles biologiques permettant le contrôle des intrants, des produits bio et des résidus... , ainsi qu'à renforcer le contrôle des importations des produits biologiques et élaborer un registre traçant les importations des produits bio. En parallèle, l'Etat œuvrera à la création d'un centre technique dédié au développement de la filière biologique, ainsi qu'à la réalisation, à travers l'INRA, des programmes de recherche & développement spécifiques à la filière biologique portant sur différentes thématiques, entre autres, l'adaptation des obtentions variétales de l'INRA à la production biologique des céréales, légumineuses alimentaires, cultures maraichères, agrumes et arboricoles; l'amélioration de la productivité des cultures biologiques et la prévention et la protection des cultures biologiques vis-à-vis des maladies et bioagresseurs.