Les réactions aux propos tenus par le secrétaire général du PJD, lors de la séance d'ouverture du 11e congrès national du Mouvement populaire (MP) se multiplient et prennent l'allure d'un tir groupé. Le PAM est le premier parti à ouvrir le bal. Dimanche, le bureau national de Parti authenticité et modernité a dénoncé dans un communiqué les déclarations de Abdelilah Benkirane, «qui a limité la légitimité à certains partis politiques, en contradiction avec le principe du pluralisme consacré par la Constitution et le droit des partis à l'existence, qui est garanti par la loi». Et d'ajouter que ces propos révèlent «le véritable projet politique exclusiviste» du PJD. Dans son communiqué, le PAM estime que ces déclarations «constituent une vaine tentative de remettre sur la scène nationale des débats révolus, qui font désormais partie du musée de l'histoire politique du Maroc (...)». Propos «dangereux et irresponsables» Pour le PAM, «cet incident touche à l'essence même de notre vie constitutionnelle et de ses instruments politiques et partisans». Même son de cloche auprès du Rassemblement national des indépendants (RNI) qui a dénoncé ce qu'il appelle la «tendance hégémonique» et les «rêves éradicateurs» du Parti de la justice et du développement. Le RNI va plus loin en soulignant que «ces propos irresponsables traduisent le mépris du Parti de la justice et du développement à l'égard des partis politiques nationaux et des millions de Marocains qui adhèrent à leurs projets». En guise de protestation, le président du RNI Salaheddine Mezouar s'est retiré de la séance d'ouverture du congrès du MP. Autre réaction, celle de l'Union constitutionnelle (UC). Pour ce parti, les propos du secrétaire général du PJD constituent «un reniement des acquis et développements enregistrés par le pays en matière de démocratie». À l'image des autres formations politiques, l'UC insiste à dire que «la légitimité religieuse, historique, nationale et démocratique est représentée par Amir Al Mouminine, symbole de la Nation et garant de ses constantes et de ses valeurs sacrées, conformément à la Constitution». Nabil Benabdallah, le tout nouveau secrétaire général du PPS, n'a pas mâché ses mots et a ouvertement critiqué les propos de Abdelilah Benkirane. Selon lui, «le discours limitant à quatre le nombre de partis politiques nationaux est devenu encore plus dangereux après la confirmation de ces propos par Abdelilah Benkirane lui-même dans un communiqué officiel» Et d'ajouter que les déclarations du secrétaire général du PJD prouvent qu'il «croit peu au pluralisme et aux principes de l'action démocratique».