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Plan textile 2025, les mesures discutées !
Publié dans Les ECO le 12 - 06 - 2013

C'est aujourd'hui que les professionnels du textile élisent leur président et vice-président de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH) pour le mandat 2013-2015. Sauf surprise de dernière minute, le tandem El Mostafa Sajid et Karim Tazi devrait être reconduit pour un second mandat. De fait, les professionnels semblent tous s'inscrire dans un esprit de continuité. L'actuel bureau a réussi à réunir la profession et à mettre en place une vision stratégique à l'horizon 2025, en partenariat avec le ministère de l'Industrie afin de sauver le secteur. L'idée est de lui donner la chance de mener jusqu'au bout ce chantier et d'entamer sa mise en chantier, d'autant plus que les objectifs sont, pour le moins que l'on puisse dire, ambitieux.
Des objectifs trop ambitieux ?
Le Plan textile 2025 vise l'augmentation de la taille du secteur, avec un PIB dépassant les 40 milliards de dirhams. Les exportations devront atteindre, à l'horizon 2025, 90 milliards de dirhams. En matière d'emploi, se sont environ 250.000 nouveaux emplois à créer. Ces chiffres découlent d'une étude stratégique réalisée par le cabinet Mckinsey. Le Maroc est encore une fois trop ambitieux ou alors le secteur du textile est-il réellement capable de réaliser ces performances ? «Nous avons établi un diagnostic sans tabou, où nous avons mis à plat toutes les faiblesses du secteur», affirme un textilien. Tous les segments et toutes les filières ont été analysés en profondeur. Les professionnels sont donc vraiment convaincus que ces objectifs sont réalisables à condition d'entamer, le plus rapidement possible, la mise en œuvre du plan textile 2025. «Après la validation des axes par le ministère, nous sommes actuellement en phase de syndication avec les différentes parties prenantes de la stratégie pour finaliser les mesures concrètes», confie une source du ministère. En plus clair, les discussions sont entamées avec les départements ministériels concernés, dont le plus important est le ministère des Finances puisque l'un des plus importants volets de la stratégie est le financement.
Une vision autour de 5 piliers
Le premier pilier de la stratégie est la ré-industralisation du secteur. «Nous envisageons de développer l'amont du secteur du tissage jusqu'à la teinture», ajoute une source proche du dossier. L'objectif est de régénérer le tissu industriel fournisseur en matières premières pour diminuer la dépendance des opérateurs aux importations. Actuellement, il n'y a que peu d'unités de filature, par exemple. Cette ré-industralisation se fera en renforçant le tissu existant, mais aussi en encourageant de nouvelles créations. Il est clair à ce niveau que l'investissement est un élément central pour l'atteinte de cet objectif. Or, la difficulté que rencontrent les textiliens à se financer sur le marché bancaire est un constat indéniable. Ce n'est donc pas pour rien que le deuxième pilier de la stratégie concerne l'accès au financement. Ainsi, des mécanismes d'aide au financement sont prévus. «Nous pensons à mettre en place des garantie via la Caisse centrale de garantie (CCG) ou des fonds d'amorçage avec des taux intéressants», est-il indiqué. D'autres pistes son envisagées, comme des aides à l'investissement. Il serait même question de réactiver le Fonds Hassan II. Les négociations sembleraient être en cours avec ces administrations et organismes pour finaliser les mesures liées au financement.
Deux nouveaux segments porteurs
Le troisième pilier de la stratégie concerne l'export. Comment le Maroc peut améliorer ses performances à l'international malgré l'essoufflement de la demande alors qu'il a pour objectif de tripler son chiffre d'affaires à l'export. Pour rappel, ce chiffre est actuellement de l'ordre de 30 milliards de dirhams. Deux solutions envisagées : la diversification des débouchés et l'amélioration de l'offre. 70% de l'offre marocaine est orientée vers la sous-traitance dont 80% est pour le segment de l'habillement. «Nous avons détecté deux autres segments qui peuvent constituer avec l'habillement une offre plus compétitive. Il s'agit du textile de maison et du textile à usage technique», explique notre source. Le textile à usage technique (ndlr : produits textiles destinés à des secteurs comme l'aéronautique ou l'automobile...) est un segment où le Maroc peut évoluer rapidement si les synergies avec les métiers mondiaux du Maroc sont activées. Le Maroc a réussi à se positionner comme hub pour l'aéronautique ou encore l'automobile, deux secteurs consommateurs de produits de textile spécifiques. Les domaines médical, du génie civil, de la construction ou encore de l'électronique peuvent aussi s'y intéresser. Or, pour l'heure, il n'y a pas ou peu d'opérateurs marocains spécialisés dans ce domaine. Cela représente un véritable manque à gagner pour le secteur du textile. La prise de conscience des professionnels et du ministère de tutelle du potentiel de ce segment fait que les investissements y seront fortement encouragés.
