Le bureau anti-stupéfiants et crimes des Nations-Unies vient de confirmer l'ascension de la criminalité au Maroc depuis 2011. Cette déclaration vient à point nommé au moment où l'insécurité est devenue le plat quotidien de tous les Marocains, alors que les services de sécurité du pays nous bombardaient de statistiques vides de tout sens et en totale contradiction avec le vécu au quotidien des citoyens. Il a fallu une colère royale, étayée par des instructions fermes pour que nos sécuritaires, le ministre de l'Intérieur à leur tête, daignent quitter leurs bureaux pour prendre connaissance de l'ampleur de ce phénomène sur le terrain. Fallait-il en arriver là ? Devons-nous à chaque fois être réprimandés par des instances internationales pour nous rendre compte de nos défaillances ? L'insécurité est aujourd'hui un fait et il ne faut pas se voiler la face. On a souvent ressassé que ce phénomène qui altère aujourd'hui un droit humain de vivre dans la quiétude pour nos concitoyens, risque de porter un coup dur à des fondamentaux de notre économie : le tourisme et l'investissement. C'est très sérieux et il ne faudrait surtout pas que l'actuel remue-ménage ne soit qu'une campagne parmi d'autres. Si le ministre de l'Intérieur sillonne le royaume pour sensibiliser ses troupes, le ministre de la Justice devrait donner ses instructions au parquet pour plus de fermeté et nos députés ont le devoir d'en faire une haute priorité.