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Crise gouvernementale. Et maintenant ?
Publié dans Les ECO le 30 - 06 - 2013

C'est fait ! Le secrétaire général de l'Istiqlal, Hamid Chabat, a été reçu jeudi dernier au palais royal d'Oujda par Mohammed VI. Après presque 46 jours d'attente, l'Istiqlal peut pousser un ouf de soulagement et Chabat crier même victoire, lui qui n'a cessé de solliciter cette audience à la suite de la décision prise par son parti de se retirer du gouvernement. Pour l'Istiqlal, donc, l'arbitrage royal requis, conformément à l'article 42 de la Constitution est en marche. Le leader du parti de la balance a enfin remis au souverain son mémorandum explicatif des décisions qui l'ont poussé à prendre une décision qui aurait, en l'absence de l'intervention royale, engendré une crise politique et même institutionnelle sans précédent dans l'histoire du Maroc. Jeudi dernier, quelques heures après l'audience royale, le comité exécutif du parti de la balance s'est réuni pour statuer sur ce dernier développement de la situation au niveau de la coalition gouvernementale. Aucune mesure n'a encore été prise, puisque selon les explications données par Chabat, le souverain allait donner sa réponse sous peu. En attendant, le comité national du parti a été convoqué pour une session extraordinaire ce samedi 29 juin. Jusque-là, rien de vraiment concret et la seule nouveauté à se mettre sous la dent, c'est cette audience royale, qui aura le mérite de faire bouger un peu les choses, principalement au niveau du parti de la balance. C'est ce que laisse apparaître le communiqué largement publié par le parti au sein des médias et sur son site Internet. L'opération de communication a été étendue aux médias sociaux à travers une déclaration du porte-parole du Parti, Adil Benhamza. Dans celle-ci, le Parti de la balance a fait part de sa satisfaction quant à la réception par le roi de son leader, qui a eu à justifier les raisons ayant poussé l'Istiqlal à lâcher le PJD. Le mémorandum a été préparé depuis fort longtemps par les instances dirigeantes du parti et détaille «les raisons objectives qui ont conduit à la prise de cette décision», explique Benhamza. À l'occasion, l'Istiqlal n'a pas jugé utile d'en rappeler les grands axes, lesquels restent presque connus de tous. Cependant, au delà de cette sortie médiatique, qui est tout sauf fortuite, il y a des signes qui présagent les scénarios pour un probable dénouement de la situation qui, du reste a pris trop de temps, au point de lasser l'opinion publique. C'est ce que nous explique un spécialiste en sciences politiques qui tient, toutefois à garder l'anonymat, en l'absence de la réponse du souverain. Il est vrai que jusque-là, tout ou presque relève de la conjoncture politique.
Intervention ou arbitrage royal ?
«Le fait que l'Istiqlal crie victoire juste à cause de l'intervention royale est une opération de communication destinée à prendre de l'avance sur le chef de gouvernement et sur le PJD et certainement préparer la base du parti à un probable changement de position», interprète notre expert. Cela se légitime au regard de l'ambiance qui prévaut au sein de l'état-major de l'Istiqlal. De ce fait, il est trop tôt pour parler d'arbitrage royal, ce que n'a cessé de revendiquer l'Istiqlal pour lequel il y a une vraie crise institutionnelle. Or, le PJD s'est jusque-là abrité sur la position affichée par son chef, Abdelilah Benkirane, qui ne cesse de marteler «qu'il n'a y a pas de crise gouvernementale». Pour les cadres du parti de la lampe, comme Abdellah Bouanou, le président du groupe parlementaire du parti à la première Chambre, il y a une différence entre la polémique qui couve au sein de la majorité et «une crise au niveau des institutions constitutionnelles». En clair, «l'intervention royale ne doit pas encore être interprétée au sens de l'arbitrage, conformément aux dispositions de l'article 42», explique notre analyste. Alors qu'est-ce qui justifie ce motif de satisfaction au sein de l'Istiqlal, alors même que la décision du souverain est encore en attente ? La succession des évènements laisse présager qu'on s'achemine vers une sorte de compromis, de consensus, au terme duquel les deux partis accorderont leurs violons avec quelques concessions, de part et d'autre, sans qu'aucune partie ne perde la face. Cela laisse transparaître un changement dans la position de l'Istiqlal auquel se prépare la direction du Parti. «Autrement, qu'est-ce qui expliquerait la convocation du Conseil national du parti, qui a déjà pris une décision ?» s'interroge notre interlocuteur. Il est fort à parier que c'est le scénario le plus probable, à l'étape actuelle de l'évolution de la situation. C'est d'ailleurs la première lecture que laisse apparaître la déclaration du parti, selon laquelle «l'Istiqlal reste ouvert à toutes les propositions qui lui seront offertes lors des prochains jours». Cette position est à tout point de vue aux antipodes de celle exprimée ialement et qui est du genre «à prendre ou à laisser». Cela veut dire que Benkirane doit satisfaire aux exigences de l'Istiqlal ou assumer le départ de son principal allié. De toute façon, fait remarquer notre spécialiste, l'Istiqlal a eu l'opportunité d'aller au delà des intentions si le parti voulait véritablement faire tomber le gouvernement Benkirane. Entre-autres, il aurait pu recourir à une motion de censure en comptant sur l'opposition au lieu de chercher à s'abriter derrière l'article 42. C'est tout dire, même si on ne saurait parier sur l'issue de cette procédure. Ce qui est sûr, la crise gouvernementale que tout le monde, particulièrement la communauté des hommes d'affaires, redoutait, n'est plus d'actualité. Ce n'est pas le cas pour la coalition gouvernementale et c'est là où résident encore toutes les incertitudes.
L'opposition en spectateur
Après les premières sorties des principaux partis de l'opposition, qui accusaient Benkirane d'être le responsable de la situation actuelle, les choses semblent rentrer progressivement dans l'ordre. «C'est à eux de laver leur linge sale en famille» a juste réagi un député à notre question. Autrement dit, il faut attendre de voir la suite pour décider. Il faut dire qu'en jouant le rôle de l'opposant en chef à merveille, Hamid Chabat a brillamment fait éclipsé les attaques répétées de l'opposition qui tente, quand bien même, de se faire remarquer. Le boycott, par deux fois, de l'exposé du chef de gouvernement sur l'action gouvernementale lors des séances mensuelles n'ont pas eu l'effet escompté, puisque Benkirane a eu le champ libre pour donner sa version des faits. Il faut dire, à ce niveau, que plusieurs partis de l'opposition sont plus préoccupés à résoudre des problèmes internes comme c'est le cas à l'USFP, que de s'immiscer dans une affaire qui ne les concerne pas et dont personne ne saurait prédire l'issue finale. En tout cas, nous sommes loin des premiers scénarios mis en valeur et qui auront fait l'affaire de l'opposition, notamment les législatives anticipées ou le remplacement de l'Istiqlal par le RNI ou l'UC au sein de la coalition gouvernementale. Cela justifie, peut-être, la prudence de ces derniers jours.


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