Le marché local est estimé à 40 milliards de DH
Le textile de maison, quant à lui, vient renforcer l'offre marocaine à l'export, mais aussi pour le marché local. L'idée est d'accompagner le développement des secteurs de l'hôtellerie et de l'immobilier. Le changement des tendances de consommation des Marocains pousse également à l'émergence d'une demande pour le marché de l'ameublement, qui ne profite actuellement qu'au secteur de l'informel. Cela nous ramène au quatrième pilier de cette stratégie : la reconquête du marché local. «Sur le marché domestique, il est indéniable qu'après avoir réalisé la nuisance que causent l'informel d'importation et de distribution sur l'emploi et la valeur ajoutée nationale d'une part, et le manque à gagner pour le budget de l'Etat d'autre part, les autorités publiques commencent à réaliser l'importance de réagir contre ces fléaux», avance Mohamed Tazi, directeur général de l'Amith. Tout sera fait pour permettre aux acteurs transparents de reconquérir des parts du marché local. Les pistes pour combattre directement l'informel ne sont pas encore définies, mais celles pour aider à une meilleure présence des acteurs organisés sont établies. Selon le ministère de l'Iindustrie, il est aujourd'hui question de mettre en place des zones commerciales pour l'implantation des entreprises marocaines. C'est une idée pour faciliter l'accès au foncier et les pousser à se développer via la création de leurs propres marques, à l'instar de Marwa ou de Diamantine. L'idée est même de les aider à se développer en franchise. Il est également question de relancer le programme : agrégateurs- «converters» - distributeurs» lancé dans le cadre du Pacte national pour l'émergence industrielle, en partenariat avec l'ANPME. Pour rappel, ce programme visait le renforcement de la chaîne de valeur du secteur et une meilleure intégration industrielle, en favorisant l'émergence de trois acteurs.
Des entreprises dites «agrégateurs», dont le rôle est de démarcher des donneurs d'ordre internationaux. Des «distributeurs», qui développeront et commercialiseront les marques marocaines via des réseaux de distribution modernes. Et enfin des entreprises dites «converters», dont la mission est d'assurer la disponibilité locale des intrants nécessaires à l'activité de production des agrégateurs, des distributeurs et de leurs sous-traitants. Le cinquième et dernier pilier concerne des actions transversales.
Il s'agit de mettre l'accent sur la formation et l'innovation qui font cruellement défaut à la profession. «Le secteur a besoin d'une main d'œuvre qualifiée dans des domaines autres que la confection», avance-t-on auprès du ministère.
De nouvelles filières de formation seront lancées pour accompagner le secteur dans sa conquête de nouveaux segments. Aussi, le secteur du textile sera adossé aux programmes d'encouragement de l'innovation lancés récemment par le ministère de l'Industrie. Vu tout l'arsenal qui sera mis en place pour que le textile marocain reprenne des couleurs, on serait bien tenté de croire que cette fois-ci c'est la bonne.
L'avenir nous le dira.
Q/R
Mohammed Tazi
DG de l'AMITH
«On peut avancer, le secteur s'est libéré de ses clivages»
Les ECO : Quels sont les enjeux de ces élections ?
Mohammed Tazi : Il s'agit, dans un premier temps, d'élire autour d'une vision et d'un programme le président et le vice-président général, qui piloteront les actions de l'AMITH pour les trois prochaines années. Le binôme aura, dans les premiers mois qui suivront cette élection, à constituer l'équipe avec laquelle il ménera les chantiers stratégiques et prioritaires de son mandat, pour les présenter au suffrage de leurs pairs. Même si le binôme en exercice est le seul candidat pour ces élections, l'enjeu est d'importance, car non seulement son programme pour le prochain mandat doit avoir l'assentiment des professionnels, mais il aura aussi à convaincre par son bilan.
Quel bilan défendent-ils ?
Le bilan du duo Sajid - Tazi est positif. Ils ont dû se déployer pour inciter les acteurs qui ont, malgré deux crises successives, pu maintenir à peu près, leurs activités et prendre pleinement conscience de la nécessité de dépasser les dichotomies stériles et artificielles qui minaient le climat au sein de la profession : amont vs aval, local vs export, grandes entreprises vs PMI et TPE, Casablanca vs régions. Aujourd'hui, nous avons un secteur en paix avec lui-même et des acteurs plus apaisés. Une fois libérés de ces clivages, ils ont entamé un exercice qui constitue indéniablement avec le premier, les chantiers phares du mandat. Il s'agit de la réflexion menée en partenariat avec le ministère de l'Industrie pour revisiter la stratégie sectorielle et la compléter avec des points de rupture. L'ambition était de donner à un secteur qui montrait les premiers signes d'essoufflement un coup de jeune, d'inciter les acteurs à travers une vision d'avenir et des leviers stratégiques à reprendre confiance en leur secteur d'activités.
Quel est leur plan de bataille pour le prochain mandat ?
À mon sens, les principaux chantiers du prochain mandat sont de trois ordres. On imagine bien qu'après tous les efforts déployés pour démontrer que le potentiel était toujours là, la mise en œuvre du Plan textile 2025 dans toutes ses dimensions sera le chantier phare du prochain mandat. Le second objectif consiste à mettre en place le «Board textile». Le Board sera le bras armé pour l'opérationnalisation exécutive du plan textile. À l'instar de tous les pays leaders dans le textile, nous avons estimé qu'il était important de mettre en place une tour de contrôle dotée de moyens financiers et humains pour assurer la gouvernance et le monitoring des chantiers stratégiques dudit plan. Le troisième chantier, qui n'est pas le moindre, consiste à créer les conditions de maillage au sein des filières textiles et à (re) mobiliser les acteurs pour le travail en commun, l'emploi, l'investissement créateur de richesses et le développement d'une offre en adéquation avec les attentes des marchés.
Un organe de gouvernance en création
Une approche «innovante» a été validée dans le cadre du comité de pilotage de la stratégie «Plan textile 2025», présidé par Abdelkader Aâmara. Il s'agit de la mise en place d'un organe qui aura pour mission de mettre en œuvre la vision dans un esprit d'évaluation et de reddition de compte. Le Board textile sera responsable de la mise en œuvre des mesures et devra rendre compte au ministère de tutelle qui gardera un œil sur le travail effectué par cet organisme. L'Etat s'engage auprès des professionnels malgré la situation difficile que connaissent les finances publiques. Aucune erreur n'est donc permise, d'où le suivi rigoureux que promet le ministère de tutelle.
Des chiffres toujours en baisse
Il n'est un secret pour personne que le secteur du textile est en difficulté, même si les professionnels tentent tant bien que mal de voir le verre à moitié plein. «Au regard du contexte et de la consommation au sein de nos marchés, l'activité du secteur peut être qualifiée de positive», avance Mohamed Tazi, directeur général de l'Amith et d'ajouter, «à l'export, le secteur montre une résilience exceptionnelle face à la crise que connaissent les marchés de la zone euro». Les exportations trimestrielles du «textile-habillement» ont baissé de 3,3% au premier trimestre 2013 en comparaison avec la même période de l'année précédente, sachant qu'elles avaient bouclé 2012 dans une quasi-stagnation avec 26 MMDH d'exportations, contre 26,1 MMDH en 2011, soit une petite baisse de 0,5%. Alors que les exportations marocaines continuent de baisser, la Turquie, un de nos principaux concurrents, enregistre une légère hausse. «Le secteur turc a enregistré une légère progression de ses ventes sur les marchés internationaux, ceci en dépit de coûts salariaux relativement élevés», note le rapport du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants du textile-habillement (CEDITH), édité en mars 2013. Le salaire brut minimum en Turquie est de 2,11 euros/heure contre 1,02 euro au Maroc ou 0,77 euro en Tunisie. Malgré tout, les professionnels et la tutelle gardent espoir. «Le printemps de cette année a été beaucoup plus froid donc la demande pour les produits de maille s'est rétractée», explique-t-on auprès du ministère et d'ajouter, «nous restons optimistes car le secteur se bat. Nous espérons terminer l'année 2013 sans baisse». Une prière bien plus qu'un espoir !


